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Wu-Tang Clan › Enter the Wu-Tang (36 chambers)

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sergent_BUCK      vendredi 24 juillet 2009 - 17:40
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fdays      mardi 18 août 2009 - 20:50
empreznor      mardi 28 juillet 2009 - 11:38
born to gulo      samedi 8 août 2020 - 22:42
Trimalcion      mercredi 28 octobre 2009 - 20:49

cd • 14 titres • 61:30 min

  • Shaolin Sword
  • 1Bring da ruckus
  • 2Shame on da nigga
  • 3Clan in da front
  • 4Wu-Tang : 7th chamber
  • 5Can it be all so simple
  • 6Protect ya neck
  • 7Intermission
  • Wu-Tang Sword
  • 8Da mystery of chessboxin’
  • 9Wu-Tang Clan ain’t nuthing ta fuck wit’
  • 10C.R.E.A.M.
  • 11Method man
  • 12Tearz
  • 13Wu-Tang : 7th chamber – part II
  • 14Conclusion

informations

1992–1993, Firehouse Studio, New York - Produit par Prince Rakeem, Method Man, Ol' Dirty Bastard, 4th Disciple. - Producteur exécutif : Prince Rakeem

Certaines éditions cd incluent un remix « Skunk Mix » de Method Man, qui est en fait un morceau différent.

chronique

  • east coast > hardcore hip hop

Comparer le mouvement de l’air généré par la langue lors d’un rap à un style de combat au sabre, il fallait oser. Et encore plus d’arriver avec un véritable nouveau style vocal. 36 Chambers et 9 MC’s. Certains ont fait de la cabane, tous ont de sales histoires à raconter, comme RZA, le metteur en son, dont le frère s’est fait buter (Raconté dans Tearz). La volonté derrière la concrétisation du projet Wu-Tang (qui, comme GZA se tue à le répéter, s’est élaboré sur le long terme, fusse-t-il peut-être à 3h du mat sous méthédrine dans une cage d’escalier) vient de là : 9 types qui veulent se sortir de la merde et des trafics pour de bon, certains y ayant déjà laissé des neurones (le phénomène ODB, clown mais aussi Illest Motherfucker de la bande). Le déclic ? Le procès pour meurtre de RZA, dont il sera acquitté. Plutôt que de se cotiser pour payer la caution, les neuf durs à cuire mettront chacun 100 dollars pour payer le studio. RZA a un plan. Il décroche un contrat unique, en or massif, avec Loud (MCA) : chacun des 9 membres peut sortir des albums solos sous d’autres labels, clause dont ils useront et abuseront, fort heureusement pour le hip-hop. Après moult brainstormings à base de skunk, donc, le crew Wu-Tang est mis sur pied autour des 3 cousins : RZA, le boss de la bande, GZA alias The Genius et Ol’Dirty Bastard, comme son nom l’indique. Je ne citerai pas les 9, ils sont assez reconnaissables à l’écoute vu leurs flows assez différents, mais sachez que le Wu-Tang est plus qu’un groupe : c’est un mythe, un concept, une sorte de comic book à se faire dans sa tête à l’écoute, un délire à la Tarantino où Staten Island, quartier de NY encore peu représenté dans le hip-hop, devient Shaolin Island. Dialogues de films de kung-fu, bruits de sabres, jeux d’échecs et rapidité d’exécution encore jamais vue à l’époque constituent l’univers du Wu, véritable mise en orbite d’un genre musical souvent trop coincé dans ses clichés et ses propres codes. Première piste : Bring tha mothafuckin ruckus. Saturation de la bande sous le poids de cette armada de MC chauds comme la braise... Les samples s’entrechoquent, le beat est pris de hoquets, la fumée et les étincelles jaillissent, provoquées par la friction des rimes sur le fer du mic. Les tueries sont trop nombreuses : de Protect Ya Neck, au moins aussi chargé et hardcore (on a pratiquement pas le temps d’entendre le beat : les couplets de 8 MC’s défilent et ça poutre !), à l’émouvant Tearz, où les 2 bretteurs ont la voix brisée et font dans la sobriété et l’amertume du deuil mal consommé. Chacun des 9 tarés a son heure de gloire : sur ‘Da Mystery…’, Ol Dirty Bastard et Masta Killa lâchent des couplets ultimes, poussant l’art hip-hop à son niveau maximum… C’est limite si il faut pas une bonbonne d’oxygène au mec une fois le dernier mot craché. De son côté, le GZA, arme secrète du groupe, relativement discret sur les autres morceaux (il pose en général son couplet en dernier, la place la plus difficile) fait cavalier seul sur l’immense Clan in da front (à l’instru anthologique, et le mot est faible), pour lequel il trouve un refrain bien old school et tubesque, après une énumération du Clan au complet par RZA, le grand ordonnateur de cette nouba, qui inclue non seulement les 9 membres principaux, mais aussi la garde rapprochée, les innombrables Killa Beez. Comme dira Akhenaton quelques années plus tard : « petit présomptueux ne vois-tu pas le nombre déployé ». Au-delà des nombreux morceaux dévoués à glorifier la force de frappe du clan, CREAM est peut-être le chef d’œuvre du disque. Ainsi que l’origine du célèbre sample du « Petit Frère » d’IAM. La tristesse dans la voix de method man, exprimant à la fois résignation, colère, et envie d’en découdre malgré tout, et de se faire plein de fric (inutile de le cacher)... Ici, le règne de l’argent est plus déploré que célébré, un choix qui deviendra trop rare dans les années suivantes (y compris dans les Wu-Tang suivants). Raekwon et surtout Inspectah Deck – dont le couplet est à chialer - semblent raconter l’histoire de types sensibles poussés à bout, comme des animaux traqués qui chercheraient dans le rap un impossible juste milieu entre la misère noire et la richesse indécente, entre le bon vieux temps idéalisé et l’enfer du temps présent (Can it all be so simple). Un refuge pour lécher leur plaies, même s’ils savent qu’il ne durera que le temps de quelques vers. Alors ils donnent tout, sans rémission. Ce que les orgueilleux jeunes MC’s n’avoueront pas, leur fragilité, leur mélancolie, leur désespoir, est magnifiquement retranscrit par les instrus de RZA, véritables poèmes sonores. Parlons-en des instrus. Elles ont rendu l’album révolutionnaire, comme on sait. Samples de vieux vyniles soul bien granuleux et à l’époque passés de mode, qui épousent à merveille le propos des chansons et apportent surtout une touche de délicatesse et de sensibilité féminine dans un univers 100% masculin ou la meilleure preuve d’amitié semble être de se souhaiter des trucs du genre « j’vais t’accrocher par la bite du haut du 12ème étage » (Intro de Method Man). Et puis il y a ces samples de piano dissonant dont seul RZA a le secret, entre musique de dojo moite et bribes de bizarreries sixties… Souvent posés sur des basses riches et délectables, qui font un contrepoint agréable à ces sons inhabituels (pour l’époque on a peine à imaginer), ces instrus sont le tapis parfait pour un rap évidé de toute scorie mélodique ou gimmick old-school, aux paroles la plupart du temps secondaires, chargées d’argot et de phrases assassines. C’est rapide, acrobate, irrégulier, et à des lieues du phrasé bien calibré à la syllabe près des ténors du hip hop d’alors, pour qui la norme était encore d’un seul MC par groupe quelques années avant ! Les détails foisonnent : écoutez les changements d’instrus de fou lors de Wu Tang Clan ain’t nuthin to fuck wit, les tintements lointains de 7th Chamber pendant que les MC’s te cisaillent la face façon Crazy 88, ou encore les ‘ouh ah’ hypnotiques en fond dans Da Mystery of Chessboxin’… 36 Chambers est un album dur, plutôt difficile d’accès, même sur les tubes les plus évidents, excepté Method Man, morceau à part, hallucinant de maîtrise verbale, basé sur 3 pauvres notes de piano de saloon… C’est un gunfight verbal, et l’enculé de Method shoote plus vite que l’ombre de Rakim. Du très grand hip-hop, a faire découvrir à ceux qui aiment prétendre que « rapper c’est facile ». Et le salaud remet ça quelques minutes plus loin avec des rimes différentes ! Cette chronique est longue, saturée de mots, à l’image de l’album finalement, qui sans être parfait mérite la note maximale, simplement pour avoir donné cet incroyable kick dans la fourmilière, et d’avoir gravé ces 15 diamants dans la légende. Et aussi parce que comme on a pu le lire pas loin : « on ne note pas la grande musique comme les autres ». Enter The Wu-Tang c’est de la Grande Musique.

