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Acid Bath › When The Kite String Pops

cd • 14 titres

  • 1The Blue
  • 2Tranquilized
  • 3Cheap Vodka
  • 4Fingerpaintings Of The Insane
  • 5Jezebel
  • 6Scream Of The Butterfly
  • 7Dr. Seuss Is Dead
  • 8Dope Fiend
  • 9Toubabo Koomi
  • 10God Machine
  • 11The Morticians Flame
  • 12What Color Is Death
  • 13The Bones Of Baby Dolls
  • 14Cassie Eats Cockroaches

informations

line up

Sammy Pierre Duet (guitare, voix), Dax Riggs (chant), Mike Sanchez (guitare, voix), Audie Pitre (basse, voix), Jimmy Kyle (batterie)

chronique

Ce matin en sortant de ma cabane au fond du bayou après une cuite pachydermique au whisky, j’ai mangé un carembar… et appréciez un peu la blague stupéfiante que j’ai eu la joie de découvrir une fois déplié le beau papier jaune de cette saleté : "qu’est-ce qui est tout couvert de fleurs et qui pue ?...... Un cadavre de hippie…" Ahahahohohoh. Et qu’est-ce qu’on fait pour se débarrasser d’un cadavre de hippie, quand on est un gros boucher sludge qui a toujours du cadavre de hippie sur les bras ? La réponse du boucher sludge : "On le fout dans une baignoire et on remplit tout ça d’acide, conno !" Acid Bath… what's that, oh dear Raven ? qu'est-ce donc ? C’est... groovy, c’est ça, c’est le groove (je répéterai ce mot à l’envi dès maintenant) le groove protéiforme, et fatal à tous les coups. S’il est un groupe de sludge plus difficile à ranger dans une case que les autres c’est bien Acid Bath, une des plus grosses références mais aussi une des plus troubles et secrètement bigarrées comme les ballons du clown Pogo, sur cet album légendaire dont on a déjà tout dit - je serai donc concis au possible et n’en dirai absolument rien dans les prochaines lignes (ou très peu car j’aime aller à l’essentiel, c'est ma nature), sinon que c’est varié, très varié, bigrement joueur ; capable de passer de la lumière la plus aveuglante au bain de boue étouffant sans fondu enchaîné, hop. Du grand art, et rien à voir avec le groove primaire et linéaire d’un In the Shame of Suttering, ici le groove est total mais costaud et sûr de lui, presque trop contrôlé pour cette musique de drogué (paaaas bien !). Et pourtant, malgré ce contrôle technique de haute volée, les choses se passent comme pendant une baston générale : on ne sait jamais ce qui va nous tomber sur le coin du museau, ni quand. Cet album est salement riche en surprises, oui, des pains au chocolat des pains au raisin des pains dans la tronche pour un gros pain surprise - les morceaux sont pas complètement imprévisibles non plus, mais il faut plusieurs écoutes pour se rendre compte de cette foutue diversité, quoiqu’on sait dès le début pas où donner de la tête, entre les réminiscences stoner, doom, hardcore, bluesly, psyché et les passages bien grungy, le sludge protéiforme d’Acid Bath a plusieurs arcs à ses cordes, et un groove inoxydable, ainsi qu’une prod qui ne se complait pas dans la saturation pour imposer sa puissance. Riffs galactiques, riffs death voire thrash puis riffs bien graisseux lancés comme des chars d’assaut façon Kyuss, brève giclée de sang dans les yeux puis retour à un pataugement carnassier, larsens de crevard, percus tribales ou pète-tibia, poutrage pleine face, accélérations et décélérations scélérates, tout l’arsenal est là et gare aux cervicales (le cerf est-il halal ?), mais comme Acid Bath est bien plus polyvalent que les primitifs d’Eyehategod, incapables de lever la tête de leur flaque d’incontinence, il y’a en conséquence beaucoup de passages dans des tons variés et autant de riffs mortels à se mettre sous la dent ("The Morticians Flame", wabah !!!), des riffs qui sont là pour te la mettre profond, portés par des changements de rythmes incessants, absolument jouissifs, oserais-je même dire… mortellement sexy. Quand aux passages Stairway To Heaven n’en parlons même pas : ils sont aussi capables de te faire mal au cœur, les salauds, et sans prévenir, en lâchant les guitares sèches et en balançant de la mélodie fine à serrer la gorge ! Les deux grosses ballades de