Zombi › Surface to air

Il n'y a pas si longtemps, quelqu'un se demandait dans notre forum s'il existait un groupe qui faisait de la musique semblable à celle que l'on peut écouter dans les bandes sonores de John Carpenter. Je ne répondrais qu'à moitié à sa question puisqu'un internaute avait suggéré Zombi et c'est d'eux dont j'aimerais vous parler. Je peux comprendre ce que l'on trouve de commun à Carpenter et à Zombi, et cela se résume en un seul mot : les synthétiseurs. Ceux utilisés sur "Surface to Air" possèdent ce son daté quatre-vingt caractéristique qui, en fait, se prêterait à n'importe quel groupe de l'époque. On pourrait même citer ce bon vieux Jean-Michel Jarre, voire les Tangerine Dream ("Digitalis"). Ce qui donne d'autant plus cette impression, c'est la manière dont ceux-ci sont employés. Moore et Paterra, respectivement bassiste et batteur du groupe, alternent les rôles en manipulant chacun à leur tour les claviers numériques pour littéralement noyer l'auditeur sous une vague de boucles interminables aux mesures impaires, induisant par conséquent un effet hypnotique auquel il est difficile de résister. Carpenter utilise lui aussi la répétition, mais à ce jeu là, il serait plus cohérent de dire que ce que compose le réalisateur est en réalité beaucoup plus proche de ce que l'on peut entendre sur la première partie du fameux "Tubullar Bells" de Mike Oldfield. En ce qui concerne Zombi, aucun autre parallèle n'est plus pertinent que si l'on confronte leur musique à celle de Rush, période "Signals" et "Grace Under Pressure". Les différences maintenant ? Pas de guitares. Dommage. Pas de chant. Tant mieux. Dépouillé de ces deux éléments clefs, la musique de Zombi possède effectivement une qualité cinématographique qui nous font presque regretter qu'on n'ait pas d'images à se mettre sous la dent. Par la force des choses, Zombi adopte une esthétique progressive, même si l'on sent bien chez ce jeune groupe américain une modestie à toute épreuve.