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Johnny Jewel › Windswept

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cd • 14 titres • 38:14 min

  • 1Television Snow1:23
  • 2Windswept3:33
  • 3Desire - Saturday3:39
  • 4Missing Pages2:51
  • 5The Crimson Kiss2:55
  • 6Strobe Lights2:01
  • 7Heaven2:03
  • 8Slow Dreams3:11
  • 9Insomnia1:29
  • 10Motel3:11
  • 11Between Worlds1:37
  • 12The Flame3:19
  • 13Stardust3:13
  • 14Chromatics - Blue Moon4:09 [reprise du standard de Rodgers & Hart]

extraits vidéo

informations

Produit par Johnny Jewel.

line up

Johnny Jewel

Musiciens additionnels : Chromatics (14), Desire (Canada) (3), Glass Candy (feat. 10), Symmetry (feat. 1), Heaven (feat. 7)

chronique

Se faire un petit cadeau chaque jour. C’est l’agent spécial du FBI Dale Cooper qui le dit. Imaginez, pour Johnny Jewel, retrouver sa musique dans la série Twin Peaks, lui qui n’a jamais conçu ses albums que comme des films musicaux (comme l’attestent toutes les pochettes de son label). Lui dont l’univers, en particulier celui de Chromatics, a toujours été influencé par le cinéma de David Lynch, au point de signer des bandes-originales pour un erzatz pas dénué de talent mais bouffi d’esthétisme creux. Le voilà qui se trouve invité par l’original pour participer à la nouvelle saison de la série culte. Le cadeau. Alors sort ce premier album solo, à lui, l’homme des groupes à prises multiples, il s’inscrit plus que jamais dans cet esthétique Badalamentienne qui lui sied si bien. Au risque d’essuyer les même critiques que le cinéaste non mentionné plus tôt, de ne rester qu’en surface, de ne savoir qu’effleurer l’épiderme musical du maitre. « Faire comme », ca a toujours été le crédo de Johnny Jewel, petit maitre ou plutôt artisan souvent brillant d’un revival italo-disco atmosphérique et dépressif, toujours dans les traces d’autres talents. Pourtant, impossible pour moi d’entendre ne serait-ce que les premières notes du titre éponyme, ce saxo feulé terriblement mélancolique, sans penser immédiatement à Dougie Jones, un des plus grands personnages de la filmographie de Lynch. C’est donc réussi, avec brio. Un thème dont l’évidence frappe dès la première écoute, d’une simplicité désarmante avec ses synthés ténus en suspension quand le saxo déploie son spleen crépusculaire. La grande majorité de l’album tient d’ailleurs sur cette ligne fragile d’instrumentaux quasi-ambient aux textures de claviers irisées, atmosphères à l’apparente lisseté, sensuel comme une touche de gloss chic ou un reflet sur une lèvre carmine. « Crimson Kiss », on ne peut pas mieux dire, vibraphone hypnotique qui fait frissonner un dark-jazz vaporeux ; « Slow Dreams » tellement soyeux qu’on le dirait échappé d’une production de Murat époque Dolores. Une nuit au bordel à vider des verres d’absinthe avec des putains magnifiques, en les prétendant stars de cinéma. Caresser des peaux trop douces pour être physiquement sincères. N’allez pas croire que tout n’est que volupté, Jewel a toujours joué avec une sensualité assez inquiétante voire morbide, voilà que des ruisseaux de cordes dissonantes plongent un instant dans une nuit sans sommeil, que des synthétiseurs futuristes s’élèvent dans la nuit avec leur froideur scientiste. Avec l’appui de sa nouvelle formation Heaven, Jewel s’insinue encore plus loin dans les nuits Badalamentiennes, avec ce son bien à lui, beaucoup plus technologique, détaché, glacé comme du papier de catalogue de luxe. On connait l’affection qu’ils portent aux figures féminines pâles perdues dans un monde indifférent, il ne pouvait s’en passer même sur un album « solo », c’est la voix de Megan Louise de Desire qui assure le rôle de chanteuse de torch-song sentimentale plombée d’inquiétude. Si Glass Candy fait une apparition subliminale, c’est uniquement pour assurer un autre de ces numéros jazzy digne des premières saisons de Twin Peaks, sans parole aucune. Si no Ida à l’horizon hélas, la divine Ruth Radelet, femme lynchienne par excellence, tiendra la place d’honneur à la fois dans l’album et la série (en première apparition musicale), pour ici livrer une nouvelle version, plus richement orchestrée de clochettes scintillantes, du fameux standard « Blue Moon ». D’un bout à l’autre, c’est cette forme de classicisme élégant que développe Jewel, saluant avec déférence ses influences sans chercher ni à faire le malin ni à faire oeuvre de copiste. Cette sincérité là, sans fausse humilité, on peut gager qu’elle aura contribué à séduire David Lynch et qu’il y aura vu exactement ce qui convenait pour accompagner le personnage phare de la nouvelle saison de Twin Peaks. Impossible de ne pas y revenir. « Windswept », le morceau, mérite sa place de choix dans la taxinomie musicale lynchienne, tant il aurait pu s’intituler « Dougie’s Lament ». Mais ceci est une autre histoire…

note       Publiée le mercredi 28 février 2018

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