Akimbo › Jersey Shores

De l’hémoglobine. De l’hémoglobine à ne plus savoir qu’en faire. Si ce n’est pour servir de matière première à un album inspiré d’un sanglant fait divers : une série d’attaques de requins ayant sévi pendant une vingtaine de jours d’affilée sur les côtes du New Jersey, il y a presque un siècle de cela... Peu importe le prétexte finalement, puisque le résultat est invariablement le même : une déferlante de décibels, des growls qui se gargarisent dans un bain de sang, et un tempo lourd et pesant qui patauge dans cette mer écarlate. Rock’n’roll baby. Sur papier, cela se veut du niveau de Zen Guerilla et Mastodon. S’il partage avec le premier la publication de quelques disques chez Alternative Tentacles, mes respects, on ne peut pas dire que le trio de Seattle se vautre dans une débauche technique comme les seconds. C’est même plutôt au feeling que carburent les Akimbo, entre sludgecore des familles aux sonorités un peu roots et fulgurances stoner (les parties de guitare de "Rogue" par exemple qui font bien vriller la tête). Car oui, compte tenu de l’ambition affichée, "Jersey Shores" paraît finalement pas si hargneux que ça, l’album souffrant même de quelques longueurs, de quelques moments de flottements un peu inutile. Autant d’éléments qui nous forcent à écouter le disque d’une oreille vaguement alerte.