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U2 › Zooropa

  • 1993 • Island CID U2 9 • 1 CD

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Membre Note Date
Seijitsu      jeudi 29 août 2013 - 21:30
Olivista73      jeudi 17 août 2023 - 16:50
ProgPsychIndus      jeudi 29 juin 2023 - 00:37
zugal21      samedi 11 mars 2017 - 17:04
sog      lundi 4 octobre 2010 - 22:05
NevrOp4th      mercredi 14 avril 2010 - 16:39
mroctobre      dimanche 6 septembre 2009 - 20:33
cantusbestiae      vendredi 14 août 2009 - 16:38
TribalCrow      mardi 11 août 2009 - 18:09
born to gulo      lundi 10 août 2009 - 23:33
torquemada      lundi 10 août 2009 - 19:21
Aladdin_Sane      dimanche 16 avril 2023 - 19:48
salida      mercredi 24 juillet 2013 - 16:49
E. Jumbo      lundi 14 septembre 2009 - 01:56
floserber      mardi 11 août 2009 - 12:14
taliesin      lundi 10 août 2009 - 20:32
Shelleyan      mardi 28 mars 2023 - 23:51
Dead26      mardi 5 juillet 2016 - 15:20
nicliot      dimanche 7 juillet 2013 - 23:38
Raven      mercredi 20 janvier 2010 - 05:25
SEN      mardi 28 mars 2023 - 23:19
Ramon      mardi 18 mars 2014 - 22:11
Lord Sébastyén      lundi 8 mars 2010 - 21:35
enslaver_666      mardi 2 mars 2010 - 23:56

10 titres - 51 :15 min

  • 1/ Zooropa (6:30)
  • 2/ Babyface (4:00)
  • 3/ Numb (4:18)
  • 4/ Lemon (6:56)
  • 5/ Stay (Faraway, So Close!) (4:58)
  • 6/ Daddy's Gonna Pay For Your Crashed Car (5:19)
  • 7/ Some Days Are Better Than Others (4:15)
  • 8/ The First Time (3:45)
  • 9/ Dirty Day (5:24)
  • 10/ The Wanderer (4:44)

informations

Produit par The Edge, Brian Eno, Flood Ingés-son, mixage : Flood, Rob Kirwan, Robbie Adams, Willie Mannion - Masterisé par Annie Acosta

line up

Brian Eno (synthés sur les 1, 3, 4, 7, 9, 10, choeurs), Paul Hewson/Bono Vox/The Fly/MacPhisto etc... (chant), The Edge/David Evans (guitare, piano, choeurs), Adam Clayton (basse), Larry Mullen Junior (batterie), Des Broadbery (boucles, programmation)

Musiciens additionnels : Johnny Cash (chant sur "The Wanderer")

