Major Parkinson › S/t

Les norvégiens de Major Parkinson pratiquent une musique rock hybride que j’aime à défendre, plus pour la démarche que pour le résultat qui ici hélas s’avère être bien timoré. Il ne faut pas me mettre entre nos esgourdes averties un groupe qui se réclame ouvertement de Mr.Bungle, la meilleure chose qui soit arrivée à la musique depuis ces trente dernières années ; nous serons d’autant plus impitoyables. Et donc, pour ceux que ça intéresse, faut quand même dire que, sans surprises, on est bien loin du compte. Même "California" qui était de loin l’album le plus accessible de la bande à Patton, Dunn & Spruance s’apparente, en comparaison, à un essai expérimental des Throbbing Gristle ! Bref, si Major Parkinson fait du Bungle, c'est alors du grand, voire du très très grand public. Sur leur premier album, nos scandinaves suédois ne tentent rien de spectaculaire, ne tendent vers aucun amalgame de genres, mais se contentent plutôt de saupoudrer leurs compositions de quelques audaces utilisées comme figures de style. Et ce n'est pas concours de la productrice Sylvia Massy Shivy (System of A Down) qui pourra y changer quoi que ce soit. Enfin, pour ceux qui ne connaissent pas Bungle, mais j'en doute, c’est peut-être l’occasion d’essayer et de découvrir qu’on peut faire du rock gentiment bousculé du ciboulot. Qui sait ? Avec un peu de chance, Major Parkinson pourrait s’avérer être une porte d’entrée idoine vers les mondes loufoques de Estradasphere, Secret Chiefs 3 et autres Sleepytime Gorilla Museum. Mais, de vous à moi, autant gagner du temps et y aller tout de suite ...