Coinmonster › The Schematic

Non, Coinmonster n'est pas un nouveau groupe. Ça fait déjà dix ans, mine de rien, qu'ils sont là, souffrant de l'indifférence générale. Allons, me faites pas croire que vous les connaissiez depuis longtemps déjà... Mais gageons que ce cinquième album sera le moteur idéal à leur tardive révélation (en souhaitant que son règne vienne, amen). Mêlé à cette scène de novo métal qu'il a pourtant précédé, Coinmonster va bien plus loin et n'a pas apparemment pour objectif premier de plaire aux masses mais bien d'écrire une musique qui déchire tout. Cependant, tout comme pour Korn, les groupes alternatifs californiens de la fin des années quatre-vingt semblent être le point de référence majeur, Faith No More en tête. Ces riffs secs, sur des basses groovy, un chant plus scandé qu'autre chose et une versatilité à toute épreuve. Mais contrairement à Korn, ils ne rechignent pas à s'abandonner plus avant dans ce dernier aspect, virant jazz au détour d'un morceau, derrière des constructions rythmiques échevelées qui font montre d'une redoutable complexité. Autre témoin de ce brassage à l'amplitude démesurée, leur reprise de Hall & Oates, "Sara Smile", pour le moins inattendue. Quand les images ne suffisent pas, on emploie des références communes à tous ; ainsi pourrait-on comparer "The Schematic" à un album qui verrait Pantera et Biohazard jouer ensemble avec James Hetfield au chant, le tout dans un esprit bon enfant comparable au premier Mr.Bungle ! Mais qu'on ne s'y trompe pas ; la tendance ici reste beaucoup plus proche du speed metal, mais un speed metal qui ne se prend pas au sérieux. Un speed metal savant et salvateur.