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Primal Scream › Screamadelica

cd • 11 titres • 65:09 min

  • 1Movin' on Up 3:47
  • 2Slip Inside This House 5:14 [reprise des 13th Floor Elevators]
  • 3Don't Fight It, Feel It 6:51
  • 4Higher Than the Sun 3:36
  • 5Inner Flight 5:00
  • 6Come Together 10:21 [(UK Version)]
  • 7Loaded 7:01
  • 8Damaged 5:37
  • 9I'm Comin' Down 5:59
  • 10Higher Than the Sun [A Dub Symphony In Two Parts] 7:37
  • 11Shine Like Stars 3:45

informations

Produit par The Orb, Hypnotone, Andrew Weatherall, Hugo Nicholson et Jimmy Miller – Mixé par Jimmy Miller – Ingé-son : Dave Burnham

La version US de l'album comporte le titre "Come Together (Terry Farley Mix)" - 8:06 à la place du come together de la version anglaise, de Andrew Weatherall. Le mix US est bien meilleur.

line up

Bobby Gillepsie (chant), Robert Young (guitares, chant), Martin Duffy (claviers), Henry Olsen (basse, guitare), Philip Tomanov (batterie, percussions)

Musiciens additionnels : The Orb (production 4), Andrew Weatherall (production), Jah Wobble (10), Paul Taylor (programmation 1), Denise Johnson (chant 2)

