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Neutral Milk Hotel › In the aeroplane over the sea

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kama      samedi 5 août 2023 - 20:00
Rikkit      lundi 23 mai 2016 - 12:38
sebcircus      dimanche 4 novembre 2012 - 10:33
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Aladdin_Sane      lundi 5 novembre 2012 - 16:26
GuiOhm      lundi 29 août 2011 - 21:23
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sergent_BUCK      samedi 18 avril 2009 - 20:36
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Raven      mercredi 2 décembre 2009 - 05:27
taliesin      lundi 11 mai 2009 - 14:42
Trelkovsky      dimanche 20 juillet 2014 - 00:29

cd • 11 titres • 39:55 min

  • 1The King Of Carrot Flowers Pt. One
  • 2The King Of Carrot Flowers Pts. Two & Three
  • 3In The Aeroplane Over The Sea
  • 4Two-Headed Boy
  • 5The Fool
  • 6Holland, 1945
  • 7Communist Daughter
  • 8Oh Comely
  • 9Ghost
  • 10Untitled
  • 11Two-Headed Boy Pt. Two

informations

Enregistré au Pet Sounds Studio, Denver, Colorado, de juillet à septembre 1997

Illustrations par Brian Dewan - lyrics : http://www.neutralmilkhotel.net/lyrics.html

line up

Jeff Mangum (guitare, voix, orgue, tom basse, basse, bandes magnétiques, radio à ondes courtes...), Jeremy Barnes (batterie, orgue), Scott Spillane (trompette, bugle, trombone, tuba tenor, arrangements de cuivres), Julian Koster ("Wandering Genie organ", scie musicale, banjo, accordéon, bruit blanc), Robert Schneider (orgue maison, orgue à air, basse, chœurs, piano, arrangements de cuivres), Laura Carter (zanzithophone), Rick Benjamin (trombone), Merisa Bissinger (saxophone, bugle), James Guyatt (Percussions), Michelle Anderson ( cornemuse irlandaise ou "uilleann pipes")

