Vous êtes ici › Les groupes / artistes › U › U2 › The joshua tree
U2 › The joshua tree
cd • 11 titres • 50:29 min
- 1Where the streets have no name5:38
- 2I still haven't found what i'm looking for4:39
- 3With or without you4:57
- 4Bullet the blue sky4:33
- 5Running to stand still4:19
- 6Red hill mining town4:54
- 7In god's country2:58
- 8Trip through your wires3:33
- 9One tree hill5:24
- 10Exit4:15
- 11Mothers of the disappeared5:14
informations
Enregistré par Flood, mixé par Steve Lillywhite aux Windmill Lane Studios, Dublin. Produit par Daniel Lanois et Brian Eno
line up
Bono, The Edge, Adam Clayton, Larry MullenJnr; Lanois (tambourin, omnichord, guitare aditionnelle); Eno (dx7, claviers); Radd strings sur "one tree hill" : Armin Family
chronique
Ce disque est sorti il y a 22 ans. Ecoutez le, il n'a pas bougé. Et il ne bougera pas. Un disque lumineux, terriblement racé, à l'image des 4 premiers titres qui se succèdent comme une véritable démonstration, et qui incarnent avec une remarquable évidence ce glissement fondamental par lequel U2 va réussir à contenter son auditoire grandissant, tout en abolissant les quelques barrières qui empêchait le reste du monde de s'abandonner à cette musique si séduisante. En effet, malgré "Bullet the blue sky" ou "Exit", U2 n'est plus un groupe de tourments, de ciel noir, d'atmosphères entre chiens et loups. "The Joshua Tree" est au contraire un album gorgé de lumière et de soleil, et si l'extraodinaire classe stylistique des 4 tubes d'intro continuent d'affirmer cette personnalité flamboyante et sonique que la bande à The Edge a épanoui sur "Unforgettable fire", ils révèlent sans doute possible la disparition d'une mélancolie fondamentale, d'une obscurité essentielle qui se logeait jusqu'ici en plein coeur de la musique des irlandais. Comme pour enfoncer le clou de cette toute nouvelle lumière, U2 va délaisser ses aspirations brumeuses et atmosphériques au profit d'un rock infusé de country/folk auquel vient répondre la production plus authentique de Eno et Lanois; U2 développant même à partir de "Running to stand still" une musique à dominance quasi acoustique : harmonica, guitare folk et batterie brute, pour une approche qui se révèle tout à coup étrangement américaine. Fasciné par l'amérique depuis toujours, U2 décide en effet avec "The Joshua Tree" de lui faire ouvertement les yeux doux (avant de la sauter franchement avec l'album suivant). La méthode de séduction se révèlera parfaite, "The Joshua Tree" étant l'album de U2 qui reste le plus vendu à ce jour, celui par lequel le quatuor, pour cela, a tout simplement aboli sa nationalité. Les textes tournent tous autour du nouveau monde, et c'est jusqu'au coeur même de sa musique que U2 troque son romantisme européen pour une nouvelle authenticité populaire qui se nourrit aussi bien du blues, que du gospel ou de la country. Toujours aussi lyrique et passionnée comme en témoigne immédiatement l'imparable "Where the street have no name", toujours conduite par une guitare celeste à nulle autre pareille, assise sur une basse profonde aussi souple et posée que pulsatoire, rythmée de charley sifflant et de toms qui roulent, la musique du groupe glisse ainsi en toute fluidité et sans heurt stylistique du gothique et new wave "Unforgettable fire" à l'américain et acoustique "Joshua Tree"; il passe comme en toute logique d'un monde, à son contraire. Un véritable tour de force, dont on peut naturellement discuter le but, mais certainement pas la réussite. Par la force de son style qui perdure, par son très grand talent d'écriture, et encore une fois grâce à la science exceptionnelle de son duo de producteur dont le travail est ici aussi subtil et complexe qu'apparemment invisible, le groupe livre avec "The Joshua Tree" un album magnifique, qui s'ouvre dans une apothéose de séduction pure, se développe ensuite dans la joie et la fraîcheur émerveillée, avant de se refermer dans le silence avec ses deux dernières pièces, l'une tendue, contrastée et grondante, l'autre lumineuse, éthérée et diaphane, religieuse à son tour, comme l'avait été "MLK" en cloture du grand feu. On peut regretter cette légèreté émotionnelle qui domine le centre de l'album, notamment avec les plus inutiles ""Running to stand still" et surtout "Trip through your wire"; "The unforgettable fire" restant à mes yeux le seul album du groupe sans morceaux dispensables; "The Joshua Tree" n'en demeure pas moins un album unique au lyrisme puissant et a l'aura stylistique exceptionnelle : encore une fois, 22 ans plus tard, il n'a pas bougé... et il ne bougera pas. Ce disque n'est plus sombre, comme l'étaient ses grands frères, et il ne cherche pas l'inventivité finalement fondatrice du Zoo Tv circus. C'est un fait: "The Joshua Tree" de U2 n'est pas un album gutsien. Mais comme tout le monde ici le sait : c'est une considération totalement indépendante de sa qualité fondamentale.