note       Publiée le vendredi 24 juillet 2009

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

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Premier projet « solo » d’un membre du clan (RZA), conformément à la clause du contrat. A suivre avec Tical…

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Sur un pied d'égalité en classe et en claquasse.

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Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

Ok je viens de me le refaire ça reste une boucherie, je le dévalorisais un peu à cause de mon amour pour OB4CL. Couplet de ouf après couplet de ouf, RZA au top autant de la poussière que de la musicalité des petits pianos foufous. Damn. Je rêve d'un Kaaris qui freestyle sur l'album entier xD.

brianm Envoyez un message privé àbrianm

J'aime énormément ce disque, mais faut quand même reconnaître qu'il prend un sacré coup de vieux avec les années. Raison pour laquelle si je veux m'écouter du Wu, je ressors systématiquement les meilleurs projets solo (OB4CL, Liquid Swords, Supreme Clientele). À quand ces chroniques ?

dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
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aaah, haha, certes, mais ce bon Kool Keith est au rap ce que les Sonics ou Screaming Jay Hawkins sont au rock : l'olibrius qui avait tout fait avant. à la différence près que Kool Keith est resté un grand, pendant longtemps, et qu'il a la classe en plus de l'excentricité. C'est une sorte de figure infernale du rap, on est tenté de tout ramener à lui. Mais oui, les Ultramagnetic MC's ont vraiment rénové le rap. "Funk Your Head Up" des Ultramagnetic MC's (oui oui, le deuxième)... "nuff said", comme disent les exégètes.

Rendez-Moi2 Envoyez un message privé àRendez-Moi2

Le travail sur les syllabes tu trouves pas dariev que Kool Keith avait fait le taff chez les Ultramagnetic ?

dimegoat Envoyez un message privé àdimegoat
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Et puis la force d'équilibre d'un collectif pourtant très hétérogène de ce point de vue, qui va de l'orfèvrerie d'INS au chaos d'ODB.

Note donnée au disque :