Padilla Murphy › Analog Destination

Enregistré en direct, tant en studio (les pistes 1-2 et 4) qu’en concert, cette 4ième collaboration de Padilla Murphy nous entraîne dans un univers improvisé où la chimie créatrice du duo américain se moule à la perfection dans les méandres harmonieux d’une MÉ aussi spatiale que progressive.
Des ondes sombres et errantes, teintées d’un zest galactique, fusionnent avec de lourdes réverbérations menaçantes en ouverture d’Analog Destination. Une intro lente qui flotte sur des synthés morphiques et poétiques Tranquillement, Padilla Murphy nous aspergent d’intenses strates bouclées qui aspirent un horizon sonore ambiguë où séquences lourdes et névrosées règnent parmi des percussions endiablées. Les souffles des syntés imprègnent l’air d’une sérénade accrochante, mais pas nécessairement apaisante. Du Padilla-Murphy agressif qui continu d’étonner avec le très beau Stellar Nursery. Une intro à la Schulze (période Body Love) qui s’évanouit dans un cosmos relaxant. Un cosmos nappé d’un superbe mellotron flûté et de voix célestes qui berce notre subconscient, jusqu’à l’éveil des sens sonné par un séquenceur en boucle qui se perd dans un langoureux tango galactique aux effets analogues Jarresque de la période Oxygene et Equinoxe. Un excellent titre qui gravite constamment entre deux tempos, du space rock et du flottant, aromatisé de beaux mellotrons, de rythmes bigarrés aux effets sonores analogues nostalgiques.
Enregistré en concert Live Illusions, tiré de l’album Phantasma, cadre à merveille dans cet univers musical très space rock progressif qui ceinture Analog Destination.
Respectant les structures introductives flottantes d’Analog Destination, Quantum Swirl ouvre avec une belle flûte valsante dans un cosmos dense. Au loin, une séquence hypnotique gravite autour d’un synthé aux touches harmonieuses, nous plongeant dans le cœur des années analogues à la Schulze. Mellotron suave, tempo hypnotique croissant et synthé mélodieux, Quantum Swirl explose dans une structure lourde et frénétique, guidée par des séquences lourdes aux boucles agressives et des solos de synthétiseurs endiablés. Un superbe passage digne des meilleures séquences d’un Tangerine Dream métallique qui s’éteint dans les souffles braisés de son ouverture.
Un opus diversifié tanguant entre le space rock, le progressif et une MÉ qui embrasse autant la Berlin School que la Californian School, Analog Destination est une grosse pointure pour l’année 2008. À se procurer sans hésitations. J’ai adoré et je l’écoute encore régulièrement, malgré la tonne de musique que j’ai à écouter.