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Depeche Mode › Sounds of the Universe

cd • 13 titres • 60:51 min

  • 1In Chains
  • 2Hole To Feed
  • 3Wrong
  • 4Fragile Tension
  • 5Little Soul
  • 6In Sympathy
  • 7Peace
  • 8Come Back
  • 9Spacewalker
  • 10Perfect
  • 11Miles Away / The Truth Is
  • 12Jezebel
  • 13Corrupt

informations

Produit par Ben Hillier. 2008

Existe en box limitée

line up

Andrew Fletcher (claviers), Dave Gahan (chant), Martin Gore (claviers, synthés, guitare, chant)

chronique

  • synth pop

Triste. Triste de voir après un Playing the Angel aussi gracieux ils se vautrent comme des amateurs. Depeche Mode veut manifestement s’éloigner un peu du son rock tendance indus pop. Bien. Depeche Mode veut aussi (nostalgie ? fine manœuvre ?) travailler avec du vieux matos. J’y vois pas d’inconvénient. Depeche Mode veut sortir un album quelconque. Là je dis "mah, qu’est c’que c’est qu’ce bordel ???". Le seul morceau réussi à mes yeux ici, en fait, c’est "Miles Away". Disons pour simplifier que c’est le seul que je jugerais capable d’inclure dans une cassette best-of de DM même si j’en fais plus depuis longtemps. Le style se veut donc plus modeste, et plus old school… Des histoires de production et d’emballage, qui ont leur importance certes, mais qui masquent surtout la vraie raison du fiasco : le trio me donne clairement la sensation d’être entré en studio avec une feuille A4 avec la liste des titres au verso en guise d’inspiration, sans savoir ce qui allait sortir. Peut être ont-ils voulu faire mumuse avec les synthés de récupération et Dave poser sa voix là-dessus, ce disque a vocation a n’être qu’une petite récréation, qu'importe, le résultat est là : ils ont accouché d’un disque brouillon, tiède. Fletcher et Gore assurent une prod beaucoup moins rentre-dedans que celle du précédent, mais surtout très plate, mimant un soi-disant retour aux sources qui n’est en fait que poudre aux yeux : même dans leur jeunesse, ils savaient pondre des mélodies éternelles malgré le kitsch inhérent à l'époque. La simplicité n’a pas toujours du bon. Dave Gahan assure le minimum soulful au micro. Les chansons, toutes à l’exception de celle citée plus haut, m’inspirent un profond sommeil (ponctué de très brefs soubresauts quand même, je l’avoue). Il manque aux morceaux un charisme typique de DM, ce subtil mélange d’immédiateté pop, de mélancolie new wave et de ferveur salvatrice, même si l’âme du DM qu’on connaît est présente ici – enfin, l’âme… je pense surtout à Gahan, le seul élément (je l’ai appelé comment ?) auquel on se rattache vraiment. Parce qu’il faut aussi se demander si un morceau chanté par Dave peut être raté… Ce mec inspire une classe totale. Et ici, il se contente de nous refaire le coup du chant alternatif habituel langoureux/goth/langoureux/soul, sans plus. La faute aux compos et surtout au fait que les trois lascars n’ont pas été fichus de pondre un seul refrain