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Ash Ra Tempel › Join Inn

  • 1973 • OHR OMM556032 • 1 LP 33 tours
  • 1975 • PDU Pld. SQ 6041 • 1 LP 33 tours
  • 1993 • Spalax Music Spalax 14246 • 1 CD
  • 1997 • Spalax Music CLP12582 • 1 CD

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mroctobre      mardi 13 décembre 2022 - 11:23
Pacific231      vendredi 30 janvier 2015 - 22:48
Horn Abboth      mardi 15 septembre 2009 - 22:42
Nokturnus      lundi 14 septembre 2009 - 11:08
kaplan      jeudi 3 janvier 2013 - 18:30
snooky      mardi 15 septembre 2009 - 18:54
Rodrigayz      dimanche 20 octobre 2013 - 10:53

cd • 2 titres • 43:33 min

  • 1Freak'n'Roll 19:15
  • 2Jenseits 24:18

informations

Enregistré en Décembre 1972 à Stommel

line up

Hartmut Enke (basse), Manuel Göttsching (guitare et traitements électroniques), Rosi Müller (voix), Klaus Schulze (Percussions, claviers et électronique)

chronique

3ième album d'Ash Ra Tempel, Join Inn est issu d’un jam session entre deux sessions des Cosmics Jokers. C’est aussi l’occasion pour ART de renouer avec son alignement original, soit Göttsching, Enke et Schulze. Rosi Müller en plus, sauf que son impact, quoique très poétique, n’est pas la prédominance de Loin In qui suit la tangente établie du groupe avec un album à 2 longs morceaux qui remplissent les 2 côtés du vinyle. Autant l’album éponyme avait créé tout un émoi dans le monde déjà grenouillant de la psychédélique space rock, autant Join Inn ferme la boucle de la collaboration entre Klaus Schulze (qui est très à l’écart, étant en encart, sur la pochette de Join Inn) et Ash Ra Temple. Dommage diront certains, car Join Inn et Ash Ra Temple demeurent 2 albums phare du mouvement Krautrock. Pourtant, il ne s’agit que d’un gros jam session qui débute avec un fade-in, signe que le trio était fort avancé dans l’interprétation de Freak’n’Roll. Déjà la guitare de Göttsching mord à fond de train, avec son fuzz wha wha qui se fait mordiller par l’agressive basse d’Hartmut Enke, qui suit tant bien que mal notes à notes le délire de Göttsching que Schulze encadre et surpasse même avec un étonnant jeu de batterie. Freak’n’Roll s’appuie essentiellement sur une guitare passe par toutes les phases directionnelles; névrotiques, riffs hachurés, bluesy, hard et pesante dans des ambiances tantôt survoltées, tantôt névrotiques et parfois rêveuses, avec des percées synthétisées timides, sur un travail de support rythmique admirable d’Enke et Schulze. Un titre qui a soufflé dans le cou des groupes de garages et qui a inspiré autant le Floyd que Hawkwind ou Amon Düül. Pervers et débridé, sous l’effet d’un bon trip acidé, Freak’n’Roll est l’acolyte de la douce poésie aliénée de Göttsching qui se reflète dans un miroir protestataire anticonformiste.
Après cette tempête instrumentaliste, Jenseits apparaît comme un vent de fraîcheur. Un long fleuve électronique d’une sérénité ambiante qui coule sous une belle sonorité d’orgue aux boucles intemporels accouplé à un synthé flottant et déviant qui ondule sous ses fines boucles séquencées où de fins accords d’une six-cordes agrémentent sa paresse poétique. La basse d’Hartmut Henke apporte une touche ondulante sensuelle sur ce qui m’apparaît comme étant les prémisses d’un Cyborg moins lyrique. Côté lyrique, mentionnons la suave voix de Rosi Müller qui caresse cette ode spatiale comme une amante caresse la tignasse de son élu, avant de s’évanouir dans les limbes une fois repus. Join Inn est un superbe album. Moins schizophrénique et plus musical que Schwingungen, il rejoint les prémisses de l’album éponyme paru en 1971. Comme quoi la combinaison Göttsching/Schulze allait révolutionner le genre, tant Krautrock qu’électronique Berlin School.

