Carcrash International › Fragments of a journal in hell

Vous êtes probablement familiers avec le concept de super groupe, le genre de formation composée de musiciens reconnus au sein d'autres projets célèbres. Carcrash International en est un et plutôt séduisant à juger des intervenants: Dave Roberts (ex-Sex Gang Children), Bari-Bari (Mephisto Walz et ex-Christian Death), David Glass (alors dans Christian Death), sans oublier Matt Green (futur Spahn Ranch) et Nicky Garrett (ex-UK Subs). Globalement, l'homme au centre du projet reste Dave Roberts puisque il chante et joue au moins une fois de chaque instrument (sauf la batterie), co-produisant également ce premier et unique album. Le résultat est assez surprenant, pas aussi deathrock ni même batcave qu'on eût pu l'imaginer; on s'approche plutôt d'une forme de mélange de cold wave et de gothic rock tranquille. La frappe est sèche et directe (pas question de roulements tribaux), les orchestrations dépouillées et rassemblées autour de la rythmique et du chant légèrement en retrait; les guitares soutiennent efficacement mais de manière discrète, pareil pour le clavier fort bien utilisé et dont certaines lignes se révèlent séduisantes ('Empirical child', 'Every brilliant eye')). De ce point de vue, Carcrash International a su se trouver un son propre éloigné de celui des groupes dont sont issus ses membres; d'un autre côté, il fait montre de moins d'audace et axe ses compositions sur des arrangements traditionnels, pas désagréables du tout certes, mais plus banals. Les mélodies sont solides, presque pop dans leur accroche, mais je déplore leur durée excessive parfois (était-il utile réellement de les faire durer plus de cing minutes alors qu'elles sont peu riches en rebondissements ?). 'Fragment of a journal in hell' se révèle donc un disque agréable mais sans génie particulier, cohérent mais sans point fort notable; le genre de galette qu'on s'écoute avec plaisir pour ses mélodies.