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Red › Nothin' To Celebrate

14 titres - 50:10 min

  • 1/ My War Is Starting Now
  • 2/ The Hunter
  • 3/ On The Freeway
  • 4/ On The Freeway (Suite)
  • 5/ Putrefying Corp Song
  • 6/ A Gun
  • 7/ Don’t Create A Ditch
  • 8/ Hypothetical Holidays
  • 9/ In My Secret Life
  • 10/ A Brat In The Corner
  • 11/ Turtle Iron Shell
  • 12/ The Fridge
  • 13/ He Was A Friend Of Mine
  • 14/ Nothin’ To Celebrate

informations

Lille (1, 3, 8) ; Lille et Rennes (2, 4, 5, 9, 10, 11, 12) ; Lille, Rennes et Villeurbanne (6) ; Louisville (Kentucky), NYC et Rennes (7) ; Lille et Louisville (13) ; Lille, Rennes et Louisville (14)

line up

Jérôme Excoffier (guitares électriques, acoustiques et slide, basse, banjo, ARP, tambourin, chœurs), Martine Lanciot (chœur sur 14), Tonino Marinescu (batterie, percussion, congas, tambourin, chœurs), Philippe Tessier (trombone sur 5, saxophone sur 11, clarinette basse sur 14), Léo Prud'Homme (piano, orgue à soufflet, farfisa, scie musicale, chœurs), Nicky Renard (trompette sur 5 et 11, chœurs « dessins animés » sur 14), Sébastien « Daddy » Ferley (basse sur 11), Laetitia Sheriff (chant sur 4, chœurs sur 5 et 6), Bruno Green (chœurs « Ferguson » sur 14), « Tall » Paul Grand (chœurs sur 14)

chronique

  • ballade du génie ordinaire

À l’entame on se dit qu’il va nous le refaire, le coup du précédent. Ça commence sur le même ton d’ailleurs, sans pour autant rien décalquer. La voix aurait même gagné en clarté, poussé un cran plus loin sa surnaturelle décontraction. L’écriture est toujours aussi personnelle, encore plus maîtrisée. Le son est meilleur aussi, complètement pro sans verser dans l’asepsie. Confortable et chaleureux. Un drôle de bourdon électronique ouvre la deuxième plage. On guette le basculement, inquiet et impatient. Mais cette fois-ci ça n’arrive pas. Le morceau est de très haute volée, les jeux combinés d’une slide veloutée et d’un banjo tout en picking confinent au merveilleux.... Mais c’est en vain qu’on attend la plongée, l’affleurement de ténèbres. On the Freeway, la troisième chanson, propose une autre variante du frisson, un bel impromptu, avec sa partie de guitare mordante, purement jouissive en fin de chapitre. Mais toujours pas le déclic espéré. La cassure. Autant dénouer tout de suite le suspens : il n’y aura pas de Second Avènement. Nothin’ to Celebrate est un disque d’après. Son auteur à touché du doigt, déjà, sa propre perfection. Alors il peu prendre son temps, peaufiner, essayer. Déployer autrement son génie, sur un mode sans doute plus mineur mais multiple, ouvert. Tracer de belles lignes de fuite… Et de fait, les arrangements n’ont jamais été aussi sophistiqués, subtils, riches et aérés qu’ici. Turtle Iron Shell ose le rythm and blues à l’ancienne, à la Muscle Shoals, avec cuivres brillants, chœurs à la mâle exubérance, et c’est une très belle réussite. Red s’autorise même quelques escapades américaines pour sévir en duo avec Will Oldham/Bonnie Prince Billy, ce cousin d’âme, ce frère de son (complètement en roue libre -imbibé ?- sur He Was A Friend Of Mine). Cette fois-ci la détente est totale. On sent que le groupe a du beaucoup tourner aussi, que cette musique est bâtie pour la scène, qu’elle s’y est rôdé dans l’intervalle (trois ans séparent Nothin’ de 33). Alors bien-sûr, on peut regretter certains détails, une disparité de manières jusqu’alors évitée ; quelques tentatives pas entièrement abouties (la voix cartoonesque sur le dernier titre, quelques chœurs finalement assez anecdotiques de Will Oldham ou Laetitia Sheriff) ; le kitsch détourné de la pochette et du livret, qu’on peut d'abord trouver un peu forcé (Red posant en momie de Lénine, euh…). Puis une évidence nous frappe : Red n’a pas tenté cette folie, cette erreur, de vouloir dupliquer le miracle. Pas de "33 bis", donc pas d’amère déception, de médiocre redite. Rien à fêter, le titre est clair, pas d’occasion solennelle. La vie continue... Alors la séduction opère, à son rythme. Au fil des écoutes, les détails se révèlent. L’album se dévoile comme un objet de pur plaisir, d’excitation. Red s’amuse et nous ravit. Même les bizarreries les plus macabres (Putrefying Corp Song, qui oserait un tel titre hors des cercles auto-proclamés extrêmes ?) prennent une teinte de légèreté plus familière, moins ambigüe que le calme insidieux, possiblement post-mortem, de 33. On sent qu’on l’écoutera longtemps celui-là aussi, mais différemment, peut-être par périodes. On est loin d'en avoir fini... Nothin’ to Celebrate n’est donc rien de plus qu’un excellent disque de folk, de blues, de musique populaire au sens noble. D’une exceptionnelle qualité, frais, vif, lumineux. Intelligent, brillant, solide et subtil. Il n’est absolument rien de moins. Sa seule faiblesse est de n’être qu’habité, là ou "33" était hanté. C’est aussi sa bénédiction. Car c'est ainsi qu'il grouille de pistes.

note       Publiée le mardi 15 juillet 2008

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Dioneo Envoyez un message privé àDioneo
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(Un titre en écoute, là, désormais sous la chro...)

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Solvant Envoyez un message privé àSolvant
Après l'immense '33', la surprise est vraiment agréable. Là on respire, on peut reprendre sa vie et laisser tomber la corde.
Note donnée au disque :       
Wotzenknecht Envoyez un message privé àWotzenknecht
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Je me rappelle avoir pensé 'Leonard Cohen' sur celui-ci. Ce qui en soi est une belle pensée.