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The Neon Boys › That's all I know (right now)

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Solvant      mercredi 2 septembre 2009 - 17:29

lp • 5 titres • 14:48 min

  • 1That's all I know (right now)
  • 2Love comes in spurts
  • 3High heeled wheels
  • 4Time
  • 5Don't die

informations

1-3 : enregistré en 73 par les Neon Boys - 4 et 5 : enregistré en 79/80 par Richard Hell & The Voidoids

line up

Neon Boys : Tom Verlaine (guitare), Richard Hell (basse, chant), Billy Ficca (batterie)

chronique

Il y a eu, au début des 70’s, une sorte de coup d’œil dans le rétro général dans le monde du rock, symbolisé par le Glam, la compil’ Nuggets de 72 - réalisée par Lenny Kaye, futur gratteux de Patti Smith, j’y viendrai - ou par le livre « Rock Dreams » de Guy Pelleart (les 2 étant indispensables, au fait) comme si certains sentaient confusément que leur musique prenait le mauvais chemin… Des cas isolés ? Pas sûr. Au milieu de tout ça, il y avait ce que l’on pourrait surnommer « la bande des poètes punk new-yorkais » : Patti Smith, Tom Verlaine, Richard Hell… A eux trois, ils allaient écrire une page importante du rock américain. Deux d’entre eux jouaient donc, en 73 au sein d’une formation oubliée : Les Neon Boys. Un trio au confluent de toutes les musiques « proto-punk » : garage, rock new yorkais descendant du Velvet, high energy de Detroit (Fred ‘Sonic’ Smith des MC5 allait lui aussi rejoindre Television, puis le Patti Smith Group quelques temps plus tard)… A ceux-là il faut ajouter les New York Dolls, qui étaient parmi les premiers à annoncer le punk à cette époque reculée, et la boucle est bouclée (Richard Hell rejoindra d’ailleurs les Heartbreakers quelques années plus tard). Les anglais n’avaient plus qu’a se servir dans ce vivier de talents, ce qu’ils feront en 76-77. Mais bien avant que toute cette scène new-yorkaise se cristallise autour du mythique CBGB’s, les Neon Boys existaient déjà, semble-t-il, sans vraiment attirer l’attention de quiconque…
Un an après les débuts des Modern Lovers (qui eux non plus ne verraient quasiment pas le jour dans le commerce, du moins pas avant 76), ces types jouaient ce qu’on pourrait appeler du rock garage lo-fi, alors que la mode était au glam surproduit, au progressif et au musiques planantes. Cette musique relevait donc de l’anachronisme total, que ce soit vers le futur ou le passé. Des chansons qui ne dépassent pas les 3 minutes ! En 73 ! Difficile à imaginer aujourd’hui, mais c’est un peu comme si un groupe débarquait en 2009 avec une fusion à la Fishbone ou Red Hot des débuts… Bon, et la musique ? Eh bien, que voulez vous que je vous dise : Si That’s All I Know Right Now ne vous donne pas envie de pogoter amoureusement avec la première jolie fille qui croisera votre chemin, c’est que votre cas est pathologique. Tom Verlaine était déjà un malade à cette époque, vu le solo 100% garage bien rustique qu’il aligne de la première à la dernière seconde, plus proche des Kingsmen ou de Dave Davies au sein des Kinks que des futurs entrelacs baroques de Television… Le son de guitare est fabuleux, bordélique et grinçant, tout ce que les Stones n’arrivaient plus à être en cette auguste année 73. La mise en place des instruments est géniale : la batterie semble enregistrée dans les chiottes, la voix est imprécise, hallucinée… Un petit cran en dessous : un futur classique des Voidoids, le Love comes in spurts de Richard Hell, qui atteste déjà de sa vision très personnelle du romantisme (lire ses livres pour plus d’info, c’est assez… fleuri). High Heel Wheels, quant à lui, nous rappelle qu’il s’agit quand même d’un enregistrement de jeunesse. La suite de l’histoire ? Le groupe se renommerait Television à l’arrivée du deuxième guitariste, Richard Lloyd, petit surdoué avec qui ils répèteront 7 jours sur 7 pendant six mois, ce qui ferait grimper leur musique vers quelque chose de beaucoup technique et travaillé… Un style que ne goûterait guère Richard Hell, qui quitterait la formation suite à quelques frictions (sans jeu de mots) avec Verlaine, qui en avait marre de son ego et surtout de son jeu de basse, en décalage total avec ce qu’était en train de devenir son groupe… Il suffit d’écouter la basse sur High heel wheels : c’est franchement drôle, Hell n’en branle pas une pendant que Tom Verlaine développe un jeu ultra-étoffé, bluesy et 60’s, décharné et génial. Précisons que si les 3 premiers titres datent du premier et unique 45t des Neon Boys en 73, les 2 derniers ont été enregistrés par Richard Hell en 1980, date à laquelle est sortie l’objet ci-choniqué, alors que l’attention était enfin portée sur eux, vague punk oblige (cela reste un objet confidentiel, bien sûr). La différence entre les deux n’est pas choquante (Time est une chanson pleine de tendresse, plus conventionnelle mais adorable), démontrant bien que parmi toute cette joyeuse bande de beatniks aux cheveux courts, celui qui était resté fidèle à la bonne vieille simplicité des origines (n’y voyez aucun jugement qualitatif), c’était bien Richard Hell.

note       Publiée le mercredi 2 septembre 2009

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    22goingon23 Envoyez un message privé à22goingon23

    Les Heartbreakers de Johnny Thunders. Leur L.A.M.F. est au panthéon du punk rock

    nicola Envoyez un message privé ànicola

    The Heartbreakers, il y a un rapport avec Tom Petty ?

    Seb de Super Envoyez un message privé àSeb de Super

    Il y en a qui on ecouté Destiny Street Repaired le 2ème album de Richard Hell and the Voidoids remixé avec de nouveaux enregistrement avec Bill Frisell et Marc Ribot? http://www.insound.com/Richard_Hell_and_the_Voidoids_Destiny_Street_Repaired/productmain/p/INS61199/

    Solvant Envoyez un message privé àSolvant

    Bon, sincèrement, Dariev est un brave, un talentueux. Mais Twili c'était ton tour là...

    Note donnée au disque :       
    Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
    avatar

    je ne connaissais que de nom...mais du coup, j'ai suivi les conseils de Solvant afin d'aborder progressivement les projets du monsieur. Je ne connais que les Voidoids mais Neon Boys pourrait me plaire à en juger par la chronique.