Vous êtes ici › Les groupes / artistesAAsva › What you don't know is frontier

Asva › What you don't know is frontier

cd • 4 titres

  • 1What You Don't Know Is Frontier
  • 2Christopher Columbus
  • 3A Game In Hell, Hard Work In Heaven
  • 4A Trap For Judges

informations

line up

B.R.A.D (batterie, percussion, voix), Milky Burgess (guitare), Randall Dunn (electric wind), Trey Spruance (guitare baryton, guitare), G. Stuart Dahlquist (basse, guitares), Troy Swanson (orgue, synthé), Ben Thomas (vibes)

Musiciens additionnels : Holly Johnston (chant sur la 3)

chronique

Avant de vous parler de ce deuxième et tant attendu album d’ASVA (inespéré a vrai dire), j’en aurait inlassablement parcouru les « paysages intérieurs », bien souvent désolés et inhabités. On sait par expérience que ce genre de musique s’apprécie sur la longueur, parfois dans des conditions d’écoutes bien précises. J’en attendait personnellement beaucoup de ce « all-star band » (comme s’il suffisait de remplacer le mot « supergroupe » pour que le concept tout entier cesse d’être ringard), après un Futurist’s against the ocean qui en avait remis plus d’un dronester encapuchonné à sa place. J’en attendais trop, peut-être… Coupons court au suspense : What you don’t know is frontier déçoit. Le groupe y limite la prise de risques qu’on attend toujours fébrilement (à tort ?) d’un tel collectif pour nous proposer quatre instrumentaux très très ankylosés, qui évitent certes tous les clichés du style, mais en oublient au passage de nous faire rêver. Il y a bien sûr quelques moments magiques, soyons honnêtes, on n’invite pas Trey Spruance en studio avec ses instruments bizarres impunément sans avoir quelque résultat ! Le très difficile à apprivoiser Christopher Colombus en est la preuve : voilà juste la bande-son parfaite pour la découverte des Caraïbes par ce bon vieux Gérard Depardieu dans 1492, le film de Ridley Scott ! Tout y est, la dérive morbide sur l’océan moite et embrumé, puis l’éblouissement de la découverte des tropiques, jusqu’au battements de la marche militaire une fois les pieds posé sur le sol. A la lumière de cette mise en abîme, on pourrait également trouver en cette plage éponyme un substitut excellent pour la scène du départ des 3 caravelles, lourde de menaces, en lieu et place du morceau à chœurs de Vangelis proposé dans le film. Mais le vrai chef d’œuvre du disque, et là le mot n’est pas usurpé ; c’est ce A Game in Hell, Hard Work in Heaven d’anthologie, pour lequel tout le reste de l’album ne semble être qu’un écrin (et c’est peut-être bien là tout le problème, ainsi que la solution), dans lequel la voix divine de Holly Johnston (un nom à retenir au plus vite), vient chanter l’immensité et surtout l’hostilité du nouveau monde dans une langue inconnue. Les guitares et les orgues sont ici utilisés avec une maîtrise qui frise le génie, au service d’une mise en place des sons qui laisse pantois. Plus que le riff principal d’une simplicité mélodique parfaite, c’est la production qui est à saluer. L’accélération finale achève le pauvre auditeur, écrabouillé sous une pluie de météorites comme sculptées dans la roche de l’Olympe, et symbole des éléments déchaînés qui viendront s’abattre sur la vanité du petit Christophe Colomb qui avait osé dompter la nature alors vierge de toute domination humaine. A Trap For Judges (morceau ressuscité du premier 12 pouces du groupe en 2005), qui n’en apparaît que plus fadasse en comparaison, viendrait alors évoquer la retraite en catastrophe, la queue entre les jambes et les illusions perdues… Pourtant G. Stuart Dahlquist, chef d’orchestre du projet, avait bien décrit ce disque comme une sorte d’élégie adressée à son frère musicien, fauché par un accident de voiture… « What you Don’t Know is Frontier parle de la renaissance… de cette lumière au bout du tunnel… Amen » pour le citer. Mouais. Je me bornerai, pour ma part, à la vérité suivante : Le drone-doom, espace fantasmatique s’il en est, est ouvert aux visions de l’auditeur… Parfois, l’ennui où l’émerveillement qu’il procure ne sont qu’une question de choix.

note       Publiée le samedi 3 janvier 2009

Dans le même esprit, dariev stands vous recommande...

David Bowie - Low

David Bowie
Low

Si Warsawa n’a pas inspiré « A game in hell… », alors là…

dernières écoutes

    Connectez-vous pour signaler que vous écoutez "What you don't know is frontier" en ce moment.

    tags

    Connectez-vous pour ajouter un tag sur "What you don't know is frontier".

    notes

    Note moyenne        11 votes

    Connectez-vous ajouter une note sur "What you don't know is frontier".

    commentaires

    Connectez-vous pour ajouter un commentaire sur "What you don't know is frontier".

    Fryer Envoyez un message privé àFryer

    Ouais, le dernier est véritablement pas mauvais du tout.

    Note donnée au disque :       
    sebcircus Envoyez un message privé àsebcircus

    Cet album est pas mal du tout, mais pour moi le véritable chef d'oeuvre d'ASVA c'est Presence Of Absences leur dernier album

    Note donnée au disque :       
    Fryer Envoyez un message privé àFryer
    Note donnée au disque :       
    brighter_paëlla_now Envoyez un message privé àbrighter_paëlla_now

    Putain c'était déjà trop bien et là paf elle se met à chanter

    prypiat Envoyez un message privé àprypiat

    Eh bien moi, je kiffe trop Asva. Et c'est grâce à cet album. Et pas à "Futurists....".

    Note donnée au disque :