Lab Report › Figure X-71

Ah, Lab Report. Dans le genre industriel sinistre et dissonant, il se pose là. Toll, les vieux Brighter Death Now (ami, tu aimes 'The Slaughterhouse' ? Permets-moi de t'envoyer ce Figure X-71 en missile téléguidé) ; mais aussi Megaptera, Sigillum S et autres musiciens de l'acier, des cordes torturées et de l'obsession pour l'infâme et le sordide ; tous se sont inspirés à un moment ou à un autre du terreau fumant d'un Throbbing Gristle aux interprétations multiples et contradictoires. Lab Report fait partie de cette grande famille, improvisant des hymnes de cruauté qui ne sont pas plus de la musique que de l'anti-musique, pas plus de l'ambient que des oeuvres intenses, pas plus des agressions que des zones paisibles ; l'atmosphère est au snuff, à l'absence d'esthétique si ce n'est celle d'une salle d'autopsie laissée à l'abandon, au grincement pour ce qu'il est, faisant frissonner l'échine comme le fera Martin Bladh sur 'Umbilical Cords'.
Alors que les autres albums (et même les bonus de la version CD) verront les synthés et la composition apparaitre en pointillés, seul Figure X-71 gardera cet aspect brut et inhumain à travers des symphonies de quasi-bruits, de glissandis râpeux, de grondements sourds ; et quand les métronomes, une voix et même un piano s'invitent sur la fin de la face B, je préfère ne plus répondre de rien et laisser à chacun le soin d'apprécier par lui-même le délicat substrat de cette musique en putréfaction.