dernières écoutes
- born to gulo
› - born to gulo
› - born to gulo
› - Chris
› - born to gulo
› - born to gulo
› - born to gulo
› - born to gulo
› - born to gulo
› - born to gulo
›
Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "The joshua tree" en ce moment.
tags
- N&B (3489)
- surestimé (30)
- borderline (53)
- album de croisière (6)
- Anton Corbijn (30)
- pochette quartette (223)
- chapeauchette (31)
- magnum opus (137)
- route 66 (1)
Connectez-vous pour ajouter un tag sur "The joshua tree".
notes
Note moyenne 30 votes
Connectez-vous ajouter une note sur "The joshua tree".
commentaires
Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "The joshua tree".
- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
'Bullet the blue sky', je la préfère en live sur les tournées des 80's et des 90's où ils en font une version plus agressive qui lui va bien.
Je te rejoins sur 'Exit. Quelle bombe : noire, oppressante, agressive, dure ! C'est un de mes plus grands regrets sur U2 : mais pourquoi n'ont-ils jamais été plus loin dans cette voie sombre et désespérée ? Ils auraient pu faire de très grandes choses, comme 'Exit' le prouve ! Il est vrai que U2 est le groupe de l'espoir, de la lumière, de la foi (catholique et en l'homme). Mais il faut parfois forcer sa nature pour atteindre la plénitude ! Une occasion manquée !
- Note donnée au disque :
- born to gulo › Envoyez un message privé àborn to gulo
Elles me font plus d'effet qu'à l'époque, pour ma part. "Bullet the blue esky" et "Exit", aussi. Prouvé à nouveau quelques fois la semaine passée.
Message édité le 13-11-2024 à 21:24 par born to gulo
- Note donnée au disque :
- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
Non, vraiment. Impossible de me lasser de 'With or without you' et de 'Where the streets have no name'.
Pourtant, on les a entendues depuis 1987 ! Et on les entend encore beaucoup aujourd'hui. Mais rien n'y fait : à chaque écoute, toujours la même chair de poule lors du final de 'With...', toujours la même larme à l'œil lors de l'intro et du final de 'Where...'.
40 ans après. Sorcellerie !
- Note donnée au disque :
- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
Après réécoute aussi immédiate qu'attentive, je continue à zapper 'I trip through your wires'.
Ce n'est pas que je la trouve mauvaise. Elle est même plutôt bonne.
Toutes ces chansons 'Americaines' de U2 ne m'emeuvent pas malgré toutes les qualités que je leur trouve (Red Hill Mining Town, Anger of Harlem, When love comes to town, Love rescue me...).
Cet aspect 'U2 re-découvre pour nous tous la musique américaine' m'a toujours déconcerté et laissé sur le bord de la route (66, la route. Hi hi hi).
- Note donnée au disque :
- zugal21 › Envoyez un message privé àzugal21
On a pas beaucoup parlé ici d'Adam Clayton . Il a une putain de façon de rentrer dans le dur et de devenir le dur, un peu partout
Message édité le 29-07-2024 à 17:39 par zugal21
- Note donnée au disque :