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AIR › 10,000 Hz Legend

  • 2001 • Source 7243 8 10332 2 7 • 1 CD

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Wendy Scabtree      jeudi 25 février 2010 - 00:55
Dariev Stands      mardi 13 octobre 2009 - 02:25
Klozer      vendredi 5 novembre 2021 - 23:52
PechMayneau      mercredi 3 juin 2015 - 22:44
Kobahlt      lundi 21 mars 2011 - 00:05
Trimalcion      samedi 10 octobre 2009 - 22:46
GrahamBondSwing      samedi 23 juillet 2022 - 10:20
Seijitsu      vendredi 10 juin 2016 - 20:49
Raven      mercredi 21 octobre 2009 - 00:45
kama      lundi 12 octobre 2009 - 12:55
floserber      lundi 12 octobre 2009 - 01:14
Solvant      dimanche 11 octobre 2009 - 23:00
Chris      dimanche 8 juillet 2018 - 08:06
Rastignac      vendredi 21 octobre 2016 - 13:48

cd • 11 titres • 60:46 min

  • 1Electronic Performers5:35
  • 2How Does It Make You Feel ?4:37
  • 3Radio #14:22
  • 4The Vagabond5:37
  • 5Radian7:37
  • 6Lucky and Unhappy4:31
  • 7Sex Born Poison6:18
  • 8People in the City4:57
  • 9Wonder Milky Bitch5:50
  • 10Don't Be Light6:18
  • 11Caramel Prisoner4:56

extraits vidéo

informations

Enregistré par Air au studio Apollo avec Julien Marty & Julien Doubey, à Hollywood Sound et Capitol Studios avec Brian Kehew & Bruce Keen, produit par Air, production additionnelle de Tony Hoffer sur "Caramel prisoner", mixé par Tony Hoffer au studio Plus XXX assisté de Julien Delfaux, masterisé par Nilesh Patel au The Exchange, A & R et production exécutive par Stéphane Elfassi & Marc Teissier Du Cros pour Records Makers, 2001.

line up

Jean-Benoît Dunckel, Nicolas Godin (tous instruments).

Musiciens additionnels : Beck (chant sur 4, 10, harmonica sur 4), Brian Reitzell (batterie), Justin Meldal-Johnsen (basse sur 2, 3, 5, 10, solo chant sur 3), Roger Joseph Manning Jr (synthétiseurs sur 3, 5, 1chant sur 2, 3), Jason Falkner (chant sur 3, 6, 8), Buffalo Daughter (chant sur 7), Lisa Papineau chant sur 6), Jean Croc (whistle sur 10), Ellin Carison (solo soprano sur 10), Barbara Cohen (voix sur 5), Corky Hale (harpe sur 5), Julian Sarr & Olysa (chœurs sur 8), Thomas, Annabel Dunckel (hand claps sur 4), Jean Croc (sifflets sur la 10), Tony Hoffer (production additionnelle) les cordes sont dirigées par Roger Neill, arrangés par Air & Roger Neill.

chronique

Après un premier disque magnifique et l'intermède The Virgin Suicides qui l'est presque autant, Air, sous la pression d'un succès aussi considérable qu'inattendu, aurait pu craquer, et nous livrer une sombre bouse (comme Daft Punk avec leur deuxième album) ou bien nous faire comprendre que (comme cela arrive parfois à certains artistes) ils avaient épuiser l'essentiel de leur inspiration et de leur trésor de mélodies magiques sur leur premier effort. Il n'en fut rien. Le trésor du duo français va en fait s'avérer inépuisable, pour notre plus grand bonheur ; ou, pour utiliser une autre image appropriée : la came sera toujours aussi bonne - tant cette musique fait l'effet d'une drogue. Ce 10000 Hz Legend est réputé comme étant l'album de Air le plus barré, le plus halluciné, le plus ambitieux et mégalo de toute leur discographie. Certains critiques, arguant également de structures plus complexes, ont même osé lacher ce mot terrible (horresco referens) : progressif. Personnellement, là où d'autres ont vu une rupture, je vois au contraire et avant tout une sublime continuïté : Air brandit toujours le trophée du plus grand groupe de pop au monde - si l'électronique domine beaucoup plus ici, si quelques passages bien déjantés font montre d'une ironie ("Radio #1", "Don't be light") nouvelle chez eux - autre preuve d'intelligence et de recul - l'inspiration de ces mélodies parfaites, sculptées avec l'art le plus consommé, trône toujours à l'avant-plan. Et ce facteur l'emporte sur tous les autres. Ainsi donc, l'auditeur est une nouvelle fois submergé par cette émotion à la fois triste et apaisante qui n'appartient qu'à leur musique. (Dois-je citer les trois quarts des titres ?) Toujours est-il que c'est cette réputation impropre qui a retardé pour moi de plusieurs années la découverte de ce disque. Avec le recul, le bruit environnant s'étant évanoui, on est libre de réécouter ce magnifique, voire grandiose, album ("Radian", "Sex born poison", "Caramel prisoner"...) avec une sérénité qui lui sied fort bien, même si l'on n'y retrouve pas tout à fait le charme unique de "Moon Safari".