solide. Pour Depeche Mode, c’est plutôt craignos, vous l’admettrez. Même "Wrong", qui faisait figure de single tout à fait honorable avec son charme anxiogène, a fini par me gonfler, je n’y entends plus qu’un teaser attrape-couillon pas très inspiré qui se cache derrière des effets. Dave y est même franchement lourdingue à bien y regarder, I was born in the gna gna, gna gna gnagnagnagna, with gnagnagna... ça vaut pas "Barrel Of A Gun", du tout. Résumons un peu le reste du contenu, quand même, sinon je vais passer pour un sabreur, et il s’agit pas de n’importe quel groupe : le morceau d’intro fait presque croire à la réussite, ce "In Chains" est en fait un rip-off de leur chansons les plus blues, du DM à la SOFAD qui s’écoute chanter. Guère convaincant. "Peace" le fait presque, le côté synth pop à l’ancienne et le refrain apaisé, plus la voix de Dave qui vire Freddie Mercury… mais non. Pareil pour "Little Soul" avec le chant traîne-la-patte pas dégueu, mais zzz, et puis le petit riff peau de chagrin à la fin fait plus pitié qu’autre chose, une miette de leur proche passé balancée avec la négligence du mec sans inspiration, qui se force limite à finir le morceau parce qu’il faut finir. Les morceaux plus "torturés" tendance sombre, même topo : "Hole To Feed" a un petit gimmick très sympa mais le cœur n’y est pas vraiment, "Come Back" se paye d’excellents arrangements, un son plus dense et tordu qui tranche un peu avec le reste, mais… non. L’émotion est là, pourtant… sans être là. C’est tout le malaise avec ce disque : sa transparence. On s’emmerde, quoi. J’ai cherché à trouver cet album ambigu. J’essayais simplement de ne pas voir la vérité en face : il est désespérément fade. Je ne suis pas de ceux qui s’enivrent à l’eau plate mais nombre de fans en seront capables, je compte sur eux. DM ont simplement enfanté d’une compilation de face B ternes, tièdes, effacées. Inutile de chercher à sauver la chose en pointant les très rares moments de grâce furtifs qu’on pourrait y glaner par miracle comme un môme cherchant à collecter les pépites de chocolat dans une boîte de cookies premier prix : cet album est raté, c’est triste mais c’est comme ça. Il n’est pas mauvais : "mauvais" lui donnerait une raison valable de m’y intéresser, s'il avait été ampoulé j'aurais au moins pu vous la jouer façon 'la vulgarité pop pour les nuls par Raven le petit expert à l'oeil malin', mais même pas, de la roucoulade sans fumet qu'on a là, du tofu ! C’est un paradoxe peut être difficile à saisir mais il est si neutre, si moyen, que ça le rend pire que s’il avait été mauvais, ce qui en fait… un très mauvais album de Depeche Mode. Certains – et ils sont nombreux dans notre vaste Monde - ont toujours pris ce groupe pour un générateur de variété un peu sombre à mettre en musique de fond entre un Pagny et un Obispo. Ce disque est fait pour eux, et je les emmerde. Une note à la hauteur de la déception, vous l'aurez compris.

