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Compilations - Divers › IVG vol. 1 : Futur Antérieur, France 75/85

cd • 14 titres

  • 1Alesia Cosmos : Pat'lin D'Merde3:19
  • 2Spotch Forcey : Frustré3:31
  • 3Dead Heat : Damnée Petite Sophie3:02
  • 4Nini Raviolette : Indicateur Ou Drageur2:38
  • 5Stabat Stable : Prima Linea3:35
  • 6Ruth : Mon Pote (Version Courte)4:53
  • 7C.O.M.A. : Verre2:55
  • 8Warum Joe : Datcha (Unterseeboot Demo)2:02
  • 9Crise De Nerf : Rock A La Télé1:40
  • 10Théatre Commercial : Spectacle N°9 - Eskimo0:59
  • 11D.D.A.A. : La Roue De Bicyclette2:45
  • 12Atom Cristal : Le Manoir Du Chat Noir2:59
  • 13Proroky : Back To The Burner4:37
  • 14Théatre Commercial : Spectacle N°1 - Mauvais Rêve0:59

informations

La version LP, sortie sur le label Poutre Apparente, a exactement le même tracklisting, mais à l’envers.

chronique

  • minimal wave / garage synth pop

Les anglo-saxons ont l’habitude de jeter, régulièrement, un coup dans le rétroviseur pour observer leur underground musical avec plus de recul. Pas nous, étrangement. Les mauvaises langues (et les ignares surtout) avanceront que c’est parce que nous n’avons pas toujours eu de scène underground à se mettre sous la dent, mais c’est surtout du aux « inégalités » ou plutôt aux disparités criantes du monde musical français. Pas de juste milieu entre des indépendants marginalisés et relégués aux squatts et une variété dominante et omniprésente, contrairement à l’Angleterre, où le moindre petit combo du caniveau peut décrocher un tube avec un peu de chance. Du coup, des groupes comme ceux présentés sur cette compilation IVG (Interruption volontaire de grossesse, toute une époque… mais aussi Infection virulente du gaullisme, comme le propose le livret) sont tombés dans l’oubli quasiment avant même d’être nés, et jamais redécouvert depuis – sauf DDAA, dont on reparlera ici ! Pour la plupart tués dans l’œuf par une indifférence et un conformisme bien de chez nous, ces groupes des années punk et post-punk (en France, de 78 à 83, en gros) seraient restés lettre morte sans le labeur d’archéologue de Poutre Apparente, qui fait ici un véritable travail de révélation (il ne s’agit même pas d’entretenir où de rappeler, mais bien de révéler) du patrimoine. Que trouve-t-on ici ? Pêle-mêle, de l’electro 8-bit avant l’heure, de l’indus lo-fi désespéré et désespérant, du post-punk de la mort (Ruth, avec l’ultra-glauque « mon pote », la très très grande classe), mais surtout de la minimal wave, genre dominant sur cette compil aux ambiances bien dépressives et égrotantes… On croirait parfois entendre un groupe d’URSS (proroky) où une version française des Residents (les interludes-concepts de Théatre Commercial, brrr). Un truc comme le « Damnée petite Sophie » de Dead Heat donne le ton : ce sera à la fois malsain, évocateur des frustrations et des vices humains, et d’une autodérision permanente, parfois hilarante pour de bon car amplifiée par les années écoulées et surtout par la maladresse évidente des auteurs, petits frenchies isolés et empêtrés dans leur France profonde mais galvanisés par le message sous-jacent du punk (le seul valable, le do it yourself)… D’ailleurs les 3 premiers morceaux sont des chef d’œuvres, sans hésitation, constat définitif et douloureusement réel de la vie dans les campagnes françaises. Alesia Cosmos (avec un véritable hymne à l’ennui mortifère programmé sur Commodore 64, comment ça se fait que c’est resté inconnu bordel ?) et Spotch Forcey ne copient personne, ils racontent simplement le quotidien de milliers de gens passé sous silence depuis des lustres, en français et avec une voix d’ado grotesque… On est plus proche de Costes (qui aurait sans problème pu figurer ici), que de n’importe quel groupe anglais ou américain. Après ça, on tombe quelque peu dans l’anecdotique, avec quelques beaux sursauts, mais toujours un son génial, crade et électrocuté, façon The Normal. Un truc comme Rock à la télé du bien nommé Crise de nerfs serait idéal pour torturer ce brave vieux Philippe Manœuvre avec des électrodes, par exemple. Le livret, particulièrement fourni et épais (contexte historique, description de chaque groupe…) quoique fort nocif pour les yeux, nous renseigne sur l’existence - souvent à peine documentée par un 45t et parfois par des démos jamais sorties - de ces groupes, et permet de mettre en perspective leur relatif isolement au sein d’une scène minimale wave française naissante… Certains étaient tout de même potes avec Throbbing Gristle, ont joué avec l’Orchestre Rouge, Savage Republic…A suivre, avec la compilation Bippp, même label, même acabit, encore plus riche en perles des profondeurs nauséabondes de l’Hexagone (un trou du cul hexagonal, c’est pas banal, tiens, ou j’ai foutu mon synthé casio moi ?)… Ainsi qu’avec les autres compilations estampillées IVG prévues, celle-ci n’étant que l’épisode « futur antérieur ». Croyez bien que je serai là pour vous parler de l’imparfait du subjonctif (89-99, la scène noise rock ? s’il vous plaît !).

Bon
      
Publiée le mercredi 17 juin 2009

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    mangetout Envoyez un message privé àmangetout

    Un site très bien fait sur ce que pouvait donner la new-wave (sous toutes ses formes) française : French New-Wave . On peut se rendre compte de la vitalité et de la diversité de la chose, même si tout ça restait très underground, à titre d'exemple Norma Loy estimait leur public aux alentours de 5/6000 auditeurs.

    Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
    avatar

    Warum Joe... e me rappelait du nom, curieusement. Du nom.

    empreznor Envoyez un message privé àempreznor

    le morceau de Ruth est tres simple mais efficace dans un genre qu'Amesoeurs a (enfin) repris à son compte

    empreznor Envoyez un message privé àempreznor

    Il y a meme un myspace http://www.myspace.com/ivgvol1. J'adore l'artwork, et je vais essayer de chopper tout ça.

    dariev stands Envoyez un message privé àdariev stands
    avatar

    oui c'est vrai qu'ils sont connus eux (jviens de m'en rendre compte), mais moi je connaissais pas, ben ouais, ça m'arrive. et pis j'ai pas checké car leur morceau ma laissé de marbre, voire de granit.