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Keigo Oyamada
Donnez m’en plus des comme ça ! Des disques qui ne doivent quasiment rien à tout ce qui a pu se faire avant, en l’occurrence pile poil les deux premiers millénaires avant JC. Point est un disque anti-frilosité, qui regarde droit vers l’avant, ne se soucie ni du confort pop ni de la bienséance intello. On a tout dit sur Keigo Oyamada. Qu’il était le petit Mozart du 21ème siècle, que sa musique était celle du futur, et qu’elle était même le point de rencontre entre Beach et Beastie Boys (c’est particulièrement vrai ici, même rien n’est samplé, tout joué de A à Z par le petit nippon). Oui, c’est vrai, sur Point, Cornelius réinvente le chant pop le temps d’un tube rêveur et troublant ("Suuumooooooook"), fait la nique à Daft Punk (Another View Point), déconstruit le langage metal le temps d’une minute et demi de pure jouissance défoulatoire (I Hate Hate), avant de nous immerger une fraction de seconde plus tard dans une ambiance cocktail tropicale préfabriquée comme les japonais en affectionnent tant. Point de muzak ici, c’est le cas de le dire, puisqu’il s’agit d’une reprise du divin standard Brazil par une voix 100% artificielle, un peu comme pour le culte "Plug Me In" de Add N To (X). Bref, ça n’a peur de rien, ça part dans tous les sens, ça ne se laisse jamais apprivoiser… From Nakameguro to Everywhere comme le dit la pochette… On sait d’où on part mais on ne sait pas où l’on va. Le Brésil, peut-être ? Ca file trop vite pour être sûr. Le shibuya-kei (j’y reviendrai), on l’aura compris, n’est qu’un point (^^) de départ, et à partir de là,
Oyamada va façonner l’un des melting-pots les plus excitants et VRAIMENT nouveaux de ces dernières années… Et ça vient du Japon, pays en proie à une drôle de révolution souterraine depuis les années 90. Même s’il serait plus juste de parler de foisonnement. D’ailleurs, s’il m’a d’ailleurs paru être révolutionnaire à la première approche, "Point" n’en est pas exempt de ficelles pour autant. "Fly" reprend un peu trop les cuts-ups griffés de "I Hate Hate" , mélangés avec les harmonies vocales artificielles du début du disque, ces mêmes qui aurait de quoi rendre jaloux Queen s’ils existaient encore. De même, il est un peu dommage de conclure ce voyage universel sur une quasi reprise du thème de Brazil, avec grattes bossa, cordes et cuivres langoureux. Pantouflard ? Sûrement pas, mais il eut été plus amusant (et ce disque l’est, infiniment) de continuer à accélérer le rythme des trouvailles et du génie mélodique jusqu’à une sorte de crash final. Mais ne soyons pas vache, de Nakameguro, canal bordé de cerisiers dans un quartier de Tokyo, à ce lounge bar brésilien un peu pépère, ça fait quand même une sacrée trotte…Gageons que lorsque que j’aurai un système 5.1 et que je pourrai me procurer la version spécialement remixée pour cette norme, "Five Point One", fraîchement sortie ; cet album aura sans doute gagné sa bouboule de plus. On sait déjà que "Point" ne vieillira jamais. Pour le reste, je fais une confiance aveugle en ce jeune padawan qui a déjà tout du maître jedi. Il a tout compris à la pop. Du moins, à celle que j’aime.
note Publiée le lundi 4 août 2008
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Le génie de ce type, quand même.
Je viens de découvrir que Miki Berenyi du groupe Lush était une cousine de Cornelius. Marrant.
Formidable, on dirait une version niponne du "Todos os Olhos" de Tom Zé! Oui, il reste au dessus de Fantasma à mon avis.
Probablement encore meilleurs que Fantasma, moins bordélique, plus tenu. On sent que le gars a du écouter Hosono en boucle, rien que pour ses lignes de basses déjà.
galette vraiment unique alors à quand les chroniques des autres albums et encore merci pour votre travail vraiment remarquable !