Kreator › Endorama

Chronique d'une trahison. Kreator qui laisse totalement tomber le thrash, pourtant encore présent sur "Outcast", Mille qui prend un coach vocal, des samples electro (enfin.. façon de parler), une pochette plus sombre et metaphorique... Et puis, cette levée de boucliers des fans lors de la sortie de l'album. Quel bide il a pris celui-là, je vous dis pas ! Encore plus marrant quand on voit dans le livret que le disque est "dédié à tous les fans de Kreator". Non parce que bon, faut bien l'avouer, ce disque c'est autant du Kreator que moi j'écoute du reggae. Après un premier essai de lever de pid niveau violence sur "Outcast", Mille réessaye à nouveau, et tente ce coup-ci son véritable "Black album". Le changement est donc radical. Structures simples, des "hits" toutes les trois minutes, rythmiques binaires à mort, toujours mid ou up-tempos, mélodiques catchy et accessibles, beaucoup de chant clair... Je vous fais pas de dessin, les amateurs de thrash pur vont faire la gueule, ce disque c'est juste du metal au sens premier du terme. Distorsion pas trop agressive, compo plus rock que metal, beaucoup d'arrangements façon "grosse prod'". Bon, ok, mais est-ce que c'est bon ? Et bien comme vous avez pu le constater au vu de la note ci-bas, pas tant que ça. Le truc, c'est que ce disque est difficile à appréhender, tant il faut réellement faire fi du passé du groupe, et prendre ce disque comme une évolution (et non une régression..). De fait, les avis divergent totalement selon les personnes. Pour ma part, j'aime beaucoup la première partie de l'album. Difficile en effet de résister aux mega tubes que sont "Golden age", "Shadowland", "Everlasting flame" (qui fait un peu metal ricain sur les bords quand même)... Le reste est super bien fait aussi, et chacun y ira de sa perle préférée. Pour ma part, je me lasse extrêmement vite de ce disque, tout s'y ressemble beaucoup, les surprises sont rares, toujours les mêms structures... Je reconnaîtrai en revanche une atmosphère tout à fait particulière à cet album, plus sombre, notamment via le morceau" Golden age", clairement le meilleur morceau à mon goût, entre l'énergique et le tragique, très réussi. Pour le reste, et bien du metal de base, mélodique, agressif mais pas trop, rempli de gimmicks "à l'américaine", pas transcendant, mais beaucoup plus assumé que précédemment. Pas assez bon pour parvenir à l'effet escompté, mais pas assez mauvais pour mériter les nombreux quolibets (gay !) dont il est affublé depuis sa sortie.