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Ash Ra Tempel › Ash Ra Tempel VI - Inventions for electric guitar

  • 1974 • OHR 840.066 • 1 LP 33 tours

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érèbe      mercredi 26 octobre 2016 - 16:46
Walter Smoke      lundi 15 décembre 2014 - 04:39
taliesin      mardi 28 septembre 2010 - 12:15
Thierry Marie      samedi 26 juin 2010 - 12:33
Pingshifu      lundi 1 mars 2010 - 20:15
snooky      jeudi 16 juillet 2009 - 17:09
Fryer      mercredi 15 juillet 2009 - 16:22
torquemada      samedi 5 septembre 2009 - 12:50

lp • 3 titres

  • 1Echo Waves 17 :45
  • 2Quadrasphere 6:34
  • 3Pluralis 21:36

informations

Enregistré en Juillet-Aout 74 au Studio ROMA (Berlin). – Quadro-mixing aux studios Dierks (Cologne) par Manuel Göttsching & Heiner Friesz. – « 4-channel recordings with TEAC A3340. »

line up

Manuel Göttsching (guitare)

chronique

En 1974, rien ne va plus pour Manuel Göttsching. Son groupe s’est disloqué sous l’effet des excentricités et des escroqueries diverses de Rolf-Ulrich Kaiser. Klaus Schulze, excédé, est parti se perdre dans les limbes de la musique électronique berlin school (j’en connais d’autres), et Harmut Enke, le plus marqué de tous par la philosophie de Timothy Leary, semble avoir pris le même aller simple que Syd Barrett pour les étoiles. Même Rosi Müller, compagne du guitariste, semble absente du tableau. C’est pourtant avec elle qu’il décida, lassé des séances sous trips des studios Dierks organisées par le couple fou Kaiser-Letmann (on en reparlera), de prendre la poudre d’escampette avant que son cerveau grille à son tour. Fini la Koschmische Musik pour lui. Göttsching, malgré la photo de pochette et le packaging encore marqué par cette époque de défonce et d’ultra-productivité (matez moi ces accroches : "galaxy sound", "cosmic symphony", et ce regard de benêt baba cool ultime !), est déjà branché sur les vibrations qui le mèneront au culte E2-E4 quelques années plus tard. Seul avec sa guitare, méditatif, enfin posé, revenu des doutes et des tribulations space-rock furieuses. Il était temps pour lui de faire fructifier sa musique, et de ne plus se faire escroquer. Le "Tempel" d’Ash Ra Tempel, lassé de ces pillages, allait bientôt disparaître sous terre, marquant cette nouvelle orientation. Pour l’heure, étant toujours sous contrat avec Kaiser, Göttsching livre ce qu’il appelle son "Ash Ra Tempel VI", sixième opus du groupe si l’on excepte le divers projets collectifs avec Leary, Wegmuller et toute la smala. La mention "Manuel Göttsching" en plus petit sous le nom du groupe illustre bien l’ambiguïté : comme pour le fameux dernier album de Tubeway Army, le leader est en fait en train de livrer son premier album solo, sans lâcher un nom devenu mythique pour les amateurs. Mais musicalement, le grand changement est déjà intervenu. Les notes de pochettes sont courtes et explicites : après 6 ans de folles expériences, il est temps de retirer des leçons. La voie à suivre pour Göttsching : la musique électronique. Mais à sa façon bien entendu. “Music, effects and sounds are played with electric guitar only. There are no other instruments used.” On a du mal à le croire, au début, mais une écoute attentive corrobore ces dires. "Inventions…" n’usurpe en rien son titre. C’est une merveille de quiétude et d’équilibre : Les basses sont sourdes et machiniques, comme provenant d’un monde souterrain et industriel. Les médiums sont frétillants et percussifs, comme joués par des milliers de doigts qui pianotent en rythme sur les cordes d’acier ; et les aigus sont perçants et légers, comme des confettis d’aluminium… Tout cela tourbillonne, vibrionne, et danse autour de la fée électricité durant de longues minutes, d’une façon qui rapproche plus ce disque de certaines œuvres du courant minimaliste / répétitif de Terry Riley, comme In C, que des sarabandes sous LSD organisées par Rolf-Ulrich Kaiser. Et pourtant, cet album est bel est bien sorti sous la bannière des Cosmic Couriers, comme l’en attestent le petit logo jaune en forme de cible sur la pochette et le superbe macaron du vynile typique de la bannière. L’album est composé de deux longues pièces hypnotiques, vers la fin desquelles intervient un solo de guitare comme filtré à travers une talk-box, flamboyant mais discret, seule rémanence de l’époque des premiers opus. Echo Waves est sublime, parfaite. On sent que Göttsching a trouvé SA formule. Pluralis est un poil moins convaincante, mais l’atmosphère de cockpit de spacecraft est là. Il y a même un superbe morceau purement ambient, Quadrasphere, au titre qui rappelle l’autre grande spécificité de cet album (exigence de l’artiste où caprice de luxe de Kaiser ?) : il est écoutable non plus seulement en stéréo et mono comme tout LP, mais en quadriphonie ! J’ai choisi de le chroniquer sans avoir de système me permettant de tester cette fonctionnalité, sans quoi il aura sûrement fallu attendre très longtemps avant de trouver. Cette musique n’a de toute façon pas besoin d’artifices pour fonctionner, immédiatement. C’est frais, c’est grand, c’est zen.

