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James Chance And The Contortions › Buy

cd • 12 titres • 39:34 min

  • 1Design To Kill2:48
  • 2My Infatuation2:21
  • 3I Don't Want To Be Happy3:23
  • 4Anesthetic3:54
  • 5Contort Yourself4:25
  • 6Throw Me Away2:45
  • 7Roving Eye3:10
  • 8Twice Removed3:05
  • 9Bedroom Athlete4:17
  • Bonus Tracks
  • 10Throw Me Away (Live)3:04
  • 11Twice Removed (Live)3:12
  • 12Jailhouse Rock (Live)3:23 [reprise de Elvis Presley]

informations

Produit, arrangé et mixé par James Chance - Pistes 10 à 12 enregistrées au CBGB's, printemps 78.

Photo de pochette par Anya Phillips

line up

Jody Harris (guitare), David Hofstra (basse), Pat Place (guitare slide), George Scott (basse sur les bonus tracks), James Siegfried (composition, saxophone alto, voix, claviers), Don Christensen (batterie), Adele Bertei (orgue acetone sur les bonus tracks)

chronique

Cas épineux que celui de James Chance. Né James Siegfried, il changea de nom une première fois le jour où il débarqua de son Milwaukee terreux à New York pour former Teenage Jesus & The Jerks (formation ultra-culte comportant une espèce de goth boulotte débutant sous le nom de… Lydia Lunch !) à la fin des années 70, puis les quitta pour former son propre groupuscule tourné autour de son ego de maniaque, dont voici le premier album; avant de devenir enfin James White, sorte de déclinaison ironiquement et désespérément immaculée de James Brown, tentant de s’insérer dans le music business conventionnel. Pour le disque qui nous occupe ici, on est encore dans la scène No-wave jusqu’au cou, celle-ci n’étant pas encore fanée. La particularité de Chance dans cette scène composée de pas mal d’intellos frappadingues mais un peu nerds propres sur eux sur les bords ? Eh bien, Chance met en avant sa gueule et son nom, déjà. Un principe tabou pour les tenants de la scène, trop peureux ou trop intègres pour oser s’avancer dans un new york où ça casse pas mal… Mais Chance, dès le départ, n’a rien à perdre. Eno le fout en tête de gondole de sa compil "No New York", alors que beaucoup l’identifient comme parrain de la scène ? Rien à battre. Pour l’avoir vu sur scène cet été encore, on peut l’affirmer : ce type est une bête. Une bête de scène, un genre d’Irlandais à la gueule d’alcoolo terminal en mode écorché vif permanent. Et ça s’entend ici : le rythme est maintenu du début jusqu’à la fin, ultra soutenu, tendu jusqu’à la rupture, sans jamais s’essouffler ou se ménager. Seuls les bonus live viennent casser la cadence, pour s’achever sur un Jailhouse Rock qui rappelle que ce morceau parle d’enculade entre prisonniers ("and now a little something for those of you who live in the past…"). Chance fait son truc à fond parce qu’il ne sait faire que ça. À l’inverse de personnalités plus cérébrales comme Lunch ou les membres de Sonic Youth, Chance est incapable de varier sa palette, de faire des collaborations, d’étoffer son discours… C’est un monomaniaque grave, du genre qui ne sourit pas. Là où Wire et A Certain Ratio avaient blanchit le funk, là où les Talking Heads et King Crimson l’avaient dopé à l’afro-beat comme les néo-romantiques l’affectionneront tant, Chance le récupère et le contorsionne, l’essore jusqu’à ce qu’il n’en reste plus la moindre trace de négritude. Sauf que là, le résultat sent indubitablement la transpiration : SA transpiration à lui. La plupart des groupes pré-cités utilisaient les influences black avec une distanciation post-moderne, allégeant ainsi un discours qui contrastait pas mal, souvent critique de société de consommation. Pas Chance. Sa transe à lui n’est pas une échappatoire, elle est premier degré pur. Catharsis ou trip SM ? Pour comprendre, il faut bien sûr écouter en priorité Contort Yourself, qui fait bouger le cul de toutes les meufs avant de les traumatiser en règle durant la dernière minute. "I’ve got what it takes to drive you insane"… Où un titre du genre Bedroom Athlete. Chance ne fait qu’asséner la même rancœur idiote mais bien réelle : Ah vous voulez du sexe, les gens, mais vous voulez pas voir de blacks ? On va vous en donner, Patrick Bateman-style. Check la pochette : oui bien sûr, tout cela était trop évident, exposé à coups de scalpel. Mais je vous l’avais dit : monomaniaque.

note       Publiée le jeudi 23 octobre 2008

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    (N°6) Envoyez un message privé à(N°6)
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    Y a du Beefheart aussi là-dedans, c'est flagrant dès le deuxième morceau. Contort Yourself porte bien son titre. Je conseille la version avec les titres live, ne serait-ce que pour entendre James Chance se foutre de la gueule de son public (qui a du répondant) avant sa reprise toute tordue de "Jailhouse Rock".

    DesignToKill Envoyez un message privé àDesignToKill

    Quel swing bordel !

    Note donnée au disque :       
    Seb de Super Envoyez un message privé àSeb de Super

    La réédition de Buy contient aussi Off White de James White And The Blacks trés bon aussi.

    sergent_BUCK Envoyez un message privé àsergent_BUCK
    avatar

    pareil que Twilight... malgré ce titre autoritaire, je me suis jamais décidé à l'acheter ce James Chance. D'autant plus qu'il était en rupture de stock et a été réédité récemment, en beau digipack onéreux... je vais peut être garder mon argent pour les concerts alors

    empreznor Envoyez un message privé àempreznor

    Je confirme, ça vaut vraiment le coup James Chance en live. Surtout que c'est comme les albums, en plus dur, plus fort, et plus long. Il manque juste la nana peu couverte de la pochette(qui au passage détonne vraiment avec la musique, sauf mon respect, dariev).