Saturnus › Paradise belongs to you

Y a des mecs comme ça, ils sont super cools, mais en même temps ils sont ultra chiants. Vous savez, on en connaît tous un, le genre de gars super gentil, tout plein de qualités, mais avec qui on se fait toujours chier. Et ça ne rate pas. Bah Saturnus, c'est un peu ça. Non parce que d'entrée un disque qui commence par les "piuo piuo pipipipiou piou" de ptits zozios du printemps, ça commence pas terrible. Surtout quand on s'est enfilé du Broken Hope avant. M'enfin, je vais faire mon type genre un peu ouvert d'esprit et passer outre. En gros ce disque, qui a depuis sa sortie acquis un statut assez respecté dans le milieu du doom/death, c'est un peu comme le black sympho en son temps. C'était cool à l'époque, mais putain que c'est kitsch maintenant ! De l'harmonie mineure bien chialante (et chialée) en veux-tu en voilà, un peu toujours les mêmes harmonies d'ailleurs, une influence My Dying Bride bien palpable... Et pourtant, bon sang, on marche. Enfin, on marche, perso je ne suis pas à fond non plus, mais il est indéniable que cet album dégage quelque chose qui lui est propre, une atmosphère froide et mélancolique qu'il serait de mauvaise foi de ne pas noter. Un peu comme notre pote, il est kitsch, chiant, mais dans le fond on l'aime bien. Exemple, "I love thee". Ce titre, outre ces textes aux thématiques dépassées (ils restent cependant rudement bien écrit), se montre d'une connerie affligeante : leads kitsch, peu de créativité rythmique, arpèges chialant.. Et pourtant, putain c'est quand même super beau. Et c'est sur cette ambivalence que va se créer nettement le style de Saturnus. clairement, ces mecs ont un truc pour créer des atmosphères. Avec deux-trois idées, ils vont vous pondre tout un album, et presque parvenir à masquer la répétitivité de l'ensemble. Fort les mecs. D'autant plus qu'on meurt d'envie de dire que Saturnus a tout pompé à X, mais en y réfléchissant bien, on se rend compte que Saturnus a vraiment sa propre vision du doom metal et qu'ils se montrent assez unique dans le genre. En plus de ça, c'est sur cet album que Thomas AG se montre le plus performant à mon sens, ultra profond en growl, sincère dans ses spoken words, et surtout sans son chant braillé débilement "da core style". Coller une note à cet album ? Malheureux, c'est impossible ! Un jour c'est 5/6, le lendemain c'est 2 ! Il est clair que l'humeur joue baucoup sur la sensibilité avec ce disque, et en voilà peut-être une nette qualité. son ambiance froide, neigeuse (cf pochette assez chouette) en font un disque que l'on sort quand on recherche quelque chose de posé, déprimant mais aussi lumineux. En tout cas un disque qui ressort, et ça c'est déjà une belle performance... Les amateurs de doom/death à l'anglaise qui ne connaissent toujours pas seront ravis, quant aux autres, et bah... Bouhhh ils écoutent du Doom de tapette !