note       Publiée le mercredi 15 juillet 2009

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    Walter Smoke Envoyez un message privé àWalter Smoke

    Achim Reichel ? Ok c'est noté, je vais investiguer ça :) Ensuite, vendre Inventions en double avec Seven Up... wow, such clever, very pertinence.
    Et Samtvogel est bien plaisant, mais sa face A est un peu flinguée par la voix de Schickert, et puis Göttsching est un bien meilleur bidouilleur (cf. ma kro sur FP : http://fp.nightfall.fr/index_5931_gunter-schickert-samtvogel.html ).

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    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    Oui, je connais, Samtvogel est extraordinaire, oserais-je dire meilleur que Göttsching dans ce style-là (encore qu'il y a des choses vraiment classes dans les Private Tapes de ce dernier), par contre il y en a un qui utilisait le même genre d'overdubs hypnotiques bien avant, en 71, c'est Achim Reichel! Et lui, je n'ai toujours pas compris pourquoi il passe systématiquement à trav' de toutes les réhabilitations du krautrock (ou presque) ! Même Julian Cope le mentionne à peine, alors que sa carrière est incroyable. Sinon, je préfère laisser ce disque sous le nom Ash Ra Tempel car paradoxalement c'est leur disque le + connu en france (enfin c'était, à l'époque) ! Certains l'ont d'ailleurs découvert dans un double album "package" avec Seven Up (Bonjour la sortie artificielle et pas représentative, d'ailleurs)

    Walter Smoke Envoyez un message privé àWalter Smoke

    Si je puis me permettre, je pense qu'il faudrait plutôt considérer cet album comme le premimer effort solo de Göttsching, malgré la pochette. Sinon, Inventions est une oeuvre redoutable et finemenet ciselée, et qui mérite d'autant plus le respect quand on sait que seules des guitares ont été utilisées. Btw Dariev, connais-tu Günther Schickert ? Il a réalisé le même type d'album, mais un an avant Göttsching (Samtvogel).

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    Thierry Marie Envoyez un message privé àThierry Marie

    Oui: le disque est aussi bon que la pochette est moche. Un excellent disque de musique minimaliste répétitive. Le rapprochement avec Terry Riley, surtout celui de "A Rainbow in Curved Air", est effectivement flagrant...

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    torquemada Envoyez un message privé àtorquemada

    C'est extrêmement intéressant, mais j'ai vraiment du mal sur la longueur. Et puis, cette pochette, bordel ! Entre 3 et 4.

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