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Soft Machine › Bundles

  • 1975 • Harvest SHSP 4044 • 1 LP 33 tours

lp • 12 titres

  • Face A
  • 1Hazard Profile Part One
  • 2Part Two (Toccatina)
  • 3Part Three
  • 4Part Four
  • 5Part Five
  • 6Gone Sailing
  • Face B
  • 7Bundles
  • 8Land Of The Bag Snake
  • 9The Man Who Waved At Trains
  • 10Peff
  • 11Four Gongs Two Drums
  • 12The Floating World

informations

Produit par Soft Machine. Producteur exécutif : Sean Murphy. Ingé-son : Bernie O’Gorman. Tape op’s : Doug Bogie et Damian Korner.

Design par Norman Batley Associates.

line up

Roy Babbigton (basse), Allan Holdsworth (guitares electriques, acoustiques et 12 cordes), Karl Jenkins (hautbois, piano, piano électrique, saxophone soprano), John Marshall (batterie, percussions), Mike Ratledge (orgue, piano électrique, synthétiseur), Ray Warleigh (flûte alto et flûte basse sur « the floating world »)

chronique

  • jazz rock lyrique à l'anglaise

Savoir par où commencer dans les multiples lives posthumes de Soft Machine n’est pas chose facile. Alors en attendant, pourquoi ne pas se pencher sur l’une des étapes les plus singulières du parcours de cette formation emblématique ? Cet album étrangement omis du pourtant parfait best-of dont je vous avais parlé il y a quelques mois marque à la fois la déliquescence de l’esprit Soft Machine et les débuts de l’un des plus grands gratteux anglais de l’époque : Alan Holdsworth, virtuose itinérant et éternel inventeur insatisfait, qui ne restera que le temps de cet album-aparté (Pourquoi pas "Eighth" ?) chez la machine molle, est ici clairement mis en avant comme l’invité d’honneur ; le génie de la six-cordes (pourtant pas encore reconnu comme tel à cette époque), incapable de se sentir autrement qu’en invité dans la plupart des groupes qu’il rejoint, vient ici fluidifier la mutation de la machine molle en grosse machine tout court. On le sait adepte des soli techniques et clairs du jazz-rock, musique reine en ce milieu des années 70, célèbre dans le monde entier à l’inverse du canterbury, où du punk qui remettra simplement toutes les pendules à zéro. En attendant, Holdsworth pond ce qu’on appelle un solo interminable peu après l’ouverture de l’album, d’ailleurs on parle plutôt de chorus tant la fluidité de son jeu rappelle un sax. De quoi décontenancer les fans encore davantage : premier album où la guitare est proéminente (il n’y a jamais eu de guitare dans ce groupe ! sauf Ayers sur le Volume 1), avec cet inconnu au bataillon au palmarès quasiment vide à l’époque, qui refuse de porter la moustache de bûcheron si chère au groupe. En plus, la pochette, touchante dans sa poésie british (dans un style pourtant typique du Douanier Rousseau) laisse suggérer un retour au pastoral du canterbury : il n’en est rien. Cela n’empêche pas Holdsworth d’allier technique de très haut niveau avec richesse harmonique comme personne ne le fera – à ce niveau-là, seul Zappa, avec lequel il partage plus d’une intonation, peut rivaliser. Solo d’anthologie donc, qui n’évite hélas pas tout les écueils de ce genre d’entreprise souvent ampoulée, mais qui passe comme une lettre à la poste dans le contexte de ce disque, fagoté comme un live, sans transitions entre les morceaux. Karl Jenkins, promu nouveau leader du groupe par un Mike Ratledge à la gueule de plus en plus renfrognée sur les photos au fil du temps, dirige fermement les opérations, à l’image de cette apaisante incartade pianistique – sans effets, une première chez la Machine – en guise de Part II. Le groupe mettant à l’époque un point d’honneur à rendre son évolution nébuleuse, pas étonnant que la part III ne soit qu’un très court interlude à la guitare, avant de basculer dans une part IV qui ressuscite le temps d’une minute le groove pataud et lunaire du Soft Machine pataphysique des tout débuts. Un bref moment d’apesanteur magique avant de retomber dans le déluge de notes, cette fois jouées par Jenkins (ou Ratledge ?), imitant le débit d’une guitare et les stridences d’un saxophone. L’outro Gone Sailing referme la face A sur les délicats arpèges de Holdsworth, chinoiseries dont la finesse semble alors à des années lumières du Soft Machine de l’époque. La face B reprend les hostilités Holdsworthiennes, en y apportant un peu plus de variété dans les timbres et les couleurs… Chacun y va de son petit passage dédié, toujours dans une virtuosité technique incontestable pour ce groupe uniquement constitué de bêtes de scène, et c’est Jenkins qui s’en sort le mieux avec son Floating World qui rappelle avec bonheur les passages ambient de Köhntarkösz de Magma, sorti la même année. Toujours est-il que malgré la fluidité du jeu d’Holdsworth, capable de nous faire avaler une quantité de notes que la bienséance du bon goût rock réprouve (le régime 3 accords du punk viendra calmer cette orgie), force est de constater que l’âme s’en est allée. Et ça, qu’on s'appelle Dee Dee Ramone où Allan Holdsworth n’y change pas grand-chose. Ce dernier fera néanmoins de Bundles, et de la grande tournée qui s’ensuivra, un palier de plus dans son parcours pour le moins underground et difficile à suivre. On en reparlera.

note       Publiée le vendredi 23 janvier 2009

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SEN Envoyez un message privé àSEN

J'aime beaucoup "Softs" également et dans mon souvenir le live "Alive and Well" est très bon aussi... Bon c'est plus le Soft Machine des débuts, mais je trouve cette incarnation plutôt réussit !

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

J'ai tenté d'écouter un peu "Land of Cockayne", sa réputation de mauvais album ne semble pas usurpée. En revanche, l'album précédent "Softs" et le live "Alive and Well" sont beaucoup plus intéressants pour ma part.

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SEN Envoyez un message privé àSEN

Nan faut pas ^^

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

J'aime bien Bundles mais je me demande effectivement si "Softs" (le suivant) n'est pas encore meilleur. Pas osé aller plus loin par contre.

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Aladdin_Sane Envoyez un message privé àAladdin_Sane

Le live à Nottingham University (11/10/75) qui accompagne la réédition de cet album est plutôt bon (malgré l'absence d'Allan Holdsworth remplacé par John Etheridge).

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