chronique

  • guts on da table

Ce n’est pas vraiment de gaieté de cœur que je me résigne à vous parler de cet album, car croyez-moi, tout ce qu’on peut en dire ne pourra jamais vous en donner le moindre aperçu. Je ne suis pas du genre à m’émouvoir facilement à l’écoute d’une chanson. Les grands noms du folk me laissent souvent de marbre, et je suis souvent le seul à ricaner là ou je serai censé me recueillir. Mais combien de fois j’aurai pris cet avion-là au dessus de la mer de mes larmes ? Je ne les compte plus. Puisque il y a le mot "tripes" dans le nom de ce site, laissez moi vous présenter Jeff Mangum. C’est un mec avec sa guitare, un américain. Ce type a tout bonnement lâché dans la nature le disque le plus intense et le plus désarmant de tous les temps avant de disparaître, juste après, de la circulation. Pas une note jouée depuis plus de 10 ans. Et pour cause : il n’y a rien à ajouter à In the aeroplane over the sea. Rien à en dire de particulier. Ça s’écoute d’une traite et la gorge serrée, pendant qu’il descend tout simplement dans votre âme, dans "cet endroit secret où personne n’ose aller", et à partir de là plus la peine de se vouvoyer, de toutes façons t’as plus rien à cacher, c’est juste con que ce soit un disque qui t’fasse ça, et pas ton père, ta copine ou j’en sais rien moi, ton psy ? C’est con aussi pour toi, Jeff, t’avais le même prénom mais pas la gueule d’ange du fils Buckley, mais tu t’es lancé quand même, avec tes copains qui ont pour certains appris à jouer du trombone pour l’occasion. T’as oublié de te rappeler que quand on essaie d’être sincère, en général les gens vous marchent dessus en rigolant. Résultat : t’es devenu culte, et c’est fou le nombre de gamins qui te reprennent sur youtube avec des trémolos dans la voix. Tout le monde voudrait te dire "I love you", mais toi tu sens que t’en as beaucoup trop dit, trop livré, et t’oses même plus sortir de chez toi. Pourtant, personne n’a osé rigoler. En fait, personne n’avait jamais entendu quelqu’un aller si loin dans le grand déballage. Perso je te trouvais un peu gratuit au début, la façon dont t’exhibait tes histoires – confuses à première vue – de doigts dans bouche, de fœtus et de sperme sur le sommet des montagnes. Puis j’ai compris. Tout cet attirail, cher lecteur (je me tourne vers toi à nouveau), est comparable au déferlement d’images érotiques et malsaines d’un Salvador Dali. Mangum déborde tellement la sensibilité et la compassion par tous les pores, pour des gens qu’il ne connaît pas, qui ont existé des années avant sa naissance, que sa poésie cruelle et glauque se fond avec notre propre expérience, que notre propre âme se reflète dans la sienne. Pas la peine de le vénérer pour cela, il n’avait sûrement pas réfléchi à tout ça… Il a juste eu, à moment donné, les couilles de tout balancer, quitte à passer pour un fou. Quel déclencheur faut-il pour que les verrous sautent à ce point-là chez un individu, n’arrivant plus à endiguer le trop plein d’empathie et d’amour benêt mais si terriblement humain pour le monde ? Ici, c’est un livre, que la plupart des gens lisent en 6ème puis passent à autre chose. Tout comme on nous fait chanter "Nuit et Brouillard" en primaire entre "Le temps des cerises" et "Lili Marlène" sans trop nous en dire non plus, car on risquerait de réaliser que tout ces gens ont été vivants avant d’être morts. Mais je m’éloigne du sujet : Neutral Milk Hotel. Cette chronique est laborieuse, et pour cause : il n’y a pas de titre à citer plutôt qu’un autre. Il n’y a pas de citation à placer entre guillemets pour vous donner envie. Chaque mot est ici d’une justesse inexprimable, chanté avec une ferveur qui confine soit au chamanisme, soit au désespoir le plus cru, le plus décharné. Chaque texte est d’une vérité et d’une humanité terrible, chaque morceau s’enchaîne à la perfection avec le suivant, chaque note, chaque couinement de cuivres torturé (certains passages sont limite noise) est d’une puissance inouïe. Et chaque mélodie est d’une beauté inhumaine, dépassant tout ce qui a pu être tenté en terme de chant dans la musique "populaire". Mangum chante jusqu’au point de rupture, il dépasse des clous comme un salaud et ça fait un bien fou, à un point qu’on avait jamais osé imaginer, mais on a comme l’impression troublante qu’il nous transporte avec lui, et on a envie de lui dire "je pensais pas qu’on pouvait aller aussi loin, mais maintenant que je le sais, je réalise que c’est ce que j’ai toujours ressenti, alors vas jusqu’au bout". Je sais, cette chro commence à tourner au gros blog misérable mais si je ne le faisais pas, je ne rendrai pas justice au disque, qui n’est qu’extériorisation forcenée et abandon total de soi. Tentons quand même de décrire une écoute de manière un tant soi peut académique : La candeur étonnante de King of Carrot Flowers part 1, sonnant presque FM, bascule bien vite dans quelque chose de beaucoup plus dérangeant. La partie 2 commence comme un chant religieux avant de muter tout à tour en fanfare de quartier et en punk lo-fi où Mangum éructe sa poésie à toute vitesse… Puis vient la chanson titre. Ces 3 minutes 22 arrachées au néant qui vous accompagneront probablement toute votre vie et qui feront disparaître la peinture sur la touche "repeat" de votre chaîne à force d’appuyer dessus, cette volonté d’exprimer l’inexprimable, de graver sur disque la pulsion de vie la plus crue, avec une spontanéité que la plupart des gens réfrènent dès l’adolescence. L’album, en réalité, ne fait que commencer. Mangum a encore beaucoup de choses à nous dire. Le voilà qui hurle à pleins poumons sa compassion pour le bébé à deux têtes flottant dans le formol du musée de l’homme (Two Headed Boy… qui peut garder son souffle en écoutant ça ?), le voilà qui livre une punk-song à la mélodie plutôt guillerette pour illustrer un texte définitif sur l’holocauste et sur la seule fille qu’il ait jamais aimé (je ne vendrai pas la mèche, ces interrogations font partie de l’écoute du disque) : le bouleversant Holland, 1945, véritable bombe atomique de compassion jetée à la face du monde comme si ce dernier en avait quelque chose à foutre. Le voilà qui murmure une petite rengaine mourante, tel Cloud tremblant de froid et de douleur sur le quai de la gare de Midgar, avant de céder la place à Oh Comely. On sent d’emblée, au seuil de ces 8 minutes, qu’il s’agit du moment le plus difficile pour son auteur, que l’on passera ici sous silence, par pudeur, et surtout par manque de mot pour décrire une telle expérience... Mais le bout du tunnel rayonne d’une lumière surnaturelle : Ghost voit Mangum aller au bout de ses questionnements sur la mort, la perte et le manque, jusqu’aux frontières de la raison, tel un idiot du village tournoyant sous la pluie. Au final, la seule réponse face à l’horreur et à la déshumanisation de l’holocauste (et du reste) serait la catharsis, ou plutôt l’expulsion de toutes les peurs et de tous les regrets sans la moindre once d’ironie ou de post-modernisme... Deux grandes lâchetés de la culture occidentale qui auront fait plus de mal que de bien, et que ce disque vient balayer dans un torrent d’images surréalistes et douloureuses. La sincérité, vieux concept délaissé et jugé caduque par l’intelligentsia, venait de refaire surface dans un grand geyser magnifique de larmes, de sang et de sperme. Ce disque est à emporter sur une île déserte, car il est beau comme une baleine échouée agonisant son ultime chant sur une plage noircie de mazout. Il est la preuve que seule la violence de la beauté peut transcender celle des hommes, et que la musique est bien – comme l’affirmait un certain jazzman noir – la force bienfaisante de l’univers. La note n’a aucun sens ici, ce disque n’est pas beau, il n’est pas laid, il n’est pas meilleur ou pire qu’un autre. Il est juste d’une sincérité et d’une crudité absolue, et peut vous sauver la vie plus d’une fois – sachez juste qu’il vous fera cracher votre peine dans la douleur en attendant. Et que vous en redemanderez, encore et encore, pendant des heures et des heures.

