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Fugazi › The Argument

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Tago Pago      samedi 9 octobre 2010 - 19:40
dimegoat      samedi 26 septembre 2015 - 09:19
nicliot      vendredi 12 avril 2013 - 19:04
Oldboy      vendredi 6 février 2009 - 00:51
Klarinetthor      lundi 25 août 2014 - 23:10
AlXX      jeudi 12 juin 2014 - 20:34
GinSoakedBoy      jeudi 13 mars 2014 - 12:49
E. Jumbo      dimanche 5 mai 2013 - 17:56
Solvant      lundi 19 septembre 2011 - 00:24
Bernard      mardi 3 février 2009 - 20:39
Seijitsu      lundi 10 août 2020 - 18:03
Raven      jeudi 5 février 2009 - 00:52
Møjo      mercredi 4 février 2009 - 14:57
Saïmone      mardi 3 février 2009 - 19:29

11 titres - 45:00 min

  • 1/ Untitled
  • 2/ Cashout
  • 3/ Full Disclosure
  • 4/ Epic Problem
  • 5/ Life And Limb
  • 6/ The Kill
  • 7/ Strangelight
  • 8/ Oh
  • 9/ Ex-Spectator
  • 10/ Nightshop
  • 11/ Argument

informations

Inner Ear Studios, Janvier à Avril 2001 - Masterisé par Chad Clark (CD) et John Loder (vynile)

Design par Jem Cohen

line up

Brendan Canty (batterie), Joe Lally (basse, chant), Ian McKaye (chant, guitare), Guy Picciotto (guitare, chant), Jerry Busher (deuxième batterie, percussions), Bridget Cross (chœurs), Kathi Wilcox (chœurs), Amy Domingues (violoncelle)

chronique

“ Take me over and blow out my mind ”. Le voilà, le Fugazi de trop, qui aurait pu aussi être la B.O. de Instrument mais je la laisse volontiers à quelqu’un d’autre. C’est vrai que je l’aime pas beaucoup, ce dernier album, même si tout reste très contrôlé, maîtrisé et tout-ce-que-tu-veux - on parle de Fugazi après tout - je le trouve un peu froid, il lui manque quelque chose qu’avaient les anciens, peut être tout simplement cette chaleur, qui quoi qu’on en dise était bien présente dans End Hits. The Argument est un Fugazi aéré, presque aérien, desséché, avec quelques moments puissants, très noise rock ("Nightshop", ou l’excellent "Epic Problem", certainement un de leurs plus beaux titres). Il manque de caractère, et ce jusque dans les ballades, même si la petite ritournelle limite Red Hot au début nous leurre. Les quatre zicos ne sont pas encore prêts à faire du easy-listening et un Fugazi n’est jamais gagné dès les premières écoutes, mais j’ai beau y retourner, je le trouve un peu tiède, ça joue net et précis, toujours inventif et alerte, sournois, mais c’est fade. Il y a assurément quelque chose de désabusé dans cet album, quelque chose d’épuisé, de fatigué, une impression de dernier sursaut avant la mort, et c’est aussi ce qui fait sa qualité. Pour le chant, McKaye et Picciotto sont toujours surprenants : l'un nous fait même son David Yow sur "Full Disclosure", mais malgré deux ou trois sursauts pour rassurer, la colère est plus adulte que jamais mais des signes d’épuisement se font ressentir, ou alors c’est ce qu’ils essaient de nous faire croire... parce qu’il y a tout de même quelques moments où on retrouve le Fugazi de Red Medicine, mais en même temps... mfff… En fait, ce que j’essaie de dire maladroitement c’est que cet album est très bien fichu mais un peu chiant, voilà, même si on peu se laisser bercer et que la maîtrise sur tous les niveaux est au top, qu’il y’a encore des mélodies qui font mouches (l’étrange ballade "Life And Limb" ou ce "Strangelight" qui donne des frissons dans le dos), on atteint pas le niveaux des anciens, il y’a quelque chose de froidement exécuté qui empêche cet album d’être vraiment attachant, même passées quelques écoutes forcées. Un Fugazi moyen reste bien sûr meilleur que ¾ des daubes post-rock actuelles, mais ce chant du cygne est décevant, voilà. Une fin un peu amère… comme toutes les fins, si on y réfléchit bien.

