Cardiacs › Is this the life

A chaque fois que je ré-entends Is this the life, j’ai l’impression d’être comme Tom Hanks dans Seul au Monde : comme si je ré-entendait de la musique pour la première fois, après avoir été coupé du monde pendant plusieurs mois… Cette fraîcheur incroyable, cette déferlante harmonique… Mais peut-être que ça ressemble encore plus à ce qu’aurai fait Tom Hanks comme musique, la haut, aux intempéries, au sommet de sa montagne sur son île déserte, avec Winston qui lui souffle les paroles. Ces guitares himalayennes, entre U2 et les Pixies, cette production eighties et grandiose, cet envol absolu du morceau lors du passage instrumental – solo de saxophone extra-terrestre, suivi d’un solo de guitare époustouflant – qui finit par atterrir sur un plan bricolé à la Bungle (qui répétaient encore dans leur garage en 88)… Pouah, c’est aussi stratosphérique du Hendrix période Electric Ladyland. Un très, très grand morceau. La face B, ne comporte qu’un inédit, l’autre provenant, tout comme Is this the life, de l’album ‘A little man and a house…’. Les deux titres sont en tout cas plus alambiqués et cartoonesques que l’ambitieux Is this the life (qui avait tout du tube potentiel). Une description s’impose, vu la difficulté de choper des disques de chez Alphabet business concern : Goosegash alterne passage a cappella et piano en folie, et correspond assez à l’idée qu’on se fait d’une face B des Cardiacs, en revanche, I am eating in bed est une pure merveille : long, complexe, délirant du début à la fin, riches en passages instrumentaux complètement fous… On sent que la créativité de Tim Smith est complètement débridée, transcendant pop et rock déjanté à la Bungle dans une véritable orgie de notes et de thèmes. Les Cardiacs étaient décidément un grand groupe....