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U2 › Rattle and hum

cd • 17 titres • 72:27 min

  • 1Helter skelter3:07
  • 2Van diemen's land3:06
  • 3Desire2:58
  • 4Hawkmoon 2696:22
  • 5All along the watchtower4:24
  • 6I still haven't found what i'm looking for5:53
  • 7(freedom for my people)0:38
  • 8Silver and gold5:50
  • 9Pride(in the name of love)4:27
  • 10Angel of harlem3:49
  • 11Love rescue me6:23
  • 12When love comes to town4:14
  • 13Heartland5:02
  • 14God part 23:15
  • 15(the star spangled banner)0:43
  • 16Bullet the blue sky5:37
  • 17All i want is you6:30

informations

Studios : A&M Studios; The point depot, Dublin; Sts Studios, Dublin; Sun Studio, Memphis; Danesmoat, Dublin; Ocean Way; Live : Tournée américaine "Joshua Tree" d'Avril à Septembre 1987 - Ingénieurs : Dave Meegan, Paul Barrett, David Tickle, Don Smith, Dave ferguson, Cowboy Jack Clement, Kevin Killen, Daniel Lanois; Produit par Jimmy Lovine

line up

Bob Dylan (orgue sur "Hawkmoon 269", chœurs sur "Love rescue me"), Brian Eno (claviers sur "Heartland"), Bono (voix, guitare, harmonica); The Edge (guitares, claviers, voix); Adam Clayton (basse); Larry Mullen Jr (batterie) ; BB King (guitare et voix sur "When love comes to town"); Joey Miskulin (orgue sur "Angel of harlem"); The Memphis Horns (cuivres sur "Angel of Harlem); Alex Acuna (percussions sur "Hawkmoon"); Larry Bunker (timpani sur "Hawkmoon"); Edna Wright, Carolyn Willis, Rebecca Evan Russel, Phyllis Duncan, Helen Duncan (choeurs)

chronique

Nul doute que les 4 irlandais ont vécu l'année 1987 comme des gamins émerveillés de leur propre entrée au panthéon; nul doute non plus que c'est bien de l'amérique contestataire et bouillonnante, en ces années d'ultime et extrême Reaganisme, dont U2 se revendique; nul doute qu'il faut un véritable courage et une foi intacte pour silloner un pays qui vous accueille en brandissant les drapeaux de ses contradictions... si ce n'est que se faire alors cautionner par BB King ou Dylan himself, que de hisser haut l'étendard de Hendrix pour se ranger derrière, relève surtout d'une facilité un peu déconcertante, pour ne pas dire de la démagogie. Même s'il serait injuste de ne pas reconnaître aux irlandais de October et War une légitimité totale à se ranger aux côtés des protest singer américains, on peut tout de même s'interroger sur cette nouvelle musique, particulièrement impersonnelle et complaisante, à laquelle le groupe va mêler des captations live de la grande messe ricaine qui suivit l'évènement commercial "Joshua Tree". Avec "Rattle and Hum", accompagné d'un long métrage en salle, rien que ça, U2 tente de rendre à l'amérique ce que celle-ci lui a donné; ça n'est donc pas seulement un témoignage live de la tournée, c'est aussi un recueil de 9 nouvelles chansons, écrites sur le vif par un groupe qui est en train de se prendre la force imparable d'une toute nouvelle culture en plein dans la gueule. U2 est surtout en train de se laisser submerger par un ingrédient fondamental de sa personnalité, un ingrédient qui lui échappe encore complètement, mais dont il saura faire avec un cynisme et une clairvoyance remarquable la première force de frappe de sa métamorphose à venir : la frime. U2 se la joue, Bono se la pète grave; chapeaux, vestes en cuir et guitares en bandoulière, le groupe qui vient de conquérir le monde avec une préciosité du niveau de "With or without you" pense être à même de briller dans l'urgence, dans le brut et l'authentique : dans le blues. "Quel autre groupe avec une telle stature est capable d'apprendre les accords de "All long the watchtower" 5 minutes avant de monter la jouer sur scène? Il n'y a que nous", déclara mégalobono. Et quel autre groupe s'imagine que la dite et bien pâle version, après celle de Hendrix, est digne de figurer sur un album? Il n'y a bien qu'eux. Musique impersonnelle et complaisante : les tubes "Desire" ou "Angel of Harlem" sont efficaces et sympathiques mais ce n'est tout de même pas l'extase, et la frime, encore et toujours, qui pousse le groupe à nous servir du 6.30 minutes fadasse dans un style blues/rock où il n'a pas grand chose à dire ("Hawkmoon" ou "Love rescue me"), à faire du rock de base sans plus de majesté ("When love...", "God's part II"). Il n'y a guère que l'excellent "All I want is you", et surtout le magnifique "Heartland" (tiens donc?! On y retrouve le tandem Lano/Enois) a être ici dignes du groupe qui vient de livrer "The Joshua Tree". Côté live, rien à signaler pour ma part. Ce saupoudrage de titres éparses et hétéroclites, s'il a le mérite de fixer le bon "Silver and gold" sur galette, est bien trop dispersé et ornemental pour retransmettre quoi que ce soit de ce qui fût, sans aucun doute, une série de concerts d'anthologie. "Rattle and Hum" est un faux pas, qui fût sans doute nécessaire à provoquer cette extraordinaire réaction que fût "Achtung Baby", et qui peux, je l'avoue, être largement savouré pour son côté patchwork, viscéral et dénudé, pour la part incontestable de sincérité que la groupe y a mis. Je n'y vois pour ma part qu'un album ou le groupe, faute de recul, a noyé toute personnalité dans une auto-contemplation complaisante de sa toute nouvelle stature. Ils en tireront la leçon avec une acuité saisissante, et reviendront trois ans plus tard, avec l'album le plus important de leur carrière.

