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Astor Piazzolla (1921-1992) › Five tango sensations
- 1991 • Elektra nonesuch 9 79254-2 • 1 CD
cd • 5 titres • 26:46 min
- 1Asleep5:23
- 2Loving6:10
- 3Anxiety4:51
- 4Despertar6:03
- 5Fear4:00
informations
Power Station, New-York, Etats-Unis, 1989.
line up
Hank Dutt (Kronos Quartet) (alto), David Harrington (Kronos Quartet) (violon), Joan Jeanrenaud (Kronos Quartet) (violoncelle), Astor Piazzolla (1921-1992) (bandonéon), John Sherba (Kronos Quartet) (violon)
chronique
Une danse : le tango. Un pays : l'Argentine. Un instrument : le bandonéon. Un funeste sceau : celui du destin, de la fatalité. Combien de clichés n'associe-t-on pas au tango... la plupart du temps sans s'être donné la peine d'en écouter réellement. Parce qu'il paraît si étroitement lié au floklore propre d'un pays et au son d'un instrument, parce qu'on en a déjà vu une démonstration lors d'une quelconque exhibition de danse, on pense en savoir assez. Et pourtant... Toutes les conventions associées au genre, Astor Piazzolla, sans les faire toujours voler en éclat, les aura renouvelées, modernisées comme jamais. De folklorique, le genre est devenu grâce à lui universel. Brisant toutes les barrières formelles, Piazzolla a dépassé les limites acceptées de la dissonance, du rythme. De "musique du monde", le tango est devenu avec lui jazz, musique moderne, qu'il s'associe avec Gerry Mulligan ou qu'il soit interprété par le grand violoniste contemporain Gidon Kremer. Seconde collaboration avec le quatuor Kronos, qui défend traditionnellement pour le label Nonesuch les musiques contemporaines non-atonales en même temps que les musiques du monde non conventionnelles, ces "Five Tango Sensations" furent composées par le musicien argentin trois ans seulement avant sa mort. Ce titre un rien tape-à-l'oeil et cette pochette plutôt moche ne parviennent pas à masquer la réalité de cette musique : une nostalgie douce amère, mais aussi et le plus souvent une tristesse vibrante et désespérée. Un "adieu à la vie"... composé par Piazzolla juste après qu'il se fut relevé de justesse d'une grave maladie, que l'on côtoie nous-mêmes à travers la musique. Derrière l'accompagnement discret mais ô combien sensible des musiciens américains, dont les cordes se font tour à tour tranchantes comme un couperet et caressantes comme la lumière de l'aube, qui vous fait trouver un sommeil réparateur après une nuit de terreur sourde, Astor Piazzolla tresse au bandonéon ses motifs d'inquiétude et d'angoisse. Mais derrière l'urgence, Piazzolla se fait aussi mélodiste, et quel... rarement compositeur du XXème siècle aura su trouver un équilibre aussi parfait entre tension et apaisement, entre déchirements dissonants et sens inné de la mélodie. Cette pièce est aussi la dernière qu'il aura pu enregistrer en studio, avant que la maladie ne le reprenne, pour finalement cette fois-ci remporter la victoire. Tragique, terriblement douloureux et beau à la fois, ce disque trop court, sans être un sommet de la carrière du compositeur argentin, fera cependant infailliblement résonner en vous les tristesses les plus intimes.
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commentaires
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- blub › Envoyez un message privé àblub
J'adore Piazzolla mais faut reconnaître que l'on s'ennuie ferme sur cet album, la faute à l'instrumentation un peu tristounette (que des cordes) sans doute, mauvaise pioche pour ma part. Je m'en vais réécouter notre Richard Galliano national (qui lui à rendu régulièrement hommage durant toute sa carrière et avec qui il a partagé le studio et la scène d'ailleurs). Une reprise magnifique de Vuelvo al Sur avec Biréli Lagrène à la guitare (excusé du peu) sur l'album New York Tango : https://www.youtube.com/watch?v=L8DEBIRc5lk
- Note donnée au disque :
- Coltranophile › Envoyez un message privé àColtranophile
"Histoire du Tango": Cécile Daroux (flûte) et Pablo Marquez (guitare) vaut le détour également.
- Dioneo › Envoyez un message privé àDioneo
Oui, Adios Nonino... Si on parle du même (avec Piazzolla -ou plutôt ses éditeurs- il faut se méfier, souvent plusieurs disques portent un même titre), c'est aussi un de ses sommets. Globalement, toute cette série avec pochettes Lempicka (le, euh la... peintreeeee ?) est assez magnifique.
Et puis si tu tombes sur 'Tango Zero Hour', aussi... C'est grandiose, carrément.
- Note donnée au disque :
- The Gloth › Envoyez un message privé àThe Gloth
Cette chro m'a donné envie de découvrir Piazzola, j'ai loué "Adios Nonino" et je suis complètement scotché. C'est carrément beau à pleurer. On sent aussi qu'il a dû influencer lourdement Ennio Morricone, j'ai même cru reconnaître certains thèmes...
- matstriker › Envoyez un message privé àmatstriker
Ah, Piazzola... Il me rappelle mon bac musique et mes années d'harmonie municipale à jouer de vieux thèmes désuets mais exquis. La collaboration avec le chronos quartet m'intrigue...