note       Publiée le mardi 3 février 2009

chronique

  • emocore : fin de l’histoire

Le voyage. Voilà ce qu’exprime The Argument. Rarement disque aussi désabusé n’aura suscité un enthousiasme critique aussi fervent. L’Emocore dans l’age adulte, m’sieux dames ! Fugazi dans les Inrocks ! Le style arrivait ici à son aboutissement, et Fugazi au bout de son discours critique et poétique. Tout comme At the drive-in à la même époque – qui aurait bien fait d’apprendre à maîtriser l’épure et l’émotion pour ne pas se trouver largué à des années lumières quand ce disque est sorti – Fugazi allait se séparer au seuil de la reconnaissance internationale. Un bail que cette affaire durait… Ceux qui parlent de maturité feraient bien de se rappeler que celle-ci à déjà été durement acquise avec un certain Minor Threat… Alors nous y voilà, premiers coups de batterie, toujours aussi swinguante, premiers accords de guitare, toujours aussi fiévreux, première lignes de chant, toujours aussi soulful… « On the morning of the first eviction »... L’émotion est palpable d’entrée de jeu, on veut savoir de quoi ça parle, on se délecte de la limpidité chromatique de cet album, de ses accents mélodiques et accessibles mais jamais pop (c’est pourtant le disque le + facile de Fugazi pour la découverte, et de loin). Cashout : expulsions et déménagements forcés, meubles dans la rue, propriétaires véreux… On croirait une chanson sur la crise des subprimes, pourtant tout cela a bien été enregistré début 2001, un peu avant le 11 Septembre, en pleine overdose de confiance outre-atlantique. Le violoncelle vient déjà appuyer l’émotion du morceau sur ce premier titre, il reviendra procéder à sa sombre besogne sur le pénétrant Strangelight. En attendant, Full Disclosure se commence sur les harangues irritantes de Picciotto et se termine sur des harmonies vocales presque angéliques. Même schéma pour Epic Problem, dont la dualité « hardcore / tube en puissance » apporte une profondeur diabolique à la chanson. L’introspection commence sérieusement avec Life and Limb, où 4 hommes larguent les amarres pour une contrée imaginaire connue d’eux seuls, où les problèmes semblent enfin loin, comme lors de ce solo presque psyché doublé de claps incongrus, où de l’encore plus étrange The Kill qui suit, à l’ambiance de lumières lointaines et de salle d’attente… Mais ce n’est plus la salle d’attente de Waiting Room, c’est un paysage de désolation pré-apocalyptique aux multiples sons qui vous transpercent de leur cruauté comme les rayons de soleil d’un matin sur la ville… C’est Joe Lally qui chante, brisant ainsi la routine d’alternance McKaye/Picciotto. Strangelight poursuit dans le doux-amer, avec ces accords bizarres mais pourtant confortables, avant que Oh ne vienne remettre un peu de vinaigre dans tout ça, avec un Picciotto très remonté contre la culture néo-libéraliste (« Je pisse sur vos modems », hum, nous voilà bien). Ex-Spectator fait l’effet d’une bombe dans le déroulement de l’album… Putain de tube, aussi fort que Waiting Room ou Target, réunissant une fois de plus expérimentations, riffs affûtés comme les crocs d’un jeune loup et lyrics qui font réfléchir… Avec ici en prime les effets de studio propres à The Argument, évoquant la pochette de l’album précédent et rappelant presque certains Radiohead. Ce tour de force s’achève avec la chanson-titre, le plus beau morceau du groupe, sans hésitation. Le thème est incertain, encore et toujours, mais la montée, irrésistible. McKaye pose des questions dont on aura jamais la réponse (« how did a difference become a disease ? ») et règle ses comptes avec le moralisme du punk, qu’il a laissé tombé après Minor Threat… Son groupe atteint ici des sommets de grâce et d’émotion, entre ultime profession de foi (« I’m on a mission to never agree ») et rédemption par la musique, sans le moindre effet de manche, juste un crescendo à faire pâlir tous les amateurs de réquisitoires sur 20 minutes du post-rock. The Argument est un disque qui s’apprécie au fil des années, au gré des multiples secrets qu’il recèle, tels ces passages électroacoustiques, presque progressifs, à la fin de Nightshop, alternés à un plan à la Dinosaur JR. et à des saillies presque Noise, quand la dynamique ne verse pas dans du RATM, autre groupe qui doit beaucoup à Fugazi et à Minor Threat. Le groupe de Piciotto et McKaye atteint là une synthèse et un équilibre mystérieux entre mélodie et corrosion, entre grattes râpeuses et arrangements subtilement surréalistes. Leur meilleur album, pour ma part.

note       Publiée le mercredi 4 février 2009

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Ils savaient qu’ils ne feraient pas mieux, et ont eu la sage idée de laisser tomber l’emocore pour le prog barré. Beaucoup auraient du en faire autant

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Note moyenne        14 votes

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Je ne sais pas si certains connaissent mais je viens de découvrir The Messthetics, autrement dit la section rythmique de Fugazi qui s'est associé au saxophoniste James Brandon Lewis le temps d'un album qui vient de sortir. Ça vaut la peine de s'y pencher...

Klarinetthor Envoyez un message privé àKlarinetthor

Bon bah je vais peut-etre très certainement le garder, au final

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Solvant Envoyez un message privé àSolvant

Il n'a pas tort Pago, c'est un disque de nuit, je l'avais bien aimé sans plus à sa sortie, mais les années ont passées et je le ressors que ce soir. Ca me parle sûrement plus qu'à l'époque, c 'est un disque de vieux ça c'est sûr,c'est harmonieux, c'est noisy-doux-mélancolo-pas tranchant/émoussé. ("Red Medicine" est beaucoup moderne à ce propos), je pousserais même à dire qu'il avait 10 ans de retard en 2001 déjà, mais ça fonctionne très bien justement aujourd'hui. En tous cas cette nuit.

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Tago Pago Envoyez un message privé àTago Pago

Du mélancolique percutant et subtil. Chef d'oeuvre absolu. (à écouter à fond dans les oreilles au milieu d'une rue sombre la nuit)

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Raven Envoyez un message privé àRaven
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c'est leur album de vieux oui, en quelque sorte, ce qui pourrait le rendre attachant, ce qui le rend attachant pour quelques morceaux, mais il me laisse froid, dans quelques années peut être...

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