De Volanges › Caryatids

Privé de sa percussionniste, De Volanges nous revient sous forme de trio présenter son nouvel album; toujours aux commandes, Renaud Debast et Yvan Vanrechem ont ici retrouvé un de leur anciens batteurs, Ludovic Desclin. Est-ce cette
formule réduite à l'essentiel ? Leur musique me semble avoir renforcé encore sa touche la plus urgente. Alors que l'opus précédent travaillait l'alternance entre atmosphères et agressivité, 'Caryatids' joue la carte de la tension, sans prélude. De par une rythmique très mécanique et répétitive, la musique capte l'auditeur d'un seul coup, l'installe dans un état d'inconfort presque menaçant avant de laisser les guitares exploser, puis retomber. Parfois cependant, l'attaque est directe et agressive ('Static on the nerve') et
De Volanges alterne de manière fluide entre la violence du post punk et la noirceur du gothic rock. L'élément fondamental qui mène la danse reste selon moi le chant de Renaud; passionné, écorché, il assène avec conviction ses sentiments, parfois avec une violence proche du live, et l'orientation plus épurée et directe des chansons lui rend
pleinement justice. Le groupe a ainsi corrigé ce que pour ma part je déplorais sur l'opus précédent, soit quelques petites longueurs, et l'efficacité tant mélodique qu'émotionnelle s'en trouve renforcée. Les Belges tout en conservant une ligne artistique claire ont su la faire évoluer et éviter la redondance, ce qui est tout à leur honneur, des pièces comme le bon 'New european princess', 'The overall picture', le riche 'Caryatid' ou encore 'Static on the run' et 'Echoing drifters' s'imposant très rapidement à l'esprit. Pour aller plus loin, j'admets qu'il est difficile de trouver de réelles faiblesses sur ce disque; quelle bonne idée ce groupe a eu de se reformer !