note       Publiée le lundi 14 septembre 2009

chronique

  • face a krautrock / face b ambient

Choix finalement plutôt cohérent pour faire suite à Schwingungen, on saute l’étape ‘Seven Up’ pour entrer de plein pied dans ce Join Inn, quatrième Ash Ra Tempel, sorti - au grand dam de Gottsching - sur Ohr, et non sur Cosmic Courriers. Car Rolf Ulrich Kaiser, encore lui, avait une vision bien particulière de ce qui devait sortir sous cette bannière : des albums de collaborations uniquement, de joyeuses partouzes musicales où les individualités comme les noms de groupes se dissolvent dans l’acide… D’ailleurs ils n’étaient pas crédités, les pauvres bougres ! A priori, ce Join Inn ayant été enregistré dans des conditions « normales » - pendant les sessions bien plus déjantées du fameux ‘Tarot’ - avec un line-up normal (le même que celui du premier album), il ne rentrait pas dans les critères de débauche de ce cher vieux RUK. Pas grave. Certes loin du tétanisant premier album, Join Inn en respecte pourtant la dichotomie : le fameux dogme kraut face A freeform/face B ambient. L’intelligemment baptisé Freak’n’roll donne donc l’occasion d’entendre une dernière fois le style unique de Schulze derrière les fûts : la classe absolue. Le tout n’a certes pas la virulence d’Amboss (Göttsching évoluant progressivement vers un style dépourvu d’effets et cristallin), mais tout de même… C’est du Ash Ra Tempel de haute tenue. La guitare de Gottsching ne fonce pas trop et se retourne gentiment pour qu’on puisse la suivre facilement, et c’est une vraie promenade de santé, un vrai plaisir à s’écouter caler chez soi avant de plonger dans le sommeil réparateur de Jenseits. Ahh, Jenseits ! Rosi muller, la femme de Gottsching, y raconte de sa voix sexy (en allemand, et en 73, bien joué) l’histoire de la rencontre entre les Cosmic Courriers et Timothy Leary, ainsi que le traumatisme de l’expérience Seven Up… Le tout sur fond des synthés planants de Schulze, qui annonce ici une bonne partie de sa production solo à venir. Mais c’est la basse d’Harmut Enke qui transcende littéralement la beauté des strates synthétiques de Klaus Schulze… Quelques notes discrètes et sourdes, en sous-couche, font vibrer cette merveille ambient, probablement l’un des plus grands morceaux du groupe. Enke, qui avait pris de plein fouet les enseignements de Leary (il finira, comme Syd Barrett par « ne plus ressentir le besoin de jouer sur scène », tant la musique le submergera), est déjà ici à mi-chemin entre la terre et les étoiles, entre le silence et cet au-delà : ce Jenseits, qui, pour le proto-germanophile que je suis, renvoie immanquablement au Jenseits Von Guts Und Böse de Nietzsche. Enke ne joue déjà plus grand-chose, mais le peu qu’il joue nous envoie au firmament… Ne parlons pas de ce grand modeste de Gottsching, qui, lui, disparaît quasiment, toujours prompt à mettre en avant sa femme ou ses compagnons. Avant sa période Ash Ra, où il sera seul face à sa guitare. En attendant, Jenseits est là, éternel, plein d’émotions, grand. Alors certes, Join Inn reste un jalon notable dans le glissement vers la fatidique année 74, une musique plus lisse, plus gentiment hippie et moins politiquement kraut (comprenez moins libertaire, moins kosmische et surtout moins saturée), mais il est aussi une porte d’entrée idéale et pour l’œuvre d’Ash Ra Tempel, voire de Göttsching (oserai-je dire de Schulze ?), ET pour la galaxie Cosmic Courriers, que l’on va donc pouvoir aborder dans l’ordre, puisque que ce Join Inn (rien que le titre explicite cette accessibilité) n’en fait pas partie. Presque aussi grand que le premier album, bien que différent et faisant moins bloc. Mmmmmmmmmmm…

note       Publiée le jeudi 17 septembre 2009

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    snooky Envoyez un message privé àsnooky

    Je voudrais pas casser l'ambiance, comme disait un certain, mais c'est avec "Join Inn" que j'ai commencé à décrocher d'avec ART. Parce que franchement, même s'il reste un disque tout à fait recommandable,il reste nettement inférieur à ses deux prédécesseurs et à tous les niveaux.Ici plus l'étincelle qui faisait la flamboyance des précédents albums.La folie créatrice et "déjantée" a disparue.Un peu à l'image d'Amon Duul II, on a l'impression qu'ART a fourgué ses armes trop vite et trop tôt( la suite ne fera que confirmer).Et "Freak'n roll" serait d'une platitude sans la guitare de MG de même que "Jenseits" est long sans apporter des éléments essentiels."Join Inn" serait un superbe album à une condition et une seule.Ne pas avoir écouter les deux précédents.Parce que nettement inférieur.A mon humble avis...

    Note donnée au disque :       
    Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

    Album magique qui met une grosse baffe. On se laisse agréablement porter par le groupe qui parvient à distiller une ambiance cosmique absolument géniale. Du très grand Art.

    Note donnée au disque :       
    Phaedream Envoyez un message privé àPhaedream
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    Corrigé :)

    Fryer Envoyez un message privé àFryer

    exact

    Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
    avatar

    Il semble que le titre soit Join Inn, pour faire le jeu de mot avec 'Inn' (auberge)