hippie de ce disque sont ptetre les passages qui me scient le plus les pattes à chaque fois. "Scream Of The Butterfly" tirerait des larmes à un cochon sans tête, quand à "Bones Of Baby Dolls" même topo, quoique un peu moins extatique, mais ce côté cœur vaillant et pétales dans les cheveux alors qu’on a les pieds dans le purin, c’est magnifique, c’est comme quand Jésus se lève à la fin du film, c’est bô. Acid Bath a le talent – pour ne pas dire le génie - de pouvoir jouer des ballades de hippie alors qu’il sent la fosse septique et le jus de fœtus à cent mètres, et qu’il a une peau en chorizo. Ça, mon pote, ça s’appelle la classe. Bien sûr on me rétorquera que tout est malsain, vicieux, faussement naïf et tout, bien sûr que les paroles sont toujours explicitement dégénérées, mais j’trouve ça trop chou, je fonds. Pour ce qui est du reste, ça vacille, change de main pour mieux frapper, entre la fureur et l’hébétement, le flamboyant et le morose ("Finger Paintings Of The Insane", idéal pour flirter). En guise de chant extrême, des hurlements de hyène hystérique dont le gosier à été cramé au fer rouge (pour le côté hardcore) et en guise de chant clair, la voix capable de virer plus velouté et spirituel (ou spiritueux) d’un Dax Riggs soit-disant possédé par le fantôme de Roy Orbinson (que le groupe remerciera pour son inspiration… ahem), une voix envoûtante, fantomatique oui, comme l’était celle de Layne dans Alice, qui hante chaque morceau... En fait je m'en rends juste compte, mais ce disque porte assez mal sa pochette (dessin d’un gros pédophile serial killer qui avait un nom de cow-boy et qui se déguisait en clown pour attirer les morveux, voilà pour la partie anecdote de la chro), car cette cover toute cheap et moche ne laisse en rien présager la richesse et la classe intégrale de cette mixture riche en viande. Evil, cet album l’est certainement (j’avoue que la dernière piste m’a souvent fait un petit frisson dans le dos, avec ses samples menaçants en stéréo, des voix que je connais trop bien), mais totalement sunshine, aussi. Crade, oui, mais d’une certaine façon très… sain : bon pour l’esprit et le corps (surtout), et parfaitement adapté pour un moment détente-hamac autant que pour un moment spleen-cigarette, autant que pour une envie subite de transformer son gros mobilier en petits morceaux de mobilier. Headbanging ou détente, comme tu veux baby. Un remède à la tristesse des petits salaires, un antidote à la pauvreté du Tiers-Monde, la solution pour oublier notre finitude (qui est la tombe dans laquelle nos cellules se putréfieront), et tous les petits tracas de la vie quotidienne comme se voir servir un café-crème quand on a demandé un capuccino (une claque dans sa gueule et l’addition, merci). Un album à posséder impérativement avant la rupture d’anévrisme de plus en plus imminente dans votre cerveau moisissant. Tas d’punaises, est-ce que c’est clair ?

note       Publiée le mardi 10 février 2009

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Note moyenne        30 votes

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WZX Envoyez un message privé àWZX

Toujours aussi prenant, chez moi aussi il fait un sacré effet. A chaque écoute il m'absorbe, le temps ne passe plus pareil.

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kama Envoyez un message privé àkama

aah putain! "In the name of suffering"! merci...

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microbe666 Envoyez un message privé àmicrobe666

surement eyehategod + 1 coquille

kama Envoyez un message privé àkama

C'est quoi "In the Shame of Suttering"? Ni soulseek ni Google ne connait...?!

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Fryer Envoyez un message privé àFryer

à voir si je tiens les 70 minutes. edit, merde je ne savais pas que le message apparaissait dans les coms. Histoire d'être constructif, je l'ai toujours trouvé plus massif et difficile que son successeur et surtout plus foutraque (et long). Le suivant est encore plus hétérogène mais gagne en maturité et donc en plaisir. Bref, je continue...