note       Publiée le samedi 10 octobre 2009

chronique

C’est donc trop tard pour m’en cacher : ce disque m’a happé. Pourquoi fus-je attiré vers lui, dans cet hypermarché, alors que l’étiquette en demandait plus d’euros que ce que j’avais d’hivers au compteur ? Avais-je flairé l’usine à rêves ? Je ne crois pas (le clip de Sexy Boy a du suffire à échauffer ma curiosité). Pourtant, tous les fantasmes les plus démesurés et intimes que peut nourrir un petit frenchie sont ici réalisés ; studio-bunker hi-tech dans un désert de l’Arizona rêvé, créatures japonaises perverses et tentaculaires, gueuses morriconiennes aux charmes laiteux, et tant de choses plus inavouables encore… Ce n’est pas un hasard si le groupe, pour la première fois, disparaît presque dans ce décor trop grand pour lui. Ambition, certes. Prétention sans bornes, si vous voulez. Luxe, si ça vous fait plaisir. Luxure, surtout. Et contraste : comme le titre l’indique, la machine est au service du mythe, elle sert ici à fabriquer du Sublime, à provoquer la fascination. Ce n’est plus le même groupe que sur les autres disques. Il n’y a rien d’easy listening ici, et si Moon Safari s’écoutait sans déplaisir d’une oreille distraite, ici le corps tout entier doit être absorbé par le son, enveloppé dans cette production digne de la Nasa, sous peine de rester sur le seuil. Le propos et les dimensions ne sont plus les mêmes, au point que les deux albums sont parfois difficilement conciliables dans le cœur des fans… Si l’on adule l’un, on dédaignera l’autre. Car 10 000 Hertz, au fin des ans, apparaît de plus en plus comme le mouton noir, seul album où la « formule » air semble pervertie, emballée par un nouveau millénaire pas encore déniaisé, ivre de technologie, comme Radiohead à la même époque. Air se sent pousser des ailes, se voit déjà sur le toit du monde (il suffit de regarder les nombreux clips, grandioses)… Profondeur du son, paroles, univers, mélodies… Chaque recoin – jusqu’à la divine basse McCartney-ienne, nectar ultime des esthètes - est travaillé à l’extrême, mais pour servir un propos qui n’a jamais été aussi sincère et personnel, ce qui aboutira hélas à un aller sans retour pour le groupe. Dans ce voyage aux confins, chaque chanson a son univers, et celui d’Electronic Performers est incontestablement celui du studio, point de départ de l’expédition. Air embrasse ici enfin son statut de groupe de musique électronique, sans se parer de douces teintes rétro, mais le regard tourné vers la clarté aveuglante du futur. « We need to use envelope filters / To say how we feel ». Une vraie profession de foi qui se verra appliquée dès le titre suivant – enchaîné avec une grâce séraphine – How does this make you feel. Ainsi cachés derrière un murmure synthétique dépouillé de toute intonation humaine, les deux garçons peuvent laisser exploser leur côté fleur bleue, jusqu’à l’overdose. Cet amour de l’artifice se prolonge sur le ludique tube Radio #1, un vrai tube chaleureux et 70’s tel qu’auraient pu le trousser Todd Rundgren, les Sparks, voire Queen, mais toujours avec cette désincarnation des voix, qui sont peut-être l’élément le plus outrageusement peaufiné dans la production inégalée de cet album, car déterminant pour définir le « personnage » de chaque chanson... Solo de cymbales tandis que la caméra traverse le toit pour laisser entrevoir un homme soufflant dans son harmonica, adossé à l’antenne parabolique, seul sous le ciel poussiéreux du grand ouest. « Golden waves / In all directions / I could lose my soul right here ». Voilà. La plus belle chanson jamais chantée par Beck ? Ce-dernier pose ici en cowboy de l’espace d’abord engourdi et ébahi devant la beauté astrale, puis le Han Solo timide et paumé se mute en la créature discoïde de Midnite Vultures, au timbre de voix proche d’Annette Peacock. Opulence. A partir de là, l’album largue les amarres. Radian se dévoile comme une gigantesque hydre marine, aperçue au fil de son glissement sous la lune bleu turquoise… Elle vous glisse dessus la plupart du temps, puis un jour, au bout de la énième écoute, sa beauté vous cueille au bord de la voûte. Peut-être le titre le plus panoramique jamais imaginé par le duo. Lucky & Unhappy est le dur retour à la condition terrestre des anges des beaux quartiers, susurrant leurs addictions et leur aigreur sans vie à nos oreilles anxieuses. Paris. Frustration, absence de désir nous envahissent, laissant redouter quelque chose de beaucoup plus grand au prochain trou noir. Il s’agit de l’antre veloutée et inconsciente de Sex Born Poison, le creux humide de notre périple. Un genre de cocktail sucré à base d’arpèges secrets, de succubes siamoises (incarnées par Buffalo Daughter), et de chair dénudée hentaï copulant avec les circuits électroniques, comme dans le clip de How does this make you feel… La chanson finit par se convulser à mi-chemin, là où elle aurait du s’arrêter, comme si la dérive érotique prenait des allures de cauchemar, et la petite naïade jap des airs de mante religieuse. People in the city s’amuse à torturer de plaisir une ritournelle classique du groupe, qui éprouve un bonheur béat et enfantin à contempler le va et vient des hommes depuis son aéronef, comme deux extra-terrestres monomaniaques et trop timides pour se révéler à leurs hôtes indifférents. Et encore une fois, rien que la transition avec le morceau suivant est bandante, avec ce piano de chambre d’hotel en décalage superbe avec le reste du disque. Les paroles de Wonder Milky Bitch sont équivoques, telles qu’auraient pu les signer un certain poinçonneur à tête de chou. Il y a même assez d’espace pour les volutes de gitanes dans cette chambre miteuse et matinale… L’espace, oui, avant la surcharge électrique Don’t Be Light, dernier coup de rein chimique aux verrous de la raison. Solo de basse fuzz hyper-filtré, explosions de chœurs célestes, monologue sous influence, montées et redescentes simultanées… Tout ça a-t-il encore un sens ? Et le cowboy fragile de tout à l’heure de s’esquiver sur un « la la la » des plus magiques, comme un prince oriental disparaissant tranquillement dans la tempête de sable, un sourire inconscient sur le visage. J’en fait sans doute trop, mais quiconque est resté dans le trip jusqu’à ce stade-là du disque ne peut que voir 36 étoiles. Ce truc est une cathédrale. Et Air, en infinis gentlemen, nous redéposent dans notre living-room - qui n’est qu’une chambrette - avec douceur, non sans nous avoir montré l’endroit où naissent les étoiles filantes (Caramel Prisoner). Progressif, ampoulé, over the top ? Que nenni. Toutes les merveilles décrites ici, tout cela, précisons-le, se développent avec lenteur et clarté, mais avec une précision et un son pharaonique. 10 000 Hertz Legend est parfait. Plus qu’un disque planant, pop, électronique ou même expérimental, il n’est rien de tout ça, il n’est qu’un aboutissement, une avancée au-delà de laquelle il n’existe que le vide (encore une fois, la pochette…). Le public est passé à côté. Le groupe ne s’en est jamais remis et semble depuis courir après une simplicité qui ne leur sied guère. Alors qu’ils avaient ici quasiment rendu hommage à Icare. Le groupe qui a accouché de 10 000Hz legend n’a depuis jamais osé mettre tant d’espoir en un disque. Ce qu’on dit dans ces cas-là ? See you space cowboy…