chronique

  • gospel / acid house > bobby takes eeeeee

Attention car là c’est du très lourd. Screamadelica, chef d’œuvre insurpassable de Primal Scream (que faire après ça ?), est et restera le témoignage d’une période de défonce et de délire comme rarement en a connu la musique anglaise. Difficile de trouver une ambiance plus propice à la fête au ralenti sous les étoiles, retranscrivant l’expérience d’une rave en pleine nature, où les montées de trip se conjuguent aux rythmiques tribales de la house music. C’est d’ailleurs au cours d’une rave que le groupe rencontre Andrew Weatherall, DJ et pilier de scène électronique anglaise, personnage culte au rôle déterminant sur cet album. C’est pourtant Alan McGee, parton du label Creation, qui leur fait découvrir l’acid house en 88, lors du fameux "Second Summer of Love". A partir de là, le groupe, alors considéré comme ringard, est associé à la découverte de la house et de l’ecstasy, aux smileys et à la scène Madchester, bien qu’ils viennent à la base de la très artisanale scène indie ecossaise (Jesus & Mary Chain bien sûr, Edwyn Collins, les Vaselines.. que du bon). Ils ne lâcheront d’ailleurs jamais leur fascination pour le rock et la soul, plaçant un Movin’ On Up comme rescapé de l’année 69 en première piste, ainsi qu’une photo de livret qui semble ouvrir sur un monde disparu, dans la lignée des futurs Brian Jonestown Massacre… Et n’oublions pas Slip Inside His House, chanté "trip inside this house", qui reprend en mode house bordélique la chanson-monstre du psychédélisme américain, des 13th Floor Elevators. Inner Flight, lui, invite au voyage intérieur, à l’introspection, et annonce Damaged, I’m Coming Down et Shine Like Stars, quatre ballades magnifiques, instants de beauté capturés sous les étoiles entre les chants des criquets et le carillon du marchand de sable... Trois perles venues d’on ne sait quelle constellation qui justifient à elles seules l’achat du skeud, même si vous n’aimez pas la house old school et les effets dub. Come Together et Loaded, les deux machines à dancefloors (ayant déjà cartonné en single avant la sortie du disque), réveillent l’auditeur pour mieux le plonger dans une transe groggy primale et tribale, une gigue spatiale sans fin, endiablée, aux accents gospel. Les relents acides se confondent avec percussions 60’s et le tout semble avoir macéré assez longtemps pour devenir dangereusement hallucinogène. En effet, Weatherall a travaillé et remixé les bandes du groupe, sans que celui-ci lui ait demandé ! Après avoir écouté le remix de Loaded (à la base un morceau de l’album précédent), Gillepsie, alors écoeuré par l’échec total du groupe sur la scène rock, prend le morceau comme un choc. C’est décidé, son groupe ne ratera pas le train de l’Acid House qui déferle alors telle une avalanche sur la pauvre angleterre. Weatherall, sorcier des loops, justifie ici tout un procédé, en accouchant probablement d’un des plus grands remixes de tous les temps, aux côtés de Paid in Full par Coldcut (même famille, et ça s’entend) et Karmacoma par Portishead. La jonction entre le Summer Of Love ’67 et celui de 88 est faite ici. Entre Acid Rock et Acid House. S’ensuit une descente dans les tréfonds du dub le plus moite et bariolé, et la redescente en douceur façon Gillepsie : Shine Like Stars, comptine cristalline à la Jesus & Mary Chain qui nous laisse chancelant, à peine remis de cette expérience hautement psychédélique. La reprise de Higher Than The Sun à la fin de l’album (A Dub Symphony In Two Parts, rien que ça) propulse l’auditeur dans un maelstrom tribal digne des heures les plus barrées du Floyd 70’s ! Le trip commence vraiment vers 3min30, quand une basse rondelette déboule (Jah Wobble, ladies and gentlemen) et sonne l’arrivée du remix dub de Weatherall. A partir de là, on entre dans un espace sonore inédit, entre respiration de dark vador, chants africains et la voix de Gillepsie, quasiment disparue dans un brouillard d’ecstasy et d’herbe, tandis que Martin Duffy égrène ses lignes de claviers délicieusement vintage, entre mélodica jamaïcain et orgue à la Booker T... A noter la présence du duo ambient-house The Orb à la production de Higher Than The Sun et Come Together, aux côtés de Jimmy Miller - fameux pour avoir mis en boîte Beggars Banquet des Stones – au mixage. Grand écart improbable, mais improbable n’est pas anglais. “I’m gonna live the life I love/I’m gonna love the life I live” chante Denise Johnson (diva house typique de chez typique de l’époque) sur Don’t Fight It, Feel It, déclaration d’intention hédoniste (“I’m gonna get high ‘til the day I die”)... L’intrusion de voix et d’éléments black dans le rock anglais de l’époque n’était pas dû au hasard : c’était la conséquence de l’influence de la house de Chicago, musique 100% black, qui allait mettre la scène indé anglaise, depuis trop longtemps en autarcie, face à ses vieilles influences 60’s et 70’s. Ainsi on peut entendre le prêche de Jesse Jackson lors du Wattstax de 1972, festival du label Stax désigné comme le Woodstock noir, en ouverture de Come Together, et les maniaques auront peut-être reconnu le rire de Sly Stone à la fin de Slip Inside This House. Si vous voulez savoir comment est sorti le groupe de cette expérience (tout l’album est construit comme un trip, dès la deuxième piste, la sobriété est proscrite et le basculement est irréversible), il suffit d’écouter l’immense Damaged, aux paroles lucides de Gillepsie, qui aura laissé quelques neurones dans l’affaire, avant de déclarer aux anges, les bras grands ouverts "IIiiiiiii’ve neeveeer beeeeen so haaaaaaaappyyyyyy"… Putain de grand disque.

note       Publiée le lundi 13 juillet 2009

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    commentaires

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    zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

    J'y vois pour ma part un tout assez homogène ( même si ça ne l'est pas ), parce que ça se déroule crème tout du long, et ça fait son petit effet quand il fait beau . Et je vois pas trop du Stooges, hein .

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    Olivista73 Envoyez un message privé àOlivista73

    Disque original car expérimental, si la première partie est vraiment intéressante et passe d'un rock stonien à du Stooges version acid house, la seconde partie a mal vieilli... là où certains voient "come together" comme un grand titre, je trouve ça chiant et bien trop long. Si "loaded" a bien marché à l'époque et bien l'époque est révolue. Disque assez inégal mais artistes talentueux.

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    zugal21 Envoyez un message privé àzugal21

    Tout est bon et on s'emmerde pas une seconde

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    The Gloth Envoyez un message privé àThe Gloth

    Ouais, et les deux albums qui précèdent Screamadelica sont très bien aussi. D'ailleurs c'est dommage que seul cet album soit chroniqué. Pour moi, ils ont tous leurs qualités, et j'aime le fait que Primal Scream n'ait jamais fait deux fois le même album. Le seul que je n'ai pas du tout aimé c'est le dernier en date ("Into the Future" je crois ?).

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    Dun23 Envoyez un message privé àDun23

    Je crois que c'est clair! Surtout celui que tu cites!

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