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Vajra › Mandala (キ・『やっと』) [Cat Last]
- 2002 • P.S.F. PSFD-129 • 1 CD
détail des votes
Membre | Note | Date |
---|---|---|
Dioneo | dimanche 20 septembre 2009 - 21:04 |
cd • 6 titres • 45:50 min
- 1オレには空が緑に見える (The sky looks green to me)7:55
- 2日本のコーラは甘い!(Japanese cola is sweet !)7:09
- 3猿は拝まない (Monkeys don’t pray)8:38
- 4曼荼羅TOOT(H) (Mandala TOOT (H))1:48
- 5亡音(Sound deadening)11:25
- 6疑傷ー武蔵へー (Playing wounded – for Musashi)2:41
informations
Enregistré au White Road Studio par Takeshi Yoshida. Produit par Hideo Ikeezumi.
line up
Keiji Haino (guitare, voix), Toshiaki Ishizuka (batterie), Kan Mikami (voix, guitare)
chronique
- précis des baumes et des métaux
Vajra : la Foudre ou le Diamant. L’arme suprême d’Indra, dieu royal et combattant. Qui ne sait lui faillir et toujours lui revient. Pointes retournées, échu dans la main du Bouddha, l'objet façonné qui détruit l’ignorance. Frappé au socle saint des statues tibétaines, symbole du parfait, de l’achevé, de l'accompli... Haino, Mikami, ne choisissent rien au hasard. Ni ce nom aux mystiques multiples - éclatées, millénaires, transmuées de lieux en époques ; ni ce troisième homme à la frappe explosive, subtile et puissante, qui se fond magiquement, s’entremêle à leurs lignes, à leurs jeux : riffs heurtés, nappes tordues, notes isolées, effilées, arpèges en eau de roche ; ni surtout, jamais, les moyens de l’assaut. La puissance de la charge, d’abord, saisit. Les fractures ouvertes du rythme, la jouissance affolée, totale, incontrôlée, où nous plonge ce psychédélisme en fusion, extrême, irrémissible. Toujours paradoxale : la voix de Mikami, éplorée mais solide - dure même, hors de tout abattement. Invective au malheur, louange énigmatique. D’une beauté inquiétante, incandescente, aveugle : la guitare d’Haino qui, sur les accords inlassables de son vis-à-vis, étire des lignes tranchantes, longues, plus chantantes qu’à l’habitude – mais ce chant-là, à coup sûr, veut aussi invoquer (…) ! Et puis sa voix à lui qui, alors que l’autre exulte au faîte de l’exaspération, se prend à sourdre, crépusculaire, d’un dangereux, d'un mortel détachement ; ambiguë comme la litanie des onagatas (ces acteurs du kabuki, hommes exclusivement consacrés aux rôles des femmes…) ; celle plus lancinante encore des nones vagabondes, conteuses éternellement flanquées de leur luth au corps bombé. Un timbre doux, liquide, une diction qui apaise, qui engourdit, désarme au cœur du déchaînement. Séduit le sens pour le plonger en deçà de l’entendement. De plage en plage, l’intensité monte, chute, se ramasse et bondit : par saillies, par paliers, par envahissement des tissus. Avec des pauses, des respirations qui semblent des menaces autant que des répits. La psalmodie se déchire et se tend. Les textures s’abîment, s’irisent, se déchiquettent en abrasion, aux confins des douleurs (ces hurlements de taule écorchée qui transpercent la troisième plage !). Le verbe aussi s’affole, culminant en cette histoire de singes qui ne prient pas, de chiens qui pleurent et de chat mort. Les vers poignants et fous. Et puis sans annonce, la bataille se tait. Avec elle tombe toute lumière. Les trois hommes laissent là leurs instruments de fureur sacrée. Mikami et Haino entament une prière - ou bien est-ce une comptine, un poème fidèle au lieu perdu de la naissance ? Est-ce une oraison ? Un appel à procession ? Ce qui suit, forcément, est musique d’après. Obscure, éclairée seulement de reflets qui passent ; écoulement étale, peuplé de voix traînées en oriflammes insubstantiels, en persistances rétiniennes, dilatées, comme appelant d’un monde plus vaste et plus vide. S’y mêlent cris de joie aïnous, imploration pour le salut des trois âmes qui vibrent ; exaltations des lames excellentes, de l'artisan qui en trempait l'acier ; allégeance rendue aux tempêtes, aux parois gelée des monts bénis. Chant de guerre ou de deuil, de pèlerinage ou de retour. Et puis, pour finir, un autre mystère. Une seule ligne, sybilline, récitée sur les bribes d’instruments rendus à leur son naturel. (Et qui joue ce piano aux tons riches et feutrés ?). On sait alors, la dernière note tue, la perfection de tout ce qui vient d’advenir. Chaque trait, chaque inflexion, chaque souffle lâché - de l’un, de l’autre, et du troisième - tout ici procède de cette sidérante maîtrise, art des stratégies et des actes dans l'instant, qui fait jaillir le chaos et foisonner les harmonies sans nombre. Savoir exact et sans merci, pris aux guerriers, aux shamans, aux Visionnaires. À qui sait occire, guérir et dévoiler.
note Publiée le dimanche 20 septembre 2009
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- Potters field › Envoyez un message privé àPotters field
tres chouette symbole en effet
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
La symbolique du Vajra me plait énormément. Si je deviens un dieu, un jour...
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Çui du groupe ou le titre ?
- Note donnée au disque :
- Wotzenknecht › Envoyez un message privé àWotzenknecht
Cette chose m'appelle. Le nom, sans doute.
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
(M'en parle pas)
Et dire qu'il y a un live.
- Note donnée au disque :