Down In June › covers...Death in June

Quand je me suis rendu à ce festival, j'ai presque hésité à aller voir la performance de Down in June; franchement, un groupe de reprises de Death in June, que peut-on en attendre ? La bière à la main, j'ai prêté une oreille distraite au début du concert prêt à retourner au bar. Combien de fois ai-je pu l'écrire, je ne sais pas, mais c'est une sacré claque que j'ai prise dans la figure ! J'avoue qu' à l'écoute de leurs versions de 'Rose clouds of Holocaust' et 'Kameradschaft', je n'avais pas les yeux très secs et la bière peinait à descendre car si la pochette de l'album copiée à la virgule sur l'artwork de Death in June laisserait penser l'inverse, Down in June est tout sauf un simple groupe de reprises. Les morceaux ont été tellement personnalisés qu'ils pourraient presque avoir été composés par nos Suédois...Qui plus est, ce sont d'excellents musiciens et l'aspect mélodique est ici transcendé, porté aux plus hautes nues de son potentiel. Par où commencer ? Pas facile tant les climats de ce disque sont variés. Voix féminines et dark wave à la In my Rosary pour 'The enemy within', gothic rock mélancolique pour un 'Fall apart' époustouflant (et pourtant, ils ne sont pas les premiers à l'avoir reprise, celle-là), électro triste à la Kirlian Camera sur 'But, what ends when the symbols shatter ?', percussions limite breakbeat inquiétantes, nappes saturées pour 'Heaven Street' ou dark ambient martial pour 'Fields of rape'. Et le dark folk dans tout ça ? Il y en a notamment sur le bouleversant 'Rose clouds of holocaust' planqué en bonus sur 'To drown a rose' ou 'Little black angel'. Un autre de mes coups de coeur va à un 'Kameradschaft' nocturne aux quelques accords cold wave, traversés de temps à autre d'un léger grincement et d'une larme de piano gris. Les alternances de chant féminin et masculin sont magnifiquement utilisées, les orchestrations audacieuses et variées, les climats profonds...Toutes les versions sont aussi bonnes que les originaux (à l'exception d'un 'Little blue butterfly' ralenti et totalement raté) et j'ai discuté avec des gens n'aimant pas Death in June qui ont complètement craqué sur Down in June. C'est là la beauté de cet hommage, rappeler l'importance et le génie d'une formation unique en son genre, qu'on a furieusement envie d'aimer plus encore...