note       Publiée le samedi 18 avril 2009

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

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"Bewlay Brothers"... le seul qui puisse s'en rapprocher à mon avis...

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Rikkit Envoyez un message privé àRikkit

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salida Envoyez un message privé àsalida

Certains albums sont évidents. Ils vous touchent en plein cœur sans que vous puissiez expliquer pourquoi. Cette voix écorchée vive ? Ces guitares acoustiques, tout à la fois puissantes et terriblement proches de vous ? Ces cuivres, qui explosent régulièrement ? Ces harmonies faussement simplistes ? Rien ne suffit à expliquer pourquoi cet album a l'évidence d'un chef d’œuvre. Comme si les désillusions adolescentes des années post-grunge avaient décidées de revisiter l'Astral Weeks de Van morrison.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Les albums indie pop/lo-fi de cette trempe ne sont pas courants, on peut penser parfois à Sparklehorse (RIP) ou effectivement Oliva Tremor Control et son magnifique "Black Foliage" qui aurait bien sa place sur ce site.

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sebcircus Envoyez un message privé àsebcircus

Grand album de pop folk psychédélique. A noter que le groupe splitte après et que les musiciens forment Olivia Tremor Control, un bon groupe de rock psyché.

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(N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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Ah et ben vous me faites ma soirée avec vos connerie. Bon, je suis imbibé faut bien reconnaître...