Current 93 › Black ships heat the dancefloor

C'est vrai, il n'avait pas encore osé mais un artiste comme David Tibet a-t-il la moindre la limite ? Tout est dans le titre: des remixes de deux morceaux de Current 93 destinés au dancefloor ! J'ai beaucoup hésité, d'autant que ces temps-ci ce sont surtout live et rééditions et peu de sang frais...Gagné par l'humour de la pochette et le bas prix, j'ai risqué l'achat. Autre gage de sécurité, c'est tout de même JG Thirlwell qui s'y colle, suivi du duo américain Matmos qui avait travaillé avec Björk. La version Black ships ate the sky made in Foetus est assez démente, je dois l'admettre; une section rythmique travaillée avec beat principal et moult roulements en arrière-plan, les vocaux de David retravaillés au vocodeur, quelques montées electro...On pourrait presque imaginer les Chemical Brothers dans leurs travaux les plus sombres. La seconde version diffère assez peu de la seconde et se révèle plutôt inutile. Matmos a conservé les vocaux de David qu'il accompagne d'une techno nettement plus hype, minimale, certes travaillées mais très hype, et surtout totalement en décalage avec le chant. Musique et vocaux évoluent en parallèle et ne fusionnent jamais réellement, d'où un aspect très artificiel. 'Beautiful dancing dust' avec la voix d'Antony (and the Johnsons) démarre de manière plus prometteuse avec une touche lounge très légère et vaporeuse mais d'un ennui ! Tout à fait le genre de musique pour une pub ou un bar branché design, beurk ! Comme il s'agit d'un disque dual, la face video propose deux clips réalisés pour ces remixes. Celui de 'Beautiful dancing dust' se montre délicat, poétique et tragique, plus proche de l'univers de Antony and the Johnsons que de Current 93; celui du remix de Thirlwell est plus déchaîné avec un danseur au rythme des beats et un David Tibet qui s'éclate visiblement qui apparaît de temps à autre sur un écran. Un objet assez inutile qui, en dehors du nom, n'a rien à voir avec Current 93. Souhaitons qu'il s'agisse-là d'une simple boutade sans lendemain.