Wolfgang Dauner › Rischka's soul

Selon les informations que j'ai pu receuillir, bien que cet album ait été publié en 1972, son enregistrement date de fin 1969. L'écoute de "Rischka's Soul" porte à croire en effet qu'il ait été réalisé en même temps que "The Oimels". Wolfgang Dauner y évolue en quintette (deux batteries au lieu de deux guitares) et y pratique cette forme d'acid jazz avant la lettre qui garantirent à l'époque le succès de Brian Auger de l'autre côté de la manche. Cet album des plus courts (on ne dépasse même pas la demi-heure !) nous propose donc de prolonger l'expérience de son premier album en quintette sur MPS sans pour autant développer le moindre engouement particulier. Il manque à "Rischka's Soul" ce petit côté touche à tout qui avait de quoi susciter l'intérêt des oreilles curieuses sur "The Oimels". Les rares incartades en des territoires étrangers sont pour le moins expéditives : le très consensuel "Kamasutram" et ses senteurs orientales ostensibles, puis les quelques secondes de divagation en ouverture de "Flute Woman". Autant dire rien du tout. L'album n'est pas mauvais pour autant, bien entendu, mais s'écarte ainsi singulièrement de notre champ d'exploration. Plus que jamais, il s'inscrit dans une esthétique partagée à cette même période par nombres d'artistes Blue Note, de Grant Green à Lou Donaldson, qui tentaient un timide trait d'union entre jazz et rock psychédélique. Plaisant mais sans plus.