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Fugazi › Repeater

  • 1990 • Dischord Dischord 45 • 1 CD

14 titres - 42:43 min

  • 1/ Turnover
  • 2/ Repeater
  • 3/ Brendan #1
  • 4/ Merchandise
  • 5/ Blueprint
  • 6/ Sieve-Fisted Find
  • 7/ Greed
  • 8/ Two Beats Off
  • 9/ Styrofoam
  • 10/ Reprovisional
  • 11/ Shut The Door
  • 12/ Song #1
  • 13/ Joe #1
  • 14/ Break-In

informations

Inner Ear Studios

Repeater + 3 Songs est une réédition de la même année, avec l'EP 3 Songs en bonus.

line up

Brendan Canty (batterie), Joe Lally (basse), Ian McKaye (chant, guitare), Guy Picciotto (guitare, chant)

chronique

"I break the surface so I can breathe, I close my eyes so I can see." Putain. Tout commence, pourtant, par quelques soupirs. Puis la tension monte, les émotions, crues, fusent, les mélodies, pures comme le cristal, limpides, percent, au cœur. Aïe. Ouille. Alternatif ? Oui. Fugazi n’est qu’alternance. Un cardiogramme tout en pics et chutes. Des moments d’accalmie et de délicieuses décharges électriques. Post hardcore ? Fugazi en est la définition, ne cherchez pas plus loin. Sur Repeater comme sur 13 Songs, le groupe est encore le cul coincé entre hardcore punk et emo, ce terme souvent galvaudé qui résume tout, dans la voix de McKaye ou les riffs : la fermeté et le souci du détail, l’art d’éclater les tibias avec minutie, et finesse, de se taper la tête contre un mur et d’en faire quelque chose d’esthétique. Des pièces courtes et rapides en forme d’hymnes, et d’autres plus nuancées. Le premier titre, "Turnover", pourrait en être le meilleur exemple : un doux gémissement électrique qui leurre et aguiche, puis tout part en vrille, mais toujours sous contrôle total, avec une précision chirurgicale extrêmement… précise. Oui. Fugazi gagne en force, en fermeté. Les éclaircies se font plus belles, et les nuages, plus sombres. L’atmosphère se charge. La température baisse, mais la sueur abonde. Les mains tricotent le métal, les yeux restent rivés sur la moindre parcelle de tôle brodée, maladivement, exercent des pressions du pouce plus ou moins fortes sur la plaie, toujours calculées. Le chant du lascar se fait plus rugueux, plus mature, ne tenant plus tellement de la voix de l’adolescent énervé mais plutôt celle d’un adulte froidement déterminé à se faire entendre, l’émotion a fleur de gosier – emo comme emocore. Fugazi est colère froide, entrecoupée d’éclats de rires nerveux, de regards alarmés. McKaye est insolent, arrogant, ce qu’il ressent il le dit, sans fard – un cri. Touchant sur "Shut The Door" (qui parle d’amour, pour de vrai), ou d’un aplomb impressionnant sur "Blue Print", qui est sans doute le moment le plus fort de l’album, une ballade magnifique qui s’achève en slogan martelé en chœur par les membres du groupe - sublime. Que ce soit les jeux de guitare, de basse ou de batterie, tout force le respect sur cet album, ce qui s’appelle porter la technique à son sommet sans qu’à un seul moment ça n’ait l’air d’un faire valoir. La quasi-totalité des autres groupes qu’on encense pour leur technique paluchent dans le vide à un moment ou un autre. Fugazi a le mérite de nous faire aimer parler de technique, alors qu’il n’y a en temps normal rien de plus chiant. Chez Fugazi, elle est le vecteur d’émotions puissantes – et c’est là toute la différence avec tous ces groupes sans âme. Sur ce Repeater, leur autre disque-étalon, rien n’est gratuit. Rien n’est superflu. Les coups sont décochés parce qu’ils doivent l’être. Le sang coule parce qu’on a coupé. Le type gueule parce qu’on lui a marché sur les pieds. Pas de superflu, pas de facilité, pas d’esbroufe. No branlette no démonstration. Seulement le mouvement du poing, et la beauté aveuglante qu’un geste aussi simple peut dégager. Avec Repeater, Fugazi peaufine 13 Songs, sur les bases de la préhistoire Minor Threat. Le groupe fait un autre pas en avant vers le suprême, gagne en rigueur, en force et en intelligence, peaufine sa personnalité, et mérite déjà de n’être comparé à aucun autre – parce qu’il est unique. Il n’est pas seul dans sa discipline, mais les autres ne seront jamais que disciples, ou élèves.

note       Publiée le mardi 3 février 2009

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Note moyenne        13 votes

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Consultant en informatique Envoyez un message privé àConsultant en informatique
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Pas compris celui-là. Carrément relou. L'une ou l'autre t'as l'impression d'écouter du Offspring straight-edge.

NevrOp4th Envoyez un message privé àNevrOp4th

Des furieux ces mecs là. Très bon groupe.

Coltranophile Envoyez un message privé àColtranophile

"Blueprint", "Sieve-Fisted Find", l'instru "Joe#1", etc....Fabuleux album avec des guitares tranchantes et précises et cette basse ronde, presque devant et tout aussi précise. On tend à citer souvent Minor Threat, Ian McKaye oblige mais ce disque me fait souvent penser à un pont entre du Albini période Big Black-Rapeman et celui de Shellac. Et ATDI s'en ait nourri aussi, je pense.

Note donnée au disque :       
saïmone Envoyez un message privé àsaïmone
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Un peu plus tough and tight avec un côté ados aux cheveux longs qui boit de la Kro après son tour au skatepark du coin et qui va rejoindre sa copine qui n'est autre que la pom-pom girl la plus jolie du lycée mais qui s'est tapée l'intégrale de l'équipe de football.