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Wino › Punctuated equilibrium

cd • 10 titres • 42:26 min

  • 1Release Me
  • 2Punctuated Equilibrium
  • 3The Woman In The Orange Pants
  • 4Smilin Road
  • 5Eyes Of The Flesh
  • 6Wild Blue Yonder
  • 7Secret Realm Devotion
  • 8Water Crane
  • 9Gods, Frauds, Neo-Cons And Demagogues
  • 10Silver Lining

informations

Produit par J Robbins & Wino

Artwork par David D’Andrea

line up

Wino (guitare, chant), Jean Paul Gaster (batterie), Jon Blank (basse), J Robbins (claviers), Steve Fisher (guitare additionelle sur la 2)

chronique

Amateurs de VRAI son de guitare hard rock, dense, chaud et épais, vous allez être aux anges. Wino Weinrich, la légende du circuit Stoner/Doom trad’, sortait, (à la surprise générale, Wino étant aussi culte qu’inconnu du grand public) en ce début d’année un album solo pas prise de tête pour un sou, placé sous le signe du pur plaisir. La pochette, derrière son aspect hippie, en dit long : une magnifique gravure aux nombreux symboles, dépeignant une nature souveraine, nous incite à rentrer de plain pied dans ce qui semble être l’album de l’apaisement pour Wino; désormais à sa place sur le label Southern Lord, qui doit probablement – et à juste titre – le considérer comme un maître, une figure tutélaire. Le guitariste en avait sans doute marre de voir tous ses groupes s’entre-déchirer puis capoter dans l’indifférence générale… The Obsessed, Saint Vitus, Spirit Caravan, The Hidden Hand… Après une éprouvante année 2008, Wino a sûrement réfléchi : c’était lui que les fans de stoner suivaient quoi qu’il arrive dans ses multiples projets, alors pourquoi monter un énième groupe qui va splitter dans l’amertume et le chaos ? Il convoque donc une section rythmique à son service, composée de Jon Blank et Jean-Paul Gaster des très sous-estimés Clutch, qui apporte ici sa frappe précise et lourde, ainsi qu’un morceau Clutchien en diable, (Gods, Frauds, Neo-Cons and Demagogues, rien que le titre…) visiblement adressé à l’administration Bush, avec le désormais classique exercice du sample de voix de "dobeliou". La question qu’on peut poser est la suivante : Wino a-t-il trouvé la paix ? "Punctuated Equilibrium is how my personnality as been described" raconte-t-il dans les notes de pochettes, où il décrit la genèse et le rôle de chaque titre… On sent que ce disque a été mûri, pensé, qu’il émane d’un musicien apaisé et en osmose avec son art. Le morceau-titre le montre d’ailleurs conquérant et en forme olympique. La voix n’intervient qu’avec parcimonie tout au long du disque, avec une justesse et une pondération (le titre ne ment pas) remarquables. Dès Release Me, on sent la volonté d’envoyer balader les années doom, binouze et catastrophes : les solos pleuvent dans tous les coins (et ce sera comme ça sur les 10 titres, très homogènes), la teneur est indéniablement aux 70’s ronronnantes et colorées, on pense même à Cream, voire à Grand Funk. Un titre comme The Woman in the Orange Pants (quelle classe, boudiou) ne laisse aucun doute sur la marque des amplis utilisés. On les entend envoyer de la wah wah millésimée sur le cœur moelleux de l’album : Wild blue yonder, un instrumental psychédélique au son merveilleusement vintage, nous emmenant voyager loin, très loin, au cœur même du son stoner (une vidéo youtube supprimée depuis l'utilisait comme bande-son d'un montage d'illustrations de Moebius, c'est exactement ça). Plus qu’un album lysergique, Punctuated Equilibrium est un disque dédié aux forces ancestrales, comme l’attestent les très mélodiques et posés Secret Realm Devotion et surtout l’extatique Smilin’ Road (meilleure chanson du disque, transpirant d’émotion et de feeling – ah, ces breaks planant, quel bonheur !), annonciateurs d’une nouvelle maturité dans le songwriting de Wino… Seul et unique bémol de cet album à la production impressionnante : un trop grand classicisme, qui aurait gagné à se craqueler pour laisser poindre le psychédélisme qu’on sent pousser sur pas mal de titres. On aurait aimé autre chose qu’une succession de bons morceaux. Nul doute que c’est en préparation pour le prochain, mais pourtant le parrain du stoner n’a pu s’empêcher d’intégrer un nouveau supergroupe prometteur, Shrinebuilder, qui réunit à ses côtés Scott Kelly de Neurosis, Dale Crover des Melvins et Al Cisneros de Om et Sleep ! Excusez du peu. Souhaitons que celui-ci ne finisse pas en eau de boudin !

note       Publiée le vendredi 14 août 2009

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    Note moyenne        6 votes

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    commentaires

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    kranakov Envoyez un message privé àkranakov

    Une énième tuerie à porter au compte du bonhomme même si je nuancerais un tantinet la tendance de D.S. à rapprocher tous les pans de la disco du bonhomme. Le groupe qui joue ici (car il s'agissait bien d'un groupe - pour s'en convaincre, il suffit de jeter une oreille même distraite à l'excellent "Live At Roadburn") a eu une existence trop brève mais était assurément promis aux plus grandes choses : moins torturé que THE OBSESSED, plus direct que SPIRIT CARAVAN, meilleur songwriting que THE HIDDEN HAND... au point que je ne puis que déplorer le décès brutal du brillant bassiste qui n'a fait que re-précipiter Wino dans des affres que sa carrière avait déjà bien trop souvent essuyés : SHRINEBUILDER, PREMONITION 13, etc.

    Note donnée au disque :       
    empreznor Envoyez un message privé àempreznor

    quel titre de geek quand meme (les fans de S.J. Gould comprendront)... Ca a l'air de gérer plus que les Hounds of Hasselvander (à fuir comme la peste), je vais essayer prochainement.

    Horn Abboth Envoyez un message privé àHorn Abboth

    La chro me refait penser au set monstureux de St Vitus au Hellfest, AAAAAAARRRRGGH, c'était transcendant ce concert!! J'hésitais à me choper cet album, les mots m'ont convaincu de l'acheter.