A Storm Of Light › And We Wept The Black Ocean Within

On mesure l’influence d’un groupe par le nombre relativement important de progénitures bâtardes qui se mettent à éclore à sa suite. Tel est le cas pour Neurosis, formation phare de la scène alternative américaine, modèle incontesté et incontestable de toute une ribambelle de groupes désormais labellisés sludgecore. A Storm of Light répond parfaitement à cette définition mais possède, à l’instar de nombreuses autres formations, une vraie légitimité puisque le chanteur et guitariste Josh Graham entretient de solides connexions avec le groupe de Oakland (graphiste attitré de Neurosis et également musicien au sein des Red Sparowes). Et c’est donc en toute logique que leur premier album, "And We Wept The Black Ocean Within", alterne rafales apocalyptiques aux relents de napalm et passages contemplatifs émotionnellement éprouvants, sorte de stabat mater dolorosa post moderne. Tout comme Neurosis, ils n'éprouvent aucune gêne à flirter avec certaines tendances héritées du post rock. Si tout le concept qui englobe l’album n’est pas sans rappeler l’imposant "Leviathan" des concurrents et néanmoins amis Mastodon, c’est sans aucun doute à dessein ! Mais de toute évidence A Storm of Light joue dans une toute autre catégorie ; même s'ils se cherchent encore, lents et méticuleux dans leur approche, soucieux de présenter un projet cohérent et insécable, ils privilégient la trépanation sans anesthésie aux riffs métal calibrés convenus et efficaces. S'ils souffrent encore d'un manque de caractère faute d'une personnalité qu'il faudrait définir, "And We Wept The Black Ocean Within" nous entraîne avec lui dans les profondeurs d'un tourment qui se veut abyssal.