Mauvais
      
Publiée le dimanche 15 mars 2009

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Note moyenne        16 votes

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Rastignac Envoyez un message privé àRastignac
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Faut qu'on trouve une voiture à remonter le temps pour dire à Sheer Khan "nooooo, n'écrit pas cette chrooooooniqueeeeeu"

Bon, y a un tag chapeauchette, et ça c'est cool. Ça me fait sourire.

allobroge Envoyez un message privé àallobroge

Soutien total à toi Code-12, la superbe batterie martial de Larry Mullen parle d'elle meme, et cet album, certes ricain en diable, est pas mal mais annonce le chant du cygne pour la suite qui ne me sied guère.

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Code-12 Envoyez un message privé àCode-12

J'ai lu avec grand intérêt le commentaire de Coltranophile. Je n'avais jamais vu les choses sous cette angle mais cela éclaire pertinemment les choses.

Effectivement, j'adore la précision, et je dirais même la rigidité, au niveau du rythme, et notamment de la batterie. D'où mon admiration pour des batteurs comme Larry Mullen (pas le plus technique mais d'une très grande grande précision rythmique), Gene Hoglan (son surnom de 'The Atomic Clock' voulant tout dire...), Neil Peart... Et d'où mon amour pour les musiques électroniques, et notamment la Trance (dans laquelle le rythme ne peut pas être plus rigide car entièrement géré par une machine).

Et d'où notre éloignement sur les musiques que apprécions mutuellement, toi le grand amateur de musique Black et de Jazz (où la rythmique est sans doute d'une grande précision mais semble effectivement plus souple, plus élastique... et donc beaucoup moins rigide dans sa vie propre car semblant toujours prête à dévier).

De toute façon, Larry Mullen a appris à jouer de la batterie en étant tambour dans une fanfare. Tu as donc tout à fait bien vu le côté marching band du bonhomme.

Merci pour ce commentaire très éclairant !

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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Après j'ai googlé le truc et... En fait de "sociologie" et de "culture internet", le terme m'a l'air d'être utilisé par un groupe très spécifique et assez réduit de personne... Avec qui je n'ai pas envie de partager un vocabulaire, des habitudes ou à peu près n'importe quoi, en fait. Donc bon. Je note, mais ça ne va pas me rester.

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

@ Dio' Je ne connaissais pas ce terme, non plus. Mais j'ai la réf' du morceau vers lequel tu envoies et tu l'as clairement aussi. Après, toujours difficile de savoir ce qu'est une véritable émotion musicale chez les uns et les autres. Ce qui me parait purement décoratif comme les groupes cités ci-dessous (Coldplay, Placebo,...) doivent probablement créer toute autre chose chez d'autres. Mais un point, par exemple, ressort assez clairement quand je lis les posts de Code-12 et ses groupes/musiques de prédilection. Souvent, ce sont des musiques avec des conceptions rythmiques où la précision prime. Et le gouffre qui nous sépare vient probablement en grande partie de là car j'ai toujours ressenti l'aspect mécanique du rythme comme restrictif. Mon oreille a tendance à se porter très rapidement sur le son de la section rythmique avec une préférence pour des rythmes plus "élastiques" si on veut. Ce qui explique sans doute mon inclinaison pour la Black Music sous ses nombreuses formes. Et U2, même quand ils veulent se la jouer plus Blues-Rock, cette section rythmique sonne comme une machine à coudre.

Message édité le 18-01-2025 à 14:18 par Coltranophile

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