note       Publiée le vendredi 23 octobre 2009

chronique

  • depeche mode forever !

Depeche Mode n'a plus rien à prouver, ils sont uniques...Mille fois on a cherché à les copier sans leur parvenir à la cheville car ce groupe a quelque chose, une alchimie écartelée entre pop et expérimentation écrite façon rock, qu'aucun des imitateurs n'a pu ne fut-ce qu'apercevoir. Depeche Mode n'a plus rien à prouver car ils sont revenus de tout, Martin a vaincu la bouteille et le divorce, Dave s'est joué de la mort et de la poudre et Andy...euh...n'en a pas eu marre et est resté. Ceux que l'on décrivait dans la presse rock snob comme de simples garçons coiffeurs prisonniers d'une mode éphémère affichent bientôt vingt-neuf ans de carrière, vieillissent bien, merci. Depeche Mode ne cherche pas à prouver quoi que ce soit si ce n'est que la créativité ne décline jamais chez les vrais musiciens. Alors que 'Sounds of the universe' sort en grande pompe avec tournée et édition limitée box luxe, le trio n'hésite pas à cueillir son public à rebrousse-poil. Déjà le single, le superbe 'Wrong' affichait des atmosphères plus lourdes (et un clip d'une violence psychologique malsaine) et voilà que 'In chains' déboule avec une torsion synthétique de près d'une minute avant qu'une petite nappe nocturne et délicate ne la remplace...Nous sommes à une minute vingt et le chant commence seulement (sur une durée de presque sept minutes). 'Hole to feed' repart sur quelque chose de plus rock'n'roll mais avec un rythme étrange presque tribal...Il faudra s'y faire, 'Sounds of the universe' n'est pas un album à tubes et pourtant le format pop n'est pas nié pour autant. Ecoutons 'Fragile tension'; il n'est pas sans évoquer la minimal wave des 80's et pourtant, impossible de l'écouter de cette manière, trop de petits détails viennent compliquer la donne sans lui retirer le feeling. Ce sont certes des échos du passé qui hantent ces plages, rien de novateur, si ce n'est la pertinence trouble de cet étrange puzzle comme sur ce 'Little soul' débutant avec une boîte limite bossa nova mais qui très vite se colore d'éléments froids, d'une envolée de chant épique sans y céder. On pourrait parfois croire que ce disque a été écrit comme l'a été leur premier mais une oreille attentive se rend vite compte que derrière cette apparente spontanéité se terrent bientôt trente ans d'expérience de la production; accroche pop certes mais structures complexes, vrai travail sur les sons et un Dave plus magistral que jamais derrière son micro, se coulant à merveille dans chaque atmosphère dégagée, qu'elle soit sensuelle et nocturne ('Spacewalker'), sombre ('Wrong') ou plus cold wave ('Miles away'). Même les textes renouent parfois avec une odeur de souffre telle qu'on la trouvait sur 'Master and servant' (le superbe 'Jezebel' interprété par Martin Gore): 'What they fail to see is that your games are the key'...Ce disque est à l'image de sa pochette composé d'éléments totalement disparates réunis en un tout cohérent, varié, dense et séduisant; pour ma part l'essai le plus excitant du groupe depuis 'Songs of faith and devotion'. Ambigu, il accroche mais demande à être apprivoisé, titille mais ne révèle ses mystères qu'au fur et à mesure des écoutes...Depeche Mode est un groupe immense, ils n'ont plus à le prouver.

note       Publiée le vendredi 23 octobre 2009

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Note moyenne        35 votes

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Tallis Envoyez un message privé àTallis

Gagne sa 5ème boule à la réécoute. Vraiment très bon, décidément.

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Pas de problème, c'est un avis bien plus entendable que celui de Seedzel, avec ses puristes qui débarquent on sait pas d'où (qui sont-ils ? quels sont leurs réseaux ?). Hein ? Le mien ? Euh, oui, j'ai oublié de préciser qu'il ne concernait que moi, mais on est entre adultes, on s'en doute, pas vrai ?

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ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

je me répéte mais j'adore ce disque de DM , le travail sur les sons est pour moi superbe , ce disque est calme et serein , il est planant , tous ces bidouillages électroniques je jes trouve particuliérement jouissifs, un grand DM , je ne vois aucune daube dans leur discographie , certains sont plus aboutis que d'autres , plus plaisant selon les affinités , mais il n'y a rien a jeter , Playing The Angel pour moi est sympa mais rien de plus , je lui préfére ce Sound Of Univers

Message édité le 05-04-2023 à 19:31 par ProgPsychIndus

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Tchin ! Un petit pinot gris de chez les très bons Orschwiller. En fait le disque est même pas désagréable, il ne dérange pas, ne s'entend même pas, et ne retient pas, on a pas passé un mauvais moment pour de bon, on a juste aucune envie d'y revenir, on oublie les couplets à mesure qu'ils s'enchaînent, on ne remarque même pas s'il y a des refrains (ah, si : celui de "Wrong" fait un peu froncer les sourcils, fais pas ton Molko, David, je te prie). Même Ultra me fait plus d'effet, vu qu'il m'agace - "Whoâteeeeyver, whoâteeeeyveaaar...", arg !

Message édité le 05-04-2023 à 19:21 par born to gulo

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allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Totalement raccord avec Goulot, à la tienne!

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