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Leonard Cohen › New skin for the old ceremony

cd • 11 titres • 37:11 min

  • 1Is this what you wanted4:17
  • 2Chelsea hotel #23:07
  • 3Lover lover lover3:21
  • 4Field commander cohen4:02
  • 5Why don't you try3:53
  • 6There is a war3:01
  • 7A singer must die3:20
  • 8I tried to leave you2.42
  • 9Who by fire2:42
  • 10Take this longing4:08
  • 11Leaving green sleeves2:41

informations

Produit par Leonard Cohen et John Lissauer. Enregistré par Rick Rowe et Frank Laico, assistés par Leanne Ungar. Mixé par Rick Rowe au Sound Ideas, New York.

line up

Leonard Cohen (voix, guitare), Emily Bindinger (voix); Gerald Chamberlain (trombonnes); Erin Dickins (voix); Lewis Furey (viole); Ralph Gibson (guitare); Armen Halburian (percussions); Jeff Layton (banjo, mandoline, guitare, trompette); Barry Lazarowitz (percussions); John Lissauer (instruments à vents, claviers, voix); Roy Markowitz (batterie); John Miller et Don Payne (basse)

chronique

Soyez-en sûr : si ce disque s'était simplement appelé "songs for the old ceremony", il serait le dernier chapitre d'une quadrilogie et bénéficierait sans aucun doute de l'aura qu'il mérite. Mais ce n'est pas le cas, et ce n'est pas non plus un hasard : avec ce 4ème recueil Leonard Cohen s'inscrit dans la lignée tracée par ses trois premiers albums, mais plus profondément encore, il se dégage d'une image trop précise, à l'intérieur de laquelle toute une partie de sa culture serait sinon restée muselée. C'est de fait à partir de cette remarquable collection que l'artiste va assumer le rythme, que les racines juives vont s'affirmer, que Léonard va imposer bien plus que le simple sens de la complainte : mais une véritable capacité à sourire en coin dans l'ironie du désespoir, une conscience aigue de l'absurdité de toutes choses, et notamment de la mélancolie elle-même. Dans ses mots, Cohen ne va plus simplement chercher à conjurer les blessures de son hyper sensibilité, il va s'imposer comme le témoin trop lucide des malentendus et des contradictions inhérents à la nature humaine. La quête incessante de l'autre, la religion, la politique et la guerre, la solitude, Cohen voit tout et ça lui fait mal; la folk, le rock, le tradition européenne, le blues ou la country, Cohen s'évade par toutes les voies possibles. La production crue et authentique donne toute sa cohérence à un recueil plus bariolé, plus libre, tout en l'accordant à ses prédécesseurs ; ce disque est sans conteste le plus parfaitement révélateur de l'étendue du personnage; "Lover, lover, lover", "Field commander Cohen", "There is a war", "Who by fire", "Take this longing" et bien évidemment l'immortel "Chelsea Hotel", il ne se prive pas non plus d'aligner les pièces essentielles, parmi les plus importantes de leur auteur. C'est l'arrivée des mandoline et banjo, c'est l'avènement de la clarinette, du violon yiddish, c'est une nouvelle grammaire rythmique, tout autant que la persistance du génie de pureté, la continuation du travail sur la simplicité essentielle; c'est un disque qui danse autant qu'il se recueille; c'est l'album où se cotoient "Is this what you wanted" et "Chealsea Hotel", "There is a war" et "A singer must die". C'est aussi et surtout dans ce disque que se trouve la clef qui ouvre cette porte, derrière laquelle restent bloqués ceux qui résument Leonard à ses débuts. La parenthèse Spectorienne à venir et l'aspect purement réactif à ce dérapage que devra prendre "recent songs" perturbent quelque peu la lecture que l'on peut avoir de la carrière de Cohen : l'utilisation décomplexée des synthétiseurs à partir de "Various positions" n'est de fait absolument pas le glas stylistique qu'on a trop souvent voulu sonner; juste un choix personnel de réalisation, que l'on peut certes regretter, mais auquel il est absurde (pour ne pas dire complètement con) de donner plus d'importance qu'à une donnée purement formelle. Cohen va devenir un mythe, à mesure que son auditoire se restreindra à des fans inconditionnels, et que les nombreuses reprises dont il fera l'objet révèleront aux autres la portée constante, l'influence profonde, et la pertinence stupéfiante de son oeuvre. Des reprises concernant très majoritairement sa deuxième partie de carrière : preuve s'il en fallait une que derrière ces synthés incongrus, se tiendront une excellence intacte, une maturité grandissante : une oeuvre totalement indispensable. Leonard a commencé dans la discrétion étincelante du conteur folk mélancolique; mais Cohen est un juif né en 1934, profondément littéraire, cultivé et courtois. Ses amours de musiciens vont à la country, au jazz et à la musique populaire d'Europe de l'Est; sa nature véritable est celle d'un amoureux des pièces de genre, des fragrances populaires et des swings afro-américains, quelqu'un pour qui la "légèreté" sera tout sauf une facilité : mais un refuge obligatoire. Avant ces années 80, passé ce tout début des années 70, il y a 1974. "New skin for the old ceremony" est la quintessence, la grammaire, l'avènement d'un géant : Leonard Cohen... le vrai.

note       Publiée le mardi 24 février 2009

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Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Superbes pages d'Olivier Lamm : http://next.liberation.fr/musique/2.... Et je confirme la facilité avec laquelle on trouve ses premiers albums en LP ici; finalement c'est sa popularité anglaise qui m'aura permis de m'y plonger.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Je viens de trouver d'occasion un petit coffret CD qui réunit les 10 premiers albums de Leonard Cohen. Une belle opportunité de creuser la discographie du monsieur que je connais finalement peu. Je commence mon exploration par ce trés bel album...

Grandgousier Envoyez un message privé àGrandgousier

Pfff... Fait chier mais je suis obligé de lui rajouter sa sixième boule. Ça fait beaucoup d'albums à six boules mais je peux pas faire autrement.

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Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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argh

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The Gloth Envoyez un message privé àThe Gloth

Je n'accroche pas à cet album : trois superbes morceaux (2, 9 et 10), le reste très bof, voire pénible (la 3 et la 11).

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