note       Publiée le mardi 13 octobre 2009

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10,000 Hz,par instant, m'évoque beaucoup le chef d'oeuvre de BoC, et pas que parce que je les ai découverts à la même époque...

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GrahamBondSwing Envoyez un message privé àGrahamBondSwing

Oups !... Déjà écouté il y a 2 jours ;-)

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Purée, 'how does it make you feel'...Juste irrésistible !

A.Z.O.T Envoyez un message privé àA.Z.O.T

(relou mode) Oui bon the vagabond meilleur morceau où beck ait chanté, c'est sympa l'emphase mais bon pas tout le temps. (cool chronique au passage pour un album bavant à souhait).

Raven Envoyez un message privé àRaven
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c'est surtout Don't be light qui me plait (pour le moment)

Note donnée au disque :       
mangetout Envoyez un message privé àmangetout

Mon album préféré du duo et là je suis plutôt du coté de Dariev (belle chronique), la superbe pochette résume à elle seule l'ambiance rétro-futuriste, très scopiesque du nom du site Scopia pour situer l'esthétique et on imagine facilement que nos deux compères ont du sérieusement écouter jusqu'à plus soif certains disques chroniqués sur ce site, tous plus ésotériques les uns que les autres. A regarder la piste vidéo contenue dans le disque "Everybody hertz" (un CD sorti en 2002 et rassemblant quelques remix) on y voit le groupe en concert en 2001 en Californie exécuter une version somptueuse de "People in the city". La vidéo en question : People in the city live.