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U2 › The unforgettable fire
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Produit et enregistré par Eno/Lanois. Enregistré au Slane Castle, Co. Metah, et Windmill Lane studios, Dublin.
line up
Bono (voix); The Edge (guitares, claviers, voix); Adam Clayton (Basse); Larry Mullen Junior (batterie) - voix, instruments et traitements aditionnelles : Eno/Lanois - fairlight : Paul Barrett.
chronique
Il s'en est passé des choses, depuis. Le succès galactique de "Joshua Tree", la révolution Zoo Tv, l'installation en croisière à jouir d'une stature qu'on s'acharne à ne plus mériter à coup d'albums faciles; en 1984, année bénite, U2 n'est déjà plus l'auteur explosif du très respecté "War", et il n'est pas encore ce fameux "plus grand groupe de rock du monde". Pourtant, ce disque, ce son, cette musique, est toujours la première chose qui me vient à l'esprit, aujourd'hui encore, lorsque j'entends prononcer ces deux syllabes sans doute trop célèbres : U2. Première collaboration avec le tandem Eno/Lanois, "The unforgettable fire" va sceller, et incarner définitivement le "son" U2. C'est ici que la guitare papillon de The Edge ne ressemble plus à aucune autre; ici que la basse de Clayton est la plus ronde, grave et nocturne, assumant la mélodie fondamentale et les courbes rythmiques quand The Edge fait l'avion; ici que Larry Mullen Jr impose cette approche absolument unique du rythme et de son instrument, aussi enclin aux toms qu'à la caisse claire dans un travail roulant et plombé d'accents profonds qui tient autant des percussions que de la batterie rock; ici, enfin, que Bono est un chanteur foncièrement lyrique et engagé qui a offert à ses compatriotes l'hymne "Sunday bloody sunday" et s'est révélé au reste de l'europe en charismatique leader d'un rock sombre et fantasque, au travers d'un clip de pleine nuit, de forêt et de buées hivernales : le superbe "New year's day"... à l'époque, Bono n'agace pas encore : il fascine. Les 20 premières secondes de ce disque, "A sort of homecoming", portent en elles seules tout l'album "Joshua tree". Elles nous mènent néanmoins vers une musique encore obscure, à la fois triste et lumineuse, mêlant l'espoir à la douleur et la sincérité au lyrisme; une musique incroyablement soignée, riche et puissamment atmosphérique, crépusculaire, limpide et brumeuse à la fois. Avec "Wire" ou "Indian summer sky", U2 traite le post punk en esthète, avec "homecoming" et "unforgettable fire" dont les superbes harmonies s'enfoncent dans le velours gothique de ses cordes profondes, il donne à la new wave une dimension musicale inédite; U2 impose sa très grande classe mélodique, son sens du clair obscur, cet univers sublime, depuis perdu dans l'explosion. Le célèbre "Pride" n'est que la partie émergée de l'iceberg : si le solaire "Joshua tree" explosera les ventes, "The unforgettable fire" est un album entièrement voué à la beauté du soir, au brouillard, et à l'amour du son. Passé un morceau titre parmi les plus classieux de la décennie, le groupe se plonge dans une longue suite de pièces purement atmosphériques, vibrantes, fantomatiques et étoilées; "Promenade", "4th of july", "Bad" la merveilleuse; le temps de revenir à ses ombres post punk pour un "indian summer sky" qui s'ajoute aux 4 joyaux new wave qui ont ouvert l'album, et le sorcier indocile "Elvis Presley and America" reprend la route du mystérieux, jusqu'à l'aurore "Mlk", diaphane... religieuse. L'influence des deux producteurs est majeure, évidente. En arrière plan des dentelles de guitares reverbérées passent les voiles tour à tour profonds et éthérés d'ondes de claviers spectrales; chacune des notes volatiles de l'inimitable The Edge brille et virevolte comme une luciole. Une guitare en argent, des nuages et des cordes, des choeurs au lyrisme exacerbé : c'est fini, c'est vrai : il n'y a plus aucune racine punk dans cette messe pop ouvragée, mais U2, qui s'ouvre soudain en grand au plaisir du sonore, n'a sans doute jamais été aussi gothique. Oui, il s'en est passé des choses, depuis. Le succès galactique du très beau "Joshua tree", la révolution Zoo Tv, ou comment définir les nouvelles pistes de la pop pour les 20 ans à venir. Pourtant, dès qu'on me dit U2, c'est ce son, cet album, cette musique, à chaque fois, qui me vient en premier à l'esprit. Et aujourd'hui encore, à chaque fois, je me dis : quel groupe extraordinaire...
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- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
Pour ceux qui ne sont pas dans le forum 'Entendre la transcendance', je remets le commentaire que j'y ai apporté.
Je vous invite vraiment à découvrir le titre 'Héroïne' de The Edge + Sinead O Connor.
Sublime titre de rock atmosphérique datant de 1986 (avec la fameuse Infinite Guitar utilisée ici par The Edge et mise au point par Michael Brook). Première trace d'un enregistrement de la voix de Sinead O Connor (ce titre est sorti avant l'enregistrement de son premier album). Un titre qui ne peut que plaire à Shelleyan (je m'avance peut-être un peu...)
Titre issu de la BO du film Captive, BO entièrement composée par The Edge pour ce film totalement inconnu au bataillon. Mais toute la BO est superbe, notamment 'Héroïne' et 'Rowena's theme', dans un style purement ambient (sauf 'Héroïne', chantée et de style rock-ambient).
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- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
En plus, le titre 'The unforgettable fire' bénéficie du meilleur clip de leur carrière, réalisé par Meiert Avis (qui a beaucoup travaillé avec eux dans les 80's) et qui a parfaitement su capter l'esprit de la chanson.
Ce clip m'a toujours fasciné au même titre que la chanson. Toutes les planètes étaient alignées pour ce morceau !
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- Code-12 › Envoyez un message privé àCode-12
'The Unforgettable Fire', le morceau, est une de leur toute meilleure chanson, toutes époques confondues. Depuis 40 ans, je suis fasciné par le son de guitare de la première partie du titre (jusqu'au pont) : jamais une guitare (chez eux ou ailleurs) n'a sonné aussi cristalline, aussi éthérée, aussi diaphane... Elle est irréelle ! Et ce contrepoint génial avec la batterie aux accents martiaux qui tape dur. Du génie et puis c'est tout.
Malheureusement, cette chanson perd son intérêt en live car ils n'ont jamais pu reproduire en concert ce son irréel et über-cristallin de la guitare. Dommage !
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- dariev stands › Envoyez un message privé àdariev stands
Je ne parle que pour moi.
(et constate juste que ce groupe devrait être méga-populaire... Après y'en a quelques uns par ici qui y viendront, les groupes comme les Chameleons je m'inquiète pas, ils étaient sans doute trop le cul entre 2 scènes à l'époque, aujourd'hui Time is on Their Side)
(en vrai, c'est une allusion à "Where the streets have no name" c'est ça ?)
- Raven › Envoyez un message privé àRaven
"Comme un visiteur dans une demeure dont le nom est effacé." tu veux dire, dans un monde où les maisons n'ont pas de nom ? ;;;;;)))))
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