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Subtle › For hero : for fool

  • 2006 • Lex LEX 040 CD • 1 CD digipack

11 titres - 51 :05 min

  • 1/ A Tale Of Apes I (3:18)
  • 2/ A Tale Of Apes II (2:13)
  • 3/ Middleclass Stomp (4:14)
  • 4/ Middleclass Kill (4:36)
  • 5/ Midas Gutz (2:37)
  • 6/ Nomanisisland (4:20)
  • 7/ The Mercury Craze (4:40)
  • 8/ Bed To The Bills (4:50)
  • 9/ Return Of The Vein (4:11)
  • 10/ Call To Dive (7:08)
  • 11/ The Ends (8:57

informations

Produit par Subtle - Masterisé et mixé par Tony Espinoza

line up

Doseone (aka Adam Drucker), Alexander Kort, Dax Pierson, Marty Dowers, Jeffrey Logan, Jordan Dalrymple

chronique

Subtle sur guts ? Ils étaient là bien avant d’être à la mode, et c’est maintenant qu’ils sont has been qu’on continue l’affaire. Projet aussi bien audio que visuel, avec imagerie touffue et burtonnienne (en plus surréaliste), rayures beetlejuice-iennes et couvre-chefs impossibles, look scénique aussi labyrinthique que la musique, ce collectif (plutôt que groupe), à géométrie variable comme on dit, a toujours proposé une musique faite de matière instable, aux contours nébuleux, en forme de vagues (si on peut parler de forme ici, et encore moins de fond). Un coup héros, un coup fou, cet album déstabilise ou charme selon les écoutes. Un coup on est agacé voire exaspéré (la voix très spéciale de Dose One), un coup on est dans le trip jusqu'au cou, tournoyant entre les changements de tempos - incessants, impossibles à suivre - et les bribes de mélodies désossées, malmenées par la voix corrosive du MC, volontiers démultipliée, comme une armée de petits Dose One hirsutes et vicelards. Les munchkins sont lâchés dans la chocolaterie, sans Charlie. On n’apprivoise pas ce disque, même après 100 écoutes… Le début est pourtant proche de la construction du premier album de cLOUDDEAD : des chansons organisées en diptyque, longs voyages dans l’inconnu, pour une intro où les rimes pleuvent avec ce débit si singulier. Ce n’est certainement pas par là qu’il faut espérer rentrer dans la galaxie anticon/lex… Pourtant, malgré cette tournure clairement expé, Subtle ne rechigne pas à un peu de pop lyophilisée comme en faisaient naguère les Beastie Boys, et comme en fera Why en solo (Middleclass Stomp, bronca matinale). Plus loin, sur Midas Gutz, l’un des MC’s a le même flow que 50 Cent, ce qui ne manque pas de piquant vu le monde qui sépare notre joyeuse bande de blanc-becs déjantés et l’autre armoire à glace. Par la suite, l’album s’éparpille comme qui dirait un chouïa. En un mot : on ne retrouve plus ses petits. C’est du hip-hop à tiroirs, tout comme le corps des personnages peint par Dali. Nomanisisland semble ainsi être une terre orageuse de rap cafardeux aux beats lourds, joués à la batterie mais plus proche de l’indus ou de Saul Williams que des Roots. Nuages lourds, sapins noirs, cauchemars devenu réalité, c’est un morceau « larger than life ». ‘Man overboard !’ crie une voix, surplombant le ciel déchaîné. Jusqu’au moment où ce-dernier s’éclaircit comme par magie, dans un travelling arrière au dessus d’une cascade, subrepticement amené par le groupe, et où Dose One, lassé de filer entre nos doigts en claudiquant comme un bouffon maléfique, caquète une ligne mélodique à la Pixies, achevant dans la sérénité un titre qui s’était annoncé ombrageux. Même schéma pour Bed to the bills, moins réussi, avec cependant un appendice bizarroïde à la fin du morceau, jetant encore plus le trouble sur la déstructuration de cette musique. Les deux derniers titres, très longs, sont l’épitome du bordel Subtlelien, le sommet de la montagne jonchée de plans bordéliques imprévisibles… Difficile de les apprécier après s’être fadé tout le LP, mais ils ont le mérite de nous faire réaliser qu’on tient peut-être ici un des disques les plus foutraques qui soient, et pas seulement en hip-hop. Pour The Ends, le groupe a une excuse : non, ils ne proposent pas plusieurs fins d’album possibles parmi lesquelles il faudrait choisir (bon concept, ça), il s’agit en fait d’une collection d’instrus bricolées par le clavier du groupe, Dax Pierson, cloué sur un lit d’hôpital depuis un accident de van, en tournée, qui le laissa quadriplégique... Il n'a depuis n’a jamais quitté le groupe, sauf pour la scène, continuant d’enregistrer depuis sa retraite forcée. Et Dose One, jamais fatigué (nous, on commence un peu), de continuer à prêcher ses phrases sans queue ni tête sur cet assemblage hasardeux de beatbox, claviers égarés, éboulements rocheux dans tous les sens, bribes de mélodies à fragmentation… Les Mars Volta du hip-hop ? Subtle, symptôme d’une époque où la peur du vide s’infiltre partout ?

note       Publiée le dimanche 2 août 2009

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    Damodafoca Envoyez un message privé àDamodafoca

    Le début donne le ton: ca sera plus charmant que le précédent, mais ca sera quand même pas du niveau de new white.