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Alain Goraguer › La planète sauvage

cd • 25 titres

  • 1Déshominisation II0:54
  • 2Déshominisation I3:50
  • 3Générique0:44
  • 4Le Bracelet1:27
  • 5Ten et Tiwa1:46
  • 6Maquillage de Tiwa1:17
  • 7Course de Ten0:53
  • 8Ten et Médor1:47
  • 9Ten et Tiwa Dorment1:49
  • 10Ten Est Assomé0:45
  • 11Abite0:52
  • 12Conseil des Draags0:56
  • 13Les Hommes - La Grande Co-Existence1:15
  • 14La Femme2:12
  • 15Mira et Ten0:44
  • 16Mort de Draag0:52
  • 17L' Oiseau2:28
  • 18La Cité des Hommes Libres0:51
  • 19Attaque des Robots2:05
  • 20La Longue Marche2:16
  • 21Les Fusées2:20
  • 22Générique2:07
  • 23Strip Tease2:24
  • 24Méditation des Enfants1:33
  • 25La Vieille Meurt0:46

informations

1972

line up

non précisé

chronique

Premier long métrage d'animation français, primé à Cannes en 1973, "La planète sauvage" est aujourd'hui considérée comme un classique. Même si le film a quelque peu vieilli, il faut cependant rendre hommage aux formidables crayonnés de Roland Topor, qui donne à ce dessin animé une singularité esthétique envoûtante. Il y a aussi Stefan Wul, fulgurant auteur de science-fiction français (comme son pseudonyme l'indique si bien), dont la carrière fut aussi brève que dense, à l'origine de cette parabole humaniste touchante avec son roman "Oms en série". Enfin, il faut évoquer René Laloux, qui a réuni tout ce beau monde, produit et réalisé ce film au prix d'innombrables galères pour cause de budget insuffisant. Il n'a d'ailleurs réalisé que trois films dans toute sa vie en raison de cette impossibilité chronique à trouver des financements (le deuxième, "Les maîtres du temps", avec Moebius et d'après le même Wul, aussi intéressant mais moins beau, le troisième, "Gandahar"). Cette fable futuriste décrit une société extra-terrestre évoluée (les Draags), dont les activités principales sont d'ordre spirituel et psychique, qui a pris l'homme (devenu créature dégénérée) comme animal domestique, les hommes rebelles restés "sauvages" étant systématiquement poursuivis et massacrés au cours de "déshominisations". Puis un jour, cette poignée d'hommes restés indépendants découvre le moyen de mettre les Drags en échec, en portant atteinte à la source de leurs pouvoirs de méditation et de reproduction. Les deux sociétés parviennent finalement à échapper à une extermination mutuelle, trouvant un modus vivendi et faisant la paix. Bien, tout cela est bel et bon, mais je m'aperçois que je n'ai pas encore touché un mot du principal sujet de cette chronique, et qui reste peut-être la source première de l'émerveillement que peut encore procurer ce film : j'ai nommé le compositeur Alain Goraguer ! Le nom ne vous dit sans doute rien, mais c'est pourtant un génie méconnu de la pop des sixties-seventies, comme Jean-Claude Vannier ou Michel Colombier. Arrangeur, avant Vannier, de Gainsbourg et de Brigitte Fontaine, responsable du son de "Laetitia" ou des toutes premières chansons de la foldingue. Tout ce qu'il a produit, composé et arrangé à cette époque est intouchable. Il en va de même de l'ensorcelante bande originale de ce film, complètement bluffante, qui donne à cet univers une ambiance planante, psychédélique et trippante au plus haut point, plus encore sans doute lorsqu'elle est écoutée seule. Son principal défaut est de ne comporter que très peu de thèmes mélodiques différents, d'où à la longue un sentiment de répétition parfois lassant ; c'est le genre "musique de film" qui affiche souvent ce symptôme. Mais à part ça, attention mes cocos, les vapeurs d'opium et les remontées d'acide vont vous faire rendre les armes avec cet OVNI, voyage-défonce de Mélody Nelson au Village dans les nuages avec dans son baladeur le meilleur de Pink Floyd (je veux dire celui d'Ummagumma, pas celui des grosses boursouflures du disque à la vache). Il est aussi là, le cachet "french touch" qui titille toujours quelques-uns des meilleurs artistes hexagonaux, garanti cent pour cent avec ces mélopées-extasie : ha, cette guitare wah-wah moëlleuse au milieu des entrelacs du clavecin, de l'orgue et du métalophone. Et cette flûte qui s'acoquine avec les arpèges de guitare sèche et les choeurs langoureux, parfois à la limite de la plainte érotique. Érotique, oui, voilà bien un autre mot pour décrire ce disque : il est plus qu'excitant, il est sensuel. Faites-vous du bien...

note       Publiée le lundi 31 août 2009

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    SEN Envoyez un message privé àSEN

    Ah cette BO, je l'ai écouté bien avant de voir le film d'animation ! RIP Alain Goraguer !

    Message édité le 14-02-2023 à 23:54 par SEN

    Note donnée au disque :       
    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
    avatar

    Détachée du film, la BO n'en parait que meilleure, d'autant que le tracklisting pas tout à fait chronologique est très ingénieux et ça coule harmonieusement malgré la répétition du thème principal.

    Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

    Les escargots se laisse bien regarder, pour qui n'a pas la patience de revoir La planete sauvage et ses longeurs. Là aussi, musique typiquement de l'époque (1965, le jazz est encore roi juste avant le psychédelisme), mais il y a une pâte Goraguer, la flute, une mélancolie lancinante des ouvertures.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    vu au ciné il y a peu lors d'une retrospective comprenant aussi "Gandahar", sur de vieilles bobines 70's bien crasseuses... effectivement la musique est virtuose, typiquement frenchie, j'ai pensé à 666 d'Aphrodite's Child voire à la Messe pour le temps présent de Pierre Henry (y'a memes des réminiscences des "années psychédéliques" de Gainsbourg). Gandahar comporte moins de musique, plus basée sur les claviers vu l'époque, mais bien cool aussi...

    floserber Envoyez un message privé àfloserber

    arrrh mais il est trop bien le DA aussi, c'est quand même graphiquement unique en son genre "Les maîtres du temps" et "Gandahar" sont vachement bien aussi! ça reste dans cet esprit SF psychée à la métal hurlant.

    Note donnée au disque :