Solstice (GB) › Lamentations

Sur G.O.D, quand on chronique, on fait surtout à l'envie, le disque du moment, hop on le chronique, sans trop réfléchir, pourtant parfois on devrait aussi penser à l'éducation des petits jeunes. Alors oui je m'improvise petit professeur du dimanche, surtout depuis que je vois la horde de petits neo doomeux (je ne prétends pas pour autant être un vieux de la vieille hein) qui ignorent les fondements du genre... Bref, petit aparté débile mais faut bien les introduire ces chros malheureuses. Solstice donc, pilier du heavy/doom avec Solitude Aeturnus et Candlemass à mon sens. Ce groupe anglais pose ici en 94 une pierre angulaire du genre. Inutile d'aller chercher plus loin d'où vient un groupe comme Isole par exemple, tout vient de ce "Lamentations". Pensez donc, une sorte de heavy metal orienté plutôt mid-tempo, porté par de nombreuses leads tristounes, quelques solos bien placés et surtout la voix de Matravers qui transcende le tout. Une voix pas super impressionnante techniquement, mais toujours empreinte d'une mélancolie palpable et contagieuse. Le disque se révèle étonnamment mélodique, rempli de leads, sans jamais verser dans l'excès, la base reste résolument heavy metal à l'ancienne. De fait Solstice garde toujours une sorte de classe dans sa sobriété, leads typiquement doom anglais, harmonisées et suggestives, structures simples et inspirés, mid tempos qui savent se dérober pour des parties bien doomy ("last wish" par exemple), riffs poignants ("these forever bleak paths", assurément un grand morceau du genre), chant parfois limite incantatoire, "fait-maison" mais toujours dans le ton ("the man who lost the sun" et ses 9 minutes de mélancolie), bref la recette est déjà là. Moins agressif qu'un Candlemass, moins varié qu'un Solitude Aeturnus, mais beaucoup plus expressif et direct que ceux-ci, Solstice se pose ainsi en précurseur d'un genre qui n'explose finalement que 15 ans plus tard. On notera d'ailleurs quelques ambiances médiévales de ci et là, et une forte propension aux gros ralentissements doom qui se feront plus rares par la suite. Voilà pourquoi "Lamentations" est un album fondateur à posséder, tous les ingrédients sont déjà là, la prod se révèle toujours actuelle, le travail des guitares met toujours minable bon nombres de formations dites "doom" actuelles ("Absolution in extremis"), ou comment sonner heavy, doom et mélancolique en 3 notes... Le 3ème pilier du genre donc, à posséder, ou tout du moins à connaître.