Dolores Delirio › Plastico Divino

Comme parfois, j'ai envie de débuter cette chronique en vous expliquant le pourquoi du comment. Un pote m'explique un jour qu'un de ses profs lui a raconté qu'il était volontiers fan de new wave dans son jeune âge et qu'il a ramené de son voyage au Pérou une cassette d'un groupe local baptisé Dolores Delirio. Mû par une grande curiosité, je copie la dite cassette. Magie d'internet aidant, je fais une recherche et découvre que le combo existe toujours malgré quelques difficultés (décès d'un des guitaristes, départ du premier chanteur). 'Plastico divino' représente leur troisième album studio depuis leur création en 1994 et le mini le précédant, 'Histeria', fut l'une des meilleures ventes au Pérou en 2007. Les musiciens citent des influences allant de Cure, Bauhaus, Siouxsie à Duran Duran, Massive Attack, Placebo en passant par Gary Numan, Front 242 ou les Smashing Pumpkins et effectivement, leur musique mélange pas mal de genres. Je parlerais d'une alternance de rock indie et de pop wave, le tout avec une production très contemporaine. Si Dolores Delirio n'hésite pas à proposer des attaques pêchues au niveau des guitares ('Fetiches & webcam', 'Cruzar el fuego'), les climats sonnent parfois plus mélancoliques comme sur '(Ultramar) azul' ou 'Cielo-infierno' qui ne sont pas sans rappeler des échos des Cure. En parallèle de ces aspects électriques, nous trouvons quelques touches électroniques dans la programmation ou certaines sonorités de percussions ('Histeria', 'Errante-Esencia', 'Metropoli'). Le chant de Luis Sanguinetti quant à lui peut faire penser à Litfiba ou Heroes del silencio dans ses intonations. Si le son de Dolores Delirio n'a rien de particulièrement original, il est très maîtrisé dans sa production et ses atmosphères; le groupe parvient à conjuguer une accroche assez facile avec un sentiment diffus de légère tristesse qui confère aux compositions la profondeur nécessaire. J'ajouterais que pour ma part, 'Plastico Divino' s'est révélé de plus en plus envoûtant au fur et à mesure des écoutes, des morceaux comme le sombre 'Fetiches & webcam', un 'Jardin de estatuas' plus désespéré ou les mélancoliques 'Errante-esencia' et 'Cielo-infierno' ayant achevé de me convaincre que j'avais eu raison de me procurer ce cd.