South Of No North › Lacrimae Christi

Content de l'avoir enfin trouvé celui-là parce que les formations grecques ne sont pas toujours les plus faciles à dénicher de par chez moi. South of no North (j'adore ce nom tiré d'un écrit de Bukowski) fait partie de ceux qui ont donné à la Grèce une scène post-punk wave digne de ce nom au cours des Eighties. 'Lacrimae Christi' constitue leur premier essai et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il se révèle intéressant et varié. Le combo oeuvre dans une cold wave écorchée qui doit certes beaucoup à Joy Division et aux Cure (forcément !) mais également à Bauhaus pour la touche post punk (dans certains accents du chant surtout). Le disque démarre fort avec un bon 'Fear' hanté à souhait dans ses atmosphères avec une basse mise en avant, un clavier froid en support et des vocaux convaincants. L'excellent 'Madman' poursuit dans cette voie en nuançant les climats par des alternances grises et mélancoliques, presque étouffées, et des montées roulantes qui glissent vers quelque chose de plus résigné. 'Another dead day' évoque presque un Bauhaus soft (j'ai retrouvé parfois ce type d'atmosphères chez Complot Bronswick, voir Corpus Delicti). '10.000 eyes' me semble amorcer une orientation davantage cold wave comme en témoigne le refrain. 'Down in hell' plus sombre et écorché laisserait à penser qu'il s'agissait d'un essai isolé mais les chansons suivantes confirment la touche plus froide et triste comme sur l'excellent 'Silver memories' ou un 'Suddenly (818281)' plus lent. Ce sont pourtant les deux dernières pièces, relativement apaisées, 'Lacrimae Christi' et 'Surrender with a smile' qui démontrent ce que South of no North doit aux Cure sans que l'on puisse les taxer de copieurs. C'est là une qualité indéniable de ce groupe qui, outre un talent mélodique certain, sait s'inspirer sans imiter stupidement. Un album que je recommande vivement aux amateurs du genre...