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Boddy / Reuter › Dervish

cd • 7 titres • 51:52 min

  • 11 Dervish 6:05
  • 22 Stealth 6:23
  • 33 Tableaux 6:31
  • 44 Joker 6:05
  • 55 The Watcher of Loneliness 7:18
  • 66 Angst 7:45
  • 77 Spiral Manœuvre 11:42

informations

Écrit et enregistré par Markus Reuter et Ian Boddy à The Atelier, Innsbruck, Austria en Mai 2008.

Pour en savoir plus sur Ian Boddy et les artistes de DiN, ainsi que pour y entendre des extraits MP3, visitez le site de DiN: http://www.din.org.uk/index01.html

line up

Pat Mastelotto (percussions sur 1, 2, 4, 6), Markus Reuter (touch guitars et électroniques), Ian Boddy (programmation, échantillonnage et synthés), Ulrich Pollmann (enregistrements sur 2 et 5) SiRenée (voix sur 1 et 7) Quator à cordes (1, 4, 6): Karina Bellmann (violon), Uta Maria Lempert (violon), Wiebke Tschöpe (alto), Juliane Gilbert (violoncelle)

chronique

Le label Din Records produit de la fine MÉ contemporaine et Dervish en est le plus bel exemple. C'est un album avec une riche palette sonique où les sons cristallins sont grignotés par des bruits ambiants analogues qui grésillent sur des rythmes aléatoires, ou des phases ambiantes, et des orchestrations simplement divines rendues possibles par un beau quatuor à cordes. En fait, Dervish est une perle pour les oreilles des mélomanes les plus avant-gardistes qui aiment aussi bien les froides ambiances électroniques que les chaleureux rythmes du rock progressif.
Et le rendez-vous des audacieux débute avec un beat sec, nerveux et hachuré. Sis une ligne de basse ronflante, des percussions incisives et des riffs de guitare tranchants, la pièce-titre explose sur une structure de rythme qui décolle et freine brusquement. On entre dans l’univers de King Crimson, périodes Red et Larks Tongue in Aspic, avec les serpentins de la six-cordes à Markus Reuter qui rugissent et flottent sur un beat spasmodique où les discrets violons amplifient cette impression de pénétrer dans le tortueux monde de Robert Fripp. Les percussions sont dans le ton. Elles sont brusques, nerveuses et cognent avec la précision chirurgicale que Pat Mastelotto, batteur de King Crimson en passant, découd avec férocité. Voilà une introduction inspirée qui étonne de la part de deux compères qui privilégient un style plus ambiant. La portion ambiante n’en demeure pas moins présente avec un synthé aux strates à la fois invisibles mais enveloppantes. Riche en sonorité hétéroclite, Dervish est à l’image du cd avec sa pléiade d’échantillonnages et des orchestrations paresseusement langoureuses qui enterrent une cadence hyper nerveuse, comme sur la finale de Dervish et l’ouverture de Stealth et sa cadence qui progresse avec hésitation dans des accords épars d’une guitare aux harmonies évasives, voire fantômes. Moins corrosif et plus intrigant, Stealth coule dans une ambiance austère avec une douce guitare mélancolique dont émane des lamentations lugubres. Ces sonorités étrangement attirantes éraflent les ambiances sous de lourdes pulsations aux contours grossiers et un synthé aux strates volantes. Lent mais pas dénué de rythmes, Stealth est une suite logique à la pièce d’ouverture avec une ambiance tordue où le rythme respire à petite dose, cambrant le dos et refusant les caresses de cette fusion synthé/guitare qui cherche constamment à retenir son envol. De fines percussions électroniques ouvrent Tableaux, comme des tam tam gênés couvert d’un voile synthétique dense. Ici le mouvement est comme celui d’une horloge dont le tic tac déréglé tente de protéger le temps alors qu’il se sent pris dans un piège métallique aux étreintes de métal corrosif qui ondulent dans des lamentations réverbérantes. Comme partout dans Dervish, les ambiances sont nourries de tonalités contigües qui n’ont rien à voir avec la structure même du titre mais qui errent dans une douce folie créatrice et entourent Tableaux d’une structure sonique aux milles limpidités trempées dans du verre d’acier.
Après un Joker aussi mordant et rythmé que la pièce titre, The Watcher of Loneliness ouvre avec des accords qui traînent dans une ambiance fantomatique où une pléiade de tonalités friturées orne un univers spectral encerclé de strates aussi froide que le métal peut mordre. C’est un mouvement purement atonal déguisé par une faune d’échantillonnages sonores qui grimpe tel du lierre dans une ambiance ectoplasmique striée de lamentations d’outre-monde. Angst s’illumine de fins cliquetis de percussions qui papillonnent dans une ambiance sombre, teintée d’accords épars d’une guitare discrète. Le mouvement ondule avec de sourds martèlements pulsatifs avant de croiser une orchestration monstre qui avale le morceau sous une avalanche de percussions débridées. Un morceau aussi étrange que la musique contemporaine peut digérer, mais avec un attrait indéniable pour la pureté sonore. Spiral Manœuvre conclut avec un mouvement statique ambiant où des sonorités de verre poussent le morceau vers des horizons planants avec un suave synthé mellotronné qui dessine une structure rêveuse que des strates de guitares épousent en mi parcours poursuivant ce bouillonnement sonore contemplatif vers une infinité tranquillité. Dervish est une œuvre renversante, tant par son agressivité que par ses structures ambiantes qui traversent des tempêtes sonores à la King Crimson. Un opus aux ressources sonores étonnantes qui percutent sans détour avec une sonorité si limpide que l’on croirait être installé dans une bulle de verre qui réfléchit le son avec une complexité qui demeure l’apanage du monde musical de Ian Boddy et de son label Din Records.

note       Publiée le mercredi 16 septembre 2009

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