Dr. Arthur Krause › Before and after

Séduit par leur dernier album en date, j'avais décidé de remonter leur discographie, histoire de vérifier si mon enthousiasme se confirmait; après tout, les clones de Sisters of Mercy, je ne cours pas forcément après. Seulement là, dans le cas de Dr.Arthur Krause, il n'y a pas photo, j'adore et 'Before and after'ne fait que confirmer. Il n'y a pourtant rien d'original du tout là dedans, la plupart des titres auraient pu être composés par Andrew et sa bande, mais comme je l'ai écrit dans ma chronique de 'When love is dead', Dr.Arthur Krause s'est certes approprié une esthétique musicale qu'il n'a pas crée mais il a su s'en servir pour exprimer des émotions vraies, des sentiments personnels et cela se sent dans l'efficacité des mélodies. J'en veux pour preuve le titre 'Fadime', hommage poignant à une jeune fille d'origine kurde assassinée par son propre père et dont le seul crime était d'avoir osé se choisir un petit copain suédois et non l'homme sélectionné par sa famille. Souvenez-vous, sur le disque suivant, c'est en mémoire de John Hron, jeune adolescent tabassé à mort par des skinheads, que le groupe écrivait 'The lake' et ajoutait une dédicace spéciale à la fin du clip. Cette empathie à l'égard de ces victimes de faits divers tragiques au sein de la société suédoise, le goût pour la Russie et d'autres éléments me laissent à penser que si la forme peut avoir l'air un brin artificielle, le fond ne l'est pas. Qui plus est, d'un point de vue personnel, j'ai rarement entendu un clone 'Sistersien' aussi doué pour les mélodies et les atmosphères (Rosetta Stone et autres Nösferätu se trouvent ici largement coiffés au poteau)...Que ce soit dans 'Rare flowers' (mmm, ces claviers, ces choeurs féminins), 'Inhuman liberty', 'Fadime' ou 'Dreaming' (une fois de plus le thème de clavier fait mouche), pas de réelle faiblesse même si d'autres pièces sonnent plus anecdotiques. Visiblement le climat de la Suède réussit bien au gothic rock et c'est tant mieux.