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The Legendary Pink Dots › Poppy variations

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Membre Note Date
fab22      mardi 21 avril 2015 - 15:40
Solvant      dimanche 22 janvier 2012 - 21:19
Dioneo      samedi 7 août 2010 - 14:57
Cera      dimanche 13 mars 2022 - 13:49

cd • 8 titres

  • 1Krussoe
  • 2Personal Monster
  • 3It Doesn't Matter Anyway
  • 4The Equaliser
  • 5L'Oiseau Rare (Parts 1 And 2)
  • 6The Hot Breath On Your Neck
  • 7The Poppy Variations (Part 1)
  • 8The Poppy Variations (Part 2)

informations

Enregistré en 2003/2004 à Chez Dots/Studio Klaverland.

L'édition double vynile contient les titres "Premonition 33" et "Just to slip away" en bonus, non chroniqués ici.

line up

Erik Drost (guitare), Edward Ka-Spel (voix, clavier), The Silverman (claviers, électronique), Raymond Steeg (ingé-son, effets), Niels van Hoorn (saxophone, clarinette)

chronique

Dans la galaxie des Legendary Pink Dots, où chaque album serait un petit point rose brillant dans le ciel en guise d'étoile, on a tôt fait de ne pas savoir par où commencer, voire continuer. Que vous ayez ou non eu la bonne idée de vous pencher sur la maigre portion de leur discographie exposée ici (mais patience... tout arrive), sachez que The Poppy Variations est un endroit accueillant, hors du temps et exempt de tout vent ou turbulences du monde... Un genre de tonnelle perdue au fond d'un jardin de style XIXème laissé à l'abandon, à peine perturbé par le chant des criquets et des grenouilles, et la rougeur immobile de ces coquelicots en fond. Il y fait chaud, vous y êtes bien, l'atmosphère est au calme, au recueillement, mais avec ce filtre imperceptible de résignation et de gravité. Sans doute le même genre d'ambiance que ce jour fatidique de 97, où l'histoire de cet album à commencé. C'était en Alabama, sur la route de la Nouvelle-Orleans, les Pink Dots, en tournée, venaient d'apprendre la mort de Ladi Di. Sous la canicule, ils tentaient tant bien que mal de pêcher des infos à la radio... C'est ce jour qu'évoque avec gravité Ka-Spel sur le morceau-titre, qui constitue pour lui un sésame à son inspiration retrouvée. Il devait donc y avoir des coquelicots dans ce coin-là de l'Alabama... Mais les variations coquelicot (une fleur de toutes façons déjà très présente dans l'imagerie du groupe) ne sont pas, malgré le titre, des variations sur un même thème, ni un album concept. En fait, il devait s'agir d'un album solo de Ka-Spel, qui avait tout écrit suite à ce regain d'inspiration soudain, mais durant une longue journée d'enregistrement dans la grange de Niels Van Hornblower, cela devint un album des Pink Dots, sorti exactement en même temps que The Whispering Wall, mais sans rapport particulier. The Poppy Variations est à part, on dirait presque un album acoustique malgré les nombreux crépitements de synthés herbeux... Dès Krussoe, on flaire la bizarrerie à plein nez : rien n'est normal ici, à commencer par cette production douteuse, cette voix en retrait, ce tempo totalement Autre, cette nonchalance impossible. Et puis ce piano beau comme la lune, qui annonce un passage de jazz médiéval comme seul eux en ont le secret. On retrouve encore la flûte magique de Hoornblower sur Personal Monster, où la voix sonne tout à fait différemment, brouillée et grumeleuse. L'ambiance se précise encore un peu sur la chanson suivante, dont le saxophone semble répondre au chant plaintif de Ka-Spel en haussant les épaules. Encore un changement de son sur la voix avec The Equaliser, où les petites notes de synthés s'égrènent comme des grains de maïs... Et où la vie semble continuer à couler comme dans un petit village retiré, avec bien sûr son lot de vicissitudes, de fantômes et de rancœurs cachées. Il s'agit d'un petit diamant de pop expérimentale, digne du plus grand Radiohead, rien de moins, et que tout amateur de pop réellement aventureuse se doit de découvrir. A vrai dire, chaque chanson est une perle dans son genre, il ne reste plus qu'à créer le genre en question et la reconnaissance devrait enfin tomber. L'oiseau rare hésite entre flamenco et simple instantané de beauté pure à la "Softly Softly" (sur 9 lives to wonder), pour finalement choisir de se perdre dans un long space rock un peu vain. Il est encore trop tôt, puisqu'arrive The hot breath on your neck, et ses 6 minutes d'attente, d'hésitations... Difficile de trouver arrangements plus audacieux, même sur des disques au budget 100 fois supérieur. Et c'est donc le morceau titre qui termine l'affaire, une ballade à la fois solennelle et tranquille, aux synthés midis évoquant une vieille BO de jeu vidéo 16 bits. Nostalgie, distance et intemporalité en sont les maîtres mots. Le groupe laisse parler chaque instrument, prenant tout son temps pour que chacun nous raconte sa petite histoire, avec une parcimonie dont on ne pensait trouver trace que dans le jazz... "Never felt so far away" répète Ka-Spel. Probablement la plus belle oraison funèbre qu'on puisse rêver. Du moins jusqu'à cette subite remontée acide à 5min30, où Kaspel à tenu à caser la marche funèbre du roi George V en 1936, essentiellement constituée de cornemuses. Une façon de souligner l'immensité du deuil, sans doute. Car à partir de là, ce sont presque 20 minutes de samples lobotomisant qui s'ensuivent. The Poppy Variations tient à rester un album insaisissable, décidément. Un grand 5/6, à n'en point douter, et le seul album à ma connaissance distillant une telle ambiance de jardin oublié et coupé du temps qui passe.

note       Publiée le jeudi 5 août 2010

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Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Je ne connais point cet album-là mais en effet la comparaison avec Radiohead me fait sursauter aussi ! Les Pink Dots leur marchent dessus.

Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Nonobstant la comparaison avec TêteDeRadio (qui ne m'a tout simplement jamais instillé un centième de l'émoi où me plongent certains moments dotesques), on dirait bien qu'on a des ressentis vraiment proches sur celui-ci, Dada.

Encore un merveilleux bonbon piégé, aux sucs amères, doux, acidulés qui sautent de papille en papille, de texture en instant.

Trip Dots, again...

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