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Neptune › Gong lake

10 titres - 34 :55 min

  • 1/ Silver Pool (1:32)
  • 2/ Grey Shallows (4:24)
  • 3/ Paris Green (3:49)
  • 4/ Purple Sleep (4:14)
  • 5/ Yellow River (4:17)
  • 6/ Copper Green (2:38)
  • 7/ Blue Glass (3:08)
  • 8/ Black Tide (4:22)
  • 9/ Red Sea (5:37)
  • 10/ Ebbing (0:50)

informations

Enregistré par Kevin Emil Micka et Keith Elton Souza - Mixé par Kevin Micka et Neptune

ARTWORK PAR Daniel Paul Boucher

line up

Daniel Paul Boucher (ne me) , Jason Sidney Sanford (demandez) , Mark William Pearson (pas de quoi ils jouent)

chronique

  • tetsuocore>9 types of maritime pollution

So, come up to the lab… And see what’s on the slab... S’il fallait donner un exemple de ces surprises qui vous font encore et toujours croire à la musique même en période de vaches maigres, ce Gong Lake serait la pièce parfaite. Un tel disque ne devrait même pas exister. Nous ne le méritons pas. Quoique, à l’heure où la peur est reine, une galette telle que celle-là est un document précieux. Car Neptune explore le royaume de tes peurs, cher lecteur. Mais qui sont ces gusses, avant tout ? Ils ont tout du groupe imaginaire, fantasmé par le boulimique de musiques expérimentales en mal de perversions… Pensez-donc : 3 gonzes de Boston, la ville la plus européenne de la côte est, qui ne jouent que sur instruments de leur propre confection fabriqués à partir de métaux récupérés et soudés… Des guitares au manche en forme de cimeterre, des cymbales en forme de shuriken ou de scies circulaires, ce genre de choses. Ce ne sont plus des instruments à ce stade, ce sont des armes pour tribu barbare post-apocalyptique. On pense à Harry Partch, aux Pixies (à cause de la ville), et puis rien du tout. Neptune ne ressemble à que dalle. Ce sont les groupes cultes de demain qui ressembleront à Neptune. On les avait déjà repérés via un fameux split avec One Second Riot, mais rien n’aurait pu préparer à un tel électrochoc. Bordel, ce truc vous chope par les deux oreilles et ne laisse qu’un tas de copeaux fumants et rougeoyants derrière son passage. Dès l’intro sournoise en forme d’avalanche de détritus instantanée, on sait qu’on ne va pas s’en remettre… Batterie sèche et rustique, bien 90’s, jouant les rythmiques les plus malades et les plus indécemment VILES qui soient, voix enfiévrée et murmurée, surnageant à peine au milieu du maelström instrumental, riffs post-punks décharnés, où plutôt : squelettes de riffs post-punk rongés par l’acide. Car Gong Lake, en plus d’être la merde la plus sauvage, crade, malsaine et tout ce que vous voulez depuis des plombes, se paie le luxe d’être un album-concept autour de la pollution, et surtout la pollution maritime, où chaque titre évoque une couleur et un type de pollution. Paris Green, par exemple, c’est le nom d’une couleur de papier peint joyeusement cancérigène, très à la mode il fut un temps. Bref, tout comme il vaut mieux ne pas penser à ce genre de nuisances « cachées », il vaut mieux se foutre du concept et se contenter de kiffer sa reum sur cet album. Car ça ne ressemble à rien, rien du tout… Ça bourdonne, ça déraille, ça gigote, ça s’emballe n’importe quand au mépris de la logique et des structures, bref, ça bute. On pourrait analyser le jeu de David Boucher, le batteur qui portait bien son nom (c'est une véritable boucherie à l'intérieur...), et y voir du Pere Ubu, du Zeuhl, du Dale Crover, du Weasel Walter, du Zach Hill… Mais ça ne servirait à rien car tout le reste (grattes, effets, percussions, que sais-je !!) est un fatras ignoble et insaisissable, tout en restant relativement minimaliste (y’a rarement plus de 4 « éléments » à la fois). Aucune importance de toutes façons puisque vous allez serrer comme il se doit à l’écoute. Neptune, dieu de la mer, après une ribambelle de minis, splits, singles et LPs tous plus erratiques et barrés les uns que les autres, a décidé de nous recracher à la gueule tous les déchets qu’on lui balance depuis des lustres sans vergogne… (comme dans Chihiro) La frousse aux trousses, comme Spirou et Fantasio, nous sommes lancés à pleine vitesse sur des structures brinquebalantes, on s’imagine traverser un cimetière de bateaux, furetant entre les carcasses éventrées des pétroliers, inhalant les vapeurs toxiques s’échappant des bidons… Les grondements des synthés ou des guitares baryton sont ici des nappes aux teintes irisées flottant à la surface de l’eau, et leurs dissonances se révèleront bien vite hautement corrosives et toxiques. Gong Lake obsède, martèle le corps et vide la tête, et finit par brûler tout stress et toute anxiété dans sa marmite obscène. A l’heure où tout groupe de hardcore ou de noise rock met du synthé crunchy et du pouet-pouet post-punk dans son vin, Neptune définit tout simplement un style, à base de sueur, de moteurs défectueux et de friches industrielles. Dégoutant.

note       Publiée le mardi 12 mai 2009

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Nuff said, niggas.

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prypiat Envoyez un message privé àprypiat

de la post-apo music... miam-miam !

vu en vidéo live sur youyube, ca bute !

E. Jumbo Envoyez un message privé àE. Jumbo

On peut pas dire que ça ait atténué mon mal de crâne. Excellent, donc. Si ça devait ressembler à quelque chose je dirais quand même Einstürzende Neubauten, en effet, ça ressemble pas vraiment mais ça m'y a beaucoup fait penser. "Black Tide" est monstrueuse, très VILE ouais.

Solvant Envoyez un message privé àSolvant

Un album décapé et décapant. Plus que 'très bon'.. Grandiose et extra-ordinaire.

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sergent_BUCK Envoyez un message privé àsergent_BUCK
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J'achète !

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born to gulo Envoyez un message privé àborn to gulo

j'avais entendu un album, ça faisait très Sister Iodine