chronique

"L’amérique, l’amérique, je voulais l’avoir, et je l’ai eue", aurait pu chanter Bono en ce début des années 90, où son groupe continue d’enfler comme la proverbiale grenouille… Ils se retournent alors vers l’Europe. Après une fin des années 80 placée sous une ligne esthétique austère et spartiate, biberonnée au grand ouest, U2 prenait avec Achtung Baby un virage 100% Berlin, flairant l’atmosphère de renouveau émanant du lieu, exactement ce dont ils avaient besoin. Exactement comme Bowie, dans les traces duquel ils marchent, avec Eno, le groupe va se sentir galvanisé par l’urgence et l’incertitude de la ville-chantier, fraîchement réunifiée. A l’image de la pochette, c’est un groupe grignoté par l’électronique qui apparaît, qui troque l’épure de bon goût contre un foisonnement d’idées inspiré par MTV et par la house déferlant sur le vieux continent. Une enveloppe en carton pâte à laquelle il ne faut surtout pas s’arrêter. C’est vrai, U2 n’aura jamais été aussi maquillé, aussi bédé… le falsetto de Bono n’aura jamais été aussi maniéré que sur The First Time… Il jongle ici avec les masques comme jamais, l’apothéose en étant l’homérique tournée Zoo TV. Bono Vox, The Fly, le railleur MacPhisto… On ne sait plus qui chante quoi et c’est tout l’intérêt. Son ironie est palpable dès la chanson titre, variation en 3 parties (intro ambient, progression psyché, et envolée fumante à la Radiohead) sur le thème de la Grande Europe, convaincue du bien fondé de sa démarche, mais qui prend les problèmes à l’envers ("Flowers in the mud baby, overground", "Eat to get thinner", hum… comment dire ? The Fly fait mouche.). Autre jeu sur les mots, Babyface, non pas dédié à la dernière top model draguée par Bono (quoique le texte s’y prêterait aussi, ce qui est assez fort), mais à la télévision, reine du monde pointée du doigt par Bono/The Fly, animal médiatique qui prend ici les pénates du junkie du zapping, couch potato avachi dans la pénombre face à son amante cathodique ("How could beauty be so kind, to an ordinary guy", phrase prophétique qui en dit long sur la foire aux vanités de la télé réalité et de la people-isation actuelle). L’enchaînement avec Numb est bien vu, le consommateur-cible commençant à sentir les premiers tics d’une maladie bien moderne : l’overdose d’informations. Et c’est The Edge qui prend la voix de la pauvre victime, pour un morceau expérimental et avant gardiste pour de bon en cette année 93. Lemon est le gros morceau du disque, chef d’œuvre absolu du groupe (leur meilleure chanson ?), où l’on croit entendre le David Byrne perturbé et paniqué de la grande époque dans les chœurs (…ce n’est que son acolyte, Brian Eno). ‘Midnight is where the day begins’… Encore que Stay est quasiment aussi puissante, si seulement le refrain était moins… Stadiumesque. Les couplets, eux, sont d’une tristesse à crever, histoire d’un amour impossible, finalement piétiné dans un final insoutenable de dureté… Encore un texte sublime, d’une véracité douloureuse, qui évoque trop de situations vécues pour ne pas faire mal. Pour se relever d’une telle sentence, MacPhisto ouvre la face B avec la gouaille de Jarvis Cocker mélangée aux instrumentations des Chemical Brothers (qui n’avaient encore rien sorti, eh oui.). Daddy’s gonna pay for your crashed car, métaphore de trop de choses ici pour être listées, mais avant tout de ces années 90 trop goulues, qui finissent par en avoir un goût de vomi tiède dans la bouche… U2 semble ici parler à l’être l’humain occidental de classe moyenne, (Some days are better than others), mais les deux dernières chansons sont dédiées à Bukowski et Johnny Cash, comme un repli vers les valeurs sûres, et surtout un rejet du modèle yuppie des années 80… Et toujours, derrière le propos finalement très sybillin, ces envolées de guitares vertigineuses, ces hauteurs sur lesquelles souffle une réverbération "larger than life", servie par une production – on le redit – totalement à la pointe, menée par une équipe qui sait exactement où elle va, fruit de nombreuses années d’expérience (La surprise, en revanche, c’est ce "Produced by The Edge" !!!). Le coup de semonce final, c’est donc la présence au chant d’un Johnny Cash pas encore ressuscité par Rick Rubin sur The Wanderer, qui porte littéralement sur ses épaules ce morceau électro 100% européen, d’inspiration romantique allemande sans doute… Il fallait oser. Le monde dépeint par U2 sur cet album est en tout cas dépourvu de tout espoir, moralement en friche, et obsédé par un idéal inatteignable… C’est le désert affectif, alors on meuble par un raffut électronique, mais la gueule de bois des 80’s est bien là. Zooropa, finalement, est aussi bon qu’Achtung Baby, voire plus intense, même si dépourvu d’une certaine classe, moins subtil et plus foncièrement groovy et surgonflé. Il est surtout un peu trop parasité par les couinements sous la lune de néon de Bono, qui veut même avoir le dernier hululement sur The Wanderer, après la tuante performance de Johnny Cash, qui, lui, semble littéralement chanter comme s’il allait crever la seconde d’après. Autant, ses gémissements de mémère éplorée derrière The Edge sur Numb était dans l’esprit du morceau, autant, sur The Wanderer, il a raté un de ses plus belles occasions de fermer sa belle gueule (et pourtant, dieu sait qu’il en a raté beaucoup !). Après l’interminable et démesurée tournée Zoo TV, les U2, épuisés, garderont le rythme plus raisonnable d’un album tous les 2 ans sans tourner (non, non, il n’y a pas d’erreur). Le reste de la décennie les verra flirter de plus en plus avec le cinéma (déjà que ce Zooropa évoque à plusieurs reprises le cinéma allemand…), continuant dans la veine très visuelle et très "spectacle" des tournées suscitées, jusqu’à une certaine apothéose dans le ridicule puisque Bono écrira le générique de Goldeneye pour Tina Turner et que Mullen et Clayton remixeront le thème de Mission Impossible de Lalo Shifrin pour la daube avec Tom Cruise. Sans oublier l’épisode Passengers, donc, que nous n’allons pas passer sous silence.

note       Publiée le lundi 10 août 2009

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Note moyenne        24 votes

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ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

Je vais tenter le tiens Shelleyan, pour voir , merci en tout cas pour ses réponses

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torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

Chacun peut avoir une faiblesse pour des albums post grande époque de ses groupes préférés donc autant jeter une oreille, mais honnêtement il n’y a vraiment rien à sauver après « Pop », c’est même souvent douloureux.

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Shelleyan Envoyez un message privé àShelleyan
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Pour ma part, avec beaucoup de bonne volonté et en me bottant le cul, j'ai fini par acheter 'Songs of innocence'...

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ProgPsychIndus Envoyez un message privé àProgPsychIndus

N'ayant jamais écouté ce qu'a fait U2 après "Pop" , il y a t'il un album a écouter après ? Une valeur sûre pour me donner envie d'écouter ce qu'ils on fait depuis "Pop" ?

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

Leur meilleur album imo, un poil au-dessus même